Au lendemain de la non-signature de l’Arrangement particulier par les parties prenantes aux discussions directes du Centre Interdiocésain, l’épiscopat catholique qui en assurait les bons offices avait remis son rapport au chef de l’Etat. Pas seulement. Les évêques de la CENCO avaient aussi rendu leur tablier, en demandant au président de la République, garant de la Nation et du bon fonctionnement des institutions, de reprendre l’initiative de l’action. Ce, pour évacuer les points d’achoppement au niveau de l’Accord de la Saint Sylvestre, notamment le mode de désignation du Premier ministre et la désignation du président du Conseil national de suivi de l’accord.

Le président Joseph Kabila consulte alors les différentes parties prenantes aux négociations directes tenues sous l’égide de la Cenco. Si toutes les autres plates-formes intéressées ont favorablement répondu à ces consultations, y compris les ultras opposants Valentin Mubake et Bruno Tshibala, ce dernier conduisait avec Joseph Olenghankoy la délégation du Rassemblement dit tshisekediste. En revanche le Rassemblement conduit par le duo Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi refuse d’y souscrire, y voyant un piège.
Et lorsque le chef de l’Etat dans son message à la Nation dit qu’il doit nommer impérativement dans 48 heures le nouveau Premier ministre et demande aux deux ailes du Rassemblement de s’entendre, l’opposition progressiste menée par Joseph Olenghankoy propose les 5 noms des " Primaturables ". Outre Félix Tshilombo Tshisekedi, la liste remise par le président du Rassemblement aile Kasa-Vubu reprenait ceux de Bruno Tshibala Nzenzhe, Valentin Mubake Nombi, Raphaël Katebe Katoto, Roger Lumbala Tshiteya. Côté Rassemblement pro Katumbi, aucune réaction, c’est le silence radio. Et sur ces entrefaites, le président Kabila nomme Bruno Tshibala au poste de Premier ministre.
La SADC arrive, même scénario. Une délégation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a séjourné à Kinshasa dans le cadre du suivi de la situation politique en RDC. Conduite par le ministre tanzanien des Affaires Etrangères, elle devrait recevoir les deux ailes du Rassemblement jeudi 20 avril. Le camp de Félix Tshisekedi a refusé d’être reçu au même moment que celui d’Olenghankoy. " C’est une insulte ", fera savoir un membre du Rassemblement dirigé par Félix Tshisekedi.
Cette politique de la chaise vide qu’affectionne le Rassemblement aile Limete n’a jamais payé. Hier comme aujourd’hui. Maintenant que le Rassemblement pro Katumbi se dit disposé à rencontrer le président Kabila, alors qu’il aurait dû le faire avant, ça sonne comme un rétropédalage. Le Premier ministre a déjà été nommé.

LA CENCO AURAIT DU CONSEILLER EN AMONT LE RASSEMBLEMENT PRO KATUMBI
Dans cette même veine, des observateurs estiment que la CENCO aurait dû conseiller au Rassemblement mené par le duo Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi d’aller à la rencontre du chef de l’Etat Joseph Kabila. Or même la CENCO a attendu la nomination de Bruno Tshibala pour faire une déclaration pour le moins controversée. En effet jamais déclaration des évêques n’a suscité autant de réactions que celle faite le 20 avril dernier. Outre des franges importantes au sein de la classe politique et la Société civile, il y a surtout les chefs d’autres confessions religieuses qui prennent carrément le contre-pied de la prise de position des évêques catholiques.

LE SON DE CLOCHE D’AUTRES CONFESSIONS RELIGIEUSES
Contrairement à l’épiscopat catholique, les pères spirituels des Protestants, Kimbanguistes, Salutistes, Eglises de réveil… "exhortent les acteurs politiques et sociaux, toutes tendances confondues, au dépassement de soi et à se mettre autour de Bruno Tshibala Nzenzhe, Premier ministre et chef du Gouvernement, afin de former le gouvernement d’union nationale devant rapidement amener les peuples congolais aux élections libres, apaisées et transparentes. "
Les chefs des confessions religieuses pensent qu’ " affirmer dans ces conditions, après avoir perdu quatre mois dans des discussions sans aucune avancée, que les élections pourront ou non être organisées en décembre 2017, sans évaluation préalable par le Gouvernement, la CENI et le CNSA, n’est ni sincère ni réaliste. Cela, dans un pays gagné par le fétichisme des dates. Ce qui risque, d’après les chefs des confessions religieuses, de raviver des tensions à l’approche de la fin de l’année 2017. "
De par leur vocation d’enseigner la parole de Dieu, et l’expérience qu’ils ont au quotidien des peines et angoisses du peuple congolais, " les chefs des confessions réitèrent leur engagement à promouvoir l’entente entre les acteurs politiques, les gouvernants et la société civile, dans le respect de laïcité de l’Etat consacrée par la Constitution".
Pour le président du Rassemblement progressiste, Joseph Olenghankoy, la CENCO qui aurait dû être l’Eglise au milieu du village, " s’est comportée malheureusement par sa déclaration partisane, transformée en parti politique, allié à certaines personnes pour lesquelles elle prend désormais fait et cause. "
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