Grand artiste de renommée internationale, Jules SHUNGU WEMBANDIO dit Papa Wemba totalise, ce 24 avril 2017, un an dans l’au-delà. Lui, qui a façonné la musique congolaise à sa manière, il fut un chanteur à la voix hors pair, dit 100% Star. Papa Wemba restera immortel pour l’ensemble de ses œuvres de haute facture. A cette occasion, la veuve de la star, Marie-Rose LUZOLO SHUNGU dit Amazone, a accordé une interview express au quotidien Kinois «La Prospérité», au cours de laquelle elle a vanté la nation ivoirienne qui s’apprête à rendre un vibrant hommage à cette icône de la rumba congolaise décédée sur son sol.




Ayant fait six enfants avec le patron du groupe Viva-la-Musica, cette dame, avec un cœur affaibli, regrette le fait que le gouvernement de son pays n’a pas tenu sa promesse, de construire la pierre tombale, où repose pour l’éternité le corps de son défunt mari.




Retrouvez les réactions de celle que Papa Wemba appelait «mère Frenshen», à travers les lignes qui suivent.




La Prospérité : Bientôt 1 an depuis que votre époux, la star Papa Wemba nous a quittés pour l’au-delà. Que devient mère Amazone ?




Marie- Rose Luzolo : Je suis là avec les enfants ! C’est dur ! Vous savez, ce n’est pas facile de perdre un grand homme de la dimension de Jules. Mais, avec la grâce de Dieu, nous continuons à tenir jour et nuit. Nous sommes toujours en deuil, au-delà de toute consolation humaine. Je vis, mais pas comme avant sa mort. Tantôt des problèmes avec la belle famille à cause des incompréhensions… Parfois, je reste seule. Personne parmi les connaissances et proches directes de Shungu ne me rend visite. Donc, c’est pénible.




LP : On apprend que le gouvernement ivoirien, à travers le FEMUA, s’est engagé à commémorer avec faste l’an 1 de la disparition de Papa Wemba. N’est-ce pas une meilleure consolation pour la famille Shungu Wembadio ?




MRL : Vraiment. Encore une fois merci aux autorités ivoiriennes pour tout ce qu’ils ont fait et continuent à faire pour honorer la mémoire de mon mari, une grande légende de la musique africaine.




Les ivoiriens nous ont envoyé une invitation collective dans laquelle ils invitent le groupe Viva-la-Musica, à participer à la 10ème édition du FEMUA (festival d’Anoumabo), où l’artiste s’est écroulé en pleine scène à Abidjan. Une édition placée sous le signe d’hommages à Papa dans le cadre de la commémoration d’une année de sa mort. C’est une délégation constituée de 18 membres de l’orchestre qui vont quitter Kinshasa pour Abidjan. Ils sont très attendus pour prester le 24 avril à la veille du lancement du festival prévu pour le 25 avril prochain. Et, à cette occasion, les autorités ivoiriennes vont débaptiser officiellement le site qui abrite le FEMUA, au nom de Papa Wemba.




LP : Pendant que la Côte d’Ivoire élève la star, on constate que la RDC, son propre pays, ne fait pas autant. Quelle est votre réaction ?




MRL : C’est une réaction de regret. Cette attitude de notre pays ne m’étonne pas. D’ailleurs, ça ne date pas d’aujourd’hui. Avec Papa Wemba, nous avions fait beaucoup de voyages à travers le monde. Partout, où on passait, on nous réservait toujours un accueil chaleureux, avec beaucoup d’honneurs. Sa valeur était reconnue par les honneurs et la manière dont on nous recevait à l’étranger. Ce qui n’était pas pareil dans son propre pays. C’est vrai, nul n’est prophète chez lui, dit-on. De son vivant, il disait à chaque fois que c’est le jour où il mourra, que mon pays va comprendre qui j’étais. On s’approche de la date du 24 avril, pour commémorer le premier anniversaire de sa mort. Mais, je ne sais pas ce qui est prévu dans mon pays. Je n’ai aucun programme de la part des autorités congolaises, alors que nous sommes à quelques jours de la célébration.




LP : Avez-vous un message particulier à adresser aux autorités ?




MRL : Je leur demande de se souvenir de toutes les promesses faites dans leurs discours lors des obsèques. Il va faire une année depuis que l’artiste est décédé. Certainement, il y aura beaucoup d’étrangers ainsi que d’autres personnes qui viendront de partout pour s’incliner devant sa tombe. Est-ce qu’il est normal qu’on trouve la tombe d’une grande star comme Papa Wemba dans son état actuel ? C’est regrettable …Très triste ! Mon plus grand souci est que les autorités congolaises fassent quelque chose pour poser la pierre tombale. Ce sera une meilleure façon pour le pays de lui rendre hommage comme d’autres pays l’ont élevé…




LP : Que comptez-vous faire personnellement pour marquer l’an 1 de la disparition de votre cher époux ?




MRL : Ce qui est vrai, beaucoup de pays africains se préparent pour célébrer la date de sa mort qui est désormais la journée africaine de la musique, comme l’a décidé l’Union Africaine. J’ai reçu des invitations ça et là. Mais, je n’irai nulle part. Je préfère procéder au retrait de deuil de mon mari à ma manière avec ceux qui seront avec moi à Kinshasa. Avec la famille, nous allons nous rendre le matin à sa dernière demeure à la nécropole entre Terre et Ciel, à N’sele, pour le dépôt des gerbes de fleurs. Et, l’après-midi, nous irons à la paroisse Saint –Joseph, à Matonge, où une messe d’action de grâce sera dite en sa mémoire. Tout le monde y est convié !




LP : Peut-on croire encore à l’avenir de Viva-la-Musica sous votre gestion ?




MRL : Je profite pour inviter les personnes de bonne volonté de nous aider. Je demande surtout aux hommes de bon cœur de nous offrir les équipements (instruments de musique) pour garantir l’avenir du groupe. Je me souviens encore le premier jour à Abidjan lorsque j’ai vu le corps de mon mari dans le cercueil et à mon retour à Kinshasa. Je pleurais en disant : c’est fini pour Viva-la-Musica.




Mais, quelques jours après, les autorités et les fanatiques m’ont rassuré que cet orchestre ne peut jamais disparaître. Alors, qu’ils viennent nous prêter mains fortes, afin qu’il continue à exister. Quant à moi, sinon, je vous dis que ça va. Je me bats seule avec mes propres moyens pour faire évoluer les choses. Comme vous l’avez constaté, je me suis divisée en mille morceaux, pour lancer, à titre posthume, sa dernière œuvre sur le marché. J’ai réussi à placer les affiches de Papa Wemba sur 80 métros parisiens. C’est un record qui n’a jamais été réalisé dans la musique congolaise à Paris. Combien d’artistes sont-ils décédés, laissant des chansons en studio et leurs veuves ne sont-elles pas capables de les sortir sur le marché ? Donc, je ne baisserai pas les bras. Je ferai de tout mon mieux pour que le nom de Papa Wemba ne disparaisse.
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