* Par ailleurs, le Comité exécutif national restreint de l’Eglise du christ au Congo, demande au Chef de l’Etat de veiller au respect de la Constitution, en tenant compte de tous les accords politiques signés, tendant à faciliter l’organisation des élections.

Elle n’a jamais porté de muselières, chaque fois que la case RD Congo tend à faire fausse route. L’Eglise du Christ au Congo (ECC). C’est d’elle qu’il s’agit. Hier comme aujourd’hui, l’ECC se considère comme " cette ville située sur la montagne et qui ne peut être cachée " dont parlent les Saintes Ecritures dans Matthieu 5 :14. Non sans raison, quand on sait que cette Eglise est incontestablement une force avec laquelle on doit compter. Ce, de par son ancrage dans le Congo réel. Des Méthodistes aux presbytériens, en passant par des Baptistes, l’ECC est bien plus qu’une centrale de tout ce que le pays compte comme Eglises protestantes. C’est une méga-institution.

Prenant l’exacte mesure de la situation que traverse actuellement la RD Congo sur le plan politique et social, l’ECC donne de la voix, via son Comité exécutif restreint (CENR). Des querelles politiciennes ambiantes, à la détérioration continue des conditions de vie des Congolais, en passant par l’insécurité dans certains coins du pays, le CENR y va sans trop mettre de gang. Bien plus. Considérant le pays comme un malade, le Comité exécutif national restreint de l’Eglise du christ du Congo prend la place de ce médecin habile qui pose diagnostic et propose la thérapie idoine.
Tirant les leçons des chahuts actuels sur la scène politique, l’ECC, au travers de son CENR , s’indigne de constater toute cette cacophonie tend vers le non-respect de la constitution, avec tout ce que cela peut entrainer comme conséquence fâcheuses. Par rapport à la situation sécuritaire dans certains coins du pays, l’ECC ne retient pas ses larmes face à ce qu’elle qualifie de montée des actes de violence consécutifs à l’activisme des groupes armés qui sèment terreur, mort et désolation au sein des populations civiles sans la moindre défense.
Par ailleurs, l’ECC ne reste pas indifférente devant la dégradation continue des conditions de vie de la population, causée par la dévaluation de la monnaie nationale. " Nombreuse sont les familles qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins primaires, par manque de moyens financiers ", constate le CENR. Loin d’elle l’intention d’en rajouter à la querelle de chapelle actuelle, l’ECC est de ceux des Congolais qui pensent qu’il faille mettre un terme à toute cette guéguerre qui ne fait pas avancer les choses. Aussi, l’Eglise du Christ au Congo prend-elle acte du Gouvernement Bruno Tshibala, à qui est confiée la lourde mission d’organiser les élections et d’améliorer les conditions de vie des populations.
Au terme de leur Session extraordinaire du 11 au 14 mai au Centre des Conférences Mgr Shaumba à Kinshasa, les membres du Comité exécutif national de l’Eglise du Christ au Congo, ont formulé une batterie de recommandations aux différentes institutions du pays, considérées (avec raison ?) comme principales protagonistes dans la recherche de solutions aux différents problèmes actuels du pays. Ci-dessous, le texte intégral du compte rendu de ladite session. Alfred LUKAMBIL

DECLARATION DU COMITE EXECUTIF NATIONAL RESTREINT (CENR) DE L’EGLISE DU CHRIST AU CONGO (ECC) FACE A LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE ACTUELLE EN RDCONGO.
" Vous êtes /a lumière du monde. Une ville située sur la montagne ne peut être cachée. " Mathieu 5:14.
Face à la situation sociopolitique qui prévaut actuellement en République Démocratique du Congo ;
Nous, Membres du Comité exécutif national de l’Eglise du Christ au Congo, réunis en Session extraordinaire du 11 au 14 mai 2017 au Contre des Conférences Mgr Dr Shaumba à KINSHASA/GOMBE, sous le thème ; "Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur la montagne ne peut être cachée. " Mathieu 5:14, en vue d’examiner la situation sociopolitique de la RD Congo ;
Conscients de la mission nous confiée par le Seigneur Jésus Christ, notre Sauveur ; Devant la nation et l’histoire ;
1. Face aux querelles continuelles des acteurs politiques, traduites par les contradictions et les divisions internes au niveau des regroupements politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition. La tendance qui se dégage s’oriente vers le non-respect de la constitution et toutes les conséquences qui s’en suivent ;
2. Face à la recrudescence de l’insécurité : L’Eglise du Christ au Congo est consternée devant la montée des violences causées par des groupes armés qui sèment la terreur, ia mort et la désolation au peuple de Dieu. Ces actes ignobles, souvent accompagnés des viols des femmes et de petites filles, ont endeuillé les populations congolaises sur l’étendue du territoire national et particulièrement à i’Est du Pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika) et actuellement dans le grand Kasaï démembré. Des milliers des familles sont en perpétuel déplacement en fuite des affrontements entre groupes armés eux-mêmes et entre groupes armés et FARDC, etc.
3. Face à la paupérisation de !a population de plus en plus accentuée par la baisse de son pouvoir d’achat face à la dévaluation de la monnaie nationale. Nombreuses sont les familles qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins primaires par manque de moyens financiers. Les fonctionnaires de l’Etat quoique régulièrement payés, leurs salaires ne leur permettent plus de couvrir les besoins de leurs dépendants. Le marché d’emploi étant trop réduit, les jeunes gens connaissent un chômage de longue durée. Ainsi donc la jeunesse demeure à la merci des forces négatives et au banditisme prédisposés à la culture du gain facile et de la loi du moindre effort. L’agriculture est de plus en plus abandonnée à cause de la détérioration des routes de desserte agricole et de l’insécurité. Les villes deviennent surpeuplées à cause de l’exode rural provoqué par cette insécurité dans les villages.
4, Face à la quête de l’Etat de droit à travers notamment l’indépendance du pouvoir judiciaire par ailleurs menacée par des remises en cause perpétuelles des décisions judiciaires. Ce qui accroit l’impunité et la corruption dans ce secteur vital.
Aussi, dans le souci d’accomplir notre devoir d’éclairer le peuple de Dieu, les femmes et les hommes épris de paix et de bonne volonté et de les encourager d’aller de Pavant pour rebâtir un Congo nouveau et meilleur, nous adressons-nous aux différentes instances ci-dessous reprises, à savoir :
o le Président de la République ;
" le Gouvernement de la République ;
o les deux Chambres du Parlement ;
" le pouvoir judiciaire ;
o les Services de sécurité ;
o la Commission Electorale Nationale Indépendante ;
o les acteurs politiques ;
o la Communauté internationale ;
o les Chefs des Confessions religieuses ;
" les médias ;
o le peuple congolais et
" les groupes armés nationaux et étrangers.

1. AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE :
Prenant acte de la nomination d’un nouveau premier ministre et d’un nouveau gouvernement ;
L’ECC demande au Président de la République :
* en tant que Chef de l’Etat, Garant de la nation et de toutes les Institutions, de tout mettre en oeuvre pour veiller au respect de la Constitution tout en tenant compte de tous les accords déjà signés notamment celui du 31 décembre 2018 tendant à faciliter l’organisation des élections démocratiques, transparentes et apaisées.
* en tant que magistrat suprême ; de faire respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire et de veiller à l’application effective des décisions judiciaires afin de mettre fin à l’impunité
* en tant que Commandant suprême des forces armées et de sécurité, de garantir l’unité nationale et la sécurité du pays et de veiller à ce que l’armée, la Police et d’autres services de sécurité soient réellement au service de la population.
" en tant que symbole de l’unité nationale, de veiller au bon fonctionnement des Institutions ;
* en tant que Père de la Nation, de veiller à la liberté et à fa sécurité de chèque Congolais et de prêter une oreille attentive aux différentes revendications des uns et des autres et de trouver des solutions durables aux conflits opposant les différentes parties prenantes au processus démocratique en RDC.
2. AU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE :
L’ECC demande de :
* accompagner la CENI dans l’organisation des élections dans le meilleur délai en mettant davantage des moyens à sa disposition et en maîtrisant les mouvements migratoires des populations aux points frontaliers ;
" éradiquer le phénomène des groupes armés en RDC afin de garantir une sécurité maximale aux populations ;
* améliorer le social des agents de l’Etat en particulier et de toute la population congolaise en général, en augmentant leur revenu mensuel ;
" mettre en place un environnement favorable (juridique, politique, économique et sécuritaire) permettant aux Congolais, et plus particulièrement aux jeunes et femmes de créer des PME, facteurs essentiels du décollage économique du pays ;
" Assainir le climat des affaires en appliquant une fiscalité favorable pour la population congolaise
o juguler la crise liée à ta dépréciation monétaire en dédollarisant l’économie nationale, en encourageant la production locale au détriment de l’importation à outrance ;
o s’investir dans la réhabilitation et la construction des routes de desserte agricole et des voiries urbaines pour l’évacuation des produits agricoles et forestiers et pour rendre !a circulation fluide ;
o promouvoir l’entreprenariat privé et améliorer la politique d’investissement ;
o créer des opportunités d’emploi pour réduire le taux de chômage en RDC.
3. AUX DEUX CHAMBRES DU PARLEMENT :
L’ECC recommande de :
o voter dans un plus bref délai la loi organique portant organisation, fonctionnement et attributions du Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral et lui doter d’un budget conséquent lui permettant de jouer pleinement son rôle ;
" tout faire pour mettre à la disposition de la CENI toutes les lois nécessaires pour l’Organisation des élections libres, équitables, transparentes et paisibles ;
o voter les lois et textes réglementaires relatifs à [a décentralisation qui sont en souffrance dans les deux chambres.
4. AU POUVOIR JUDICIAIRE :
L’ECC demande que :
o la justice soit faite de manière à décourager tous les semeurs des troubles dans le pays. L’impunité est souvent à la base du dérapage observé dans différents coins de notre Pays ;
o les Magistrats, étant des Ministres de Dieu, qu’ils rendent justice dans impartialité et qu’ils ne se laissent pas corrompre.
o les décisions judiciaires rendues soient effectivement exécutées
5. AUX SERVICES DE SECURITE :
L’ECC exhorte :
o la PNC à sécuriser les personnes et leurs biens et demeurer une Police
républicaine et professionnelle
" les FARDC à défendre l’intégrité du territoire national et des Frontières
conformément à l’article 187 de la Constitution ;
o les services civils de sécurité à jouer efficacement leur rôle dans le respect des principes des droits humains.
6. A LA COMMISSION ELECTORALE NATIONALE INDEPENDANTE :
L’ECC :
o félicite la CENI pour le travail déjà abattu dans l’enrôlement des électeurs pour avoir franchi, à ce jour, la barre de 22 millions d’électeurs ;
o encourage la CENI d’aller de l’avant jusqu’à la tenue effective des élections que nous voulons tous crédibles et paisibles.
7. AUX ACTEURS POLITIQUES ET SURTOUT CHEFS DES PARTIS POLITIQUES :
L’ECC recommande de :
o privilégier l’intérêt supérieur de la nation par-dessus les intérêts individuels ;
" éviter de discours haineux, divisionnistes et incendiaires ;
o s’investir dans l’éducation civique de la population ;
o bien expliquer à leurs militantes et militants le contenu global de l’accord conclu sous la facilitation de la CENCO en ce qui concerne plus particulièrement le Chapitre IV relatif au Processus électoral ; qui stipule ; " Les parties prenantes conviennent de l’organisation des élections en une seule séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales au plus tard en décembre 2017. Toutefois, le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, /e Gouvernement et la CENI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections. "
" cesser la praxis de la destruction réciproque infantile, ta trahison, les insultes de bas étage, la corruptible éhontée et les choses semblables.
8. A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE :
L’ECC :
o félicite le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour la résolution 2348 adoptée le 31 mars 2017 prolongeant le mandat de la Monusco jusqu’en mars 2018. Cependant, la Monusco devrait tenir compte des desideratas de la population surtout sur la question de la sécurité des personnes et de leurs biens ;
" félicite également le Conseil de Sécurité des Nations Unies d’avoir pris acte, depuis le 05 mai courant, de la nomination du nouveau Premier Ministre de la RDC tout en lui demandant plus d’inclusivité ;
o demande aux autres organisations internationales et régionales comme l’Union européenne, l’Union africaine, la SADC, la CEEAC, la CIRGL etc. d’emboiter les pas au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour favoriser le climat de paix et de concorde en vue des élections apaisées ;
o demande, en outre, à la Communauté internationale d’appuyer davantage les efforts de la CENl dans l’organisation desdites élections,
9. AUX CHEFS DES CONFESSIONS RELIGIEUSES :
L’ECC recommande de :
o travailler dans l’unité pour le bien du peuple de Dieu ;
o organiser des prières pour la paix dans notre pays et pour l’aboutissement du processus électoral.
o être neutres, s’abstenir de prendre position pour l’un ou l’autre parti ou regroupement politique et demeurer " l’Eglise au milieu du village " pour bien jouer leur rôle prophétique,
o faire usage d’un discours réconciliant.

10. AUX MEDIAS :
L’ECC demande de :
o éviter des messages populistes, partisans, incendiaires et haineux qui peuvent conduire à des violences incontenables ;
o travailler pour [’éducation civique des masses ;
o informer objectivement le peuple en évitant d’être des médias do la haine
" former leurs journalistes au journalisme sensible aux conflits ;
" permettre à la CSAC de faire convenablement son travail sur tous les médias aussi bien officiels que privés.

11. AU PEUPLE CONGOLAIS.
L’ECC demande de :
o se préparer pour les élections apaisées et responsables afin de se choisir, le moment venu, des dirigeants convenables ;
" ne pas céder à la manipulation de qui que ce soit ;
" utiliser des moyens non violents pour toute revendication ;
" dénoncer les actes de violence qui sont subits par les populations et toute initiative à tendance déstabilisatrice de la paix sociale ;
o travailler chacun dans son domaine afin de prendre une part active au développement du pays.
o continuer à prier pour notre pays conformément aux saintes écritures notamment 1 Thessaloniciens 5:17 et Jérémie 29 :7.
12. AUX GROUPES ARMES NATIONAUX ET ETRANG ERS :
L’ECC exhorte de :
o Favoriser l’amour du prochain ;
o Préserver les vies humaines ;
o Déposer les armes et réintégrer la vie normale en vue de promouvoir la paix chèrement acquise,
Que l’Eternel Dieu bénisse la RDC, et soutienne le peuple Congolais, Que l’Eternel Dieu bénisse l’ECC !
Fait à Kinshasa, le 14 mai 2017.
Pour le Comité Exécutif National Restreint de l’ECC
Mgr Dieudonné MBAYA TSHIAKANY
Modérateur du Synode National
Mgr Pierre MARINI BODHO
Evêque Président National et Représentant Légal de l’ECC
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