* A huit mois calendrier de la fin de l’année 2017, le Gouvernement du 8 mai saurait-il réunir les moyens nécessaires pour, à la fois, organiser les scrutins, ramener la paix dans le Kasaï et améliorer l’ordinaire des Congolais ?

La publication du Gouvernement Bruno Tshibala, mardi 9 mai, reste le principal sujet d’actualité en RD Congo. Si les tabloïds y vont de leurs éditoriaux, la rue de Kinshasa, elle, systématise les commentaires. Depuis sa sortie, ce nouvel Exécutif timbré d’union nationale, est donc placé sous le scanner des analystes de tous bords. Réussira, réussira pas ? Là n’est donc pas la question essentielle, dès lors que l’Accord du 31 décembre 2016, considéré comme l’acte fondateur de ce Gouvernement, lui assigne des missions précises. A savoir : l’organisation des élections dans le délai, l’amélioration des conditions de vie des Congolais et le rétablissement de a paix dans les régions en proie à l’insécurité.

Aux yeux de plus d’un analyste, chacune des trois missions est perçue comme un défi entier que le G59 devra vaincre. En ce qui concerne les élections, l’Accord de la saint Sylvestre avait comme objectif de créer des conditions favorables à leur tenue dans le délai et dans un climat apaisé. Qui dit organisation des élections dans les délais, sous-entend la fin de l’année 2017. En d’autres termes, les Congolais devront aller aux urnes, au plus tard au mois de décembre prochain. Un simple exercice d’arithmétique renseigne qu’on y est à M-8. En d’autres termes, huit mois seulement séparent les Congolais de cette échéance fatidique.
Cependant, une question se pose. Celle de savoir, s’il sera encore possible pour le Gouvernement Bruno Tshibala, de trouver les moyens nécessaires au financement des élections prévues ? C’est-à-dire de tout l’ensemble du cycle électoral. A savoir la présidentielle, les législatives ainsi que les élections provinciales ? Il semble que cette question essentielle résume toute la problématique.

EQUATION SOCIALE, LE DEUXIEME DEFI
En plus de l’organisation des élections, le nouveau Gouvernement rd congolais a une deuxième mission importante. Il s’agit de l’amélioration des conditions de vie de la population. Normal, dans la mesure où l’on ne devrait pas mettre le turbo seulement sur la matérialisation des scrutins et ne pas s’occuper du social. Toutefois, tout le "malheur" du Gouvernement actuel est lié à l’environnement économique de son avènement. En tout cas, personne n’ignore que le Gouvernement Bruno Tshibala arrive dans une écologie économique particulièrement difficile, consécutive à la dégringolade continue du franc congolais.
Depuis plus d’un semestre, la monnaie nationale congolaise se déprécie face au dollar américain et avec un rythme exponentiel. Fatalement, cette situation a impacté négativement sur le vécu quotidien de la population. Le premier effet pervers de cette dévaluation spectaculaire du franc congolais, est son incidence sur le salaire du fonctionnaire et de l’agent de l’Etat. Alors que le taux est de 1.400fc le dollar américain sur le marché de change, la rémunération du fonctionnaire de l’Etat est plutôt calculée au taux budgétaire callé de 93.000 fc le dollar. Face à cette situation qui frise une catastrophe humanitaire réelle, le fonctionnaire et l’agent de l’Etat congolais se retrouve sans aucun pouvoir d’achat. En termes de statistiques, on parle même d’une perte d’environ 40%.
La question qui se pose, est celle savoir comment le Gouvernement parviendrait à renverser la vapeur, dans un contexte d’économie totalement extravertie ? Dès lors que ce sont les cours des matières premières qui détermine l’économie du pays, il est donc légitime que l’on s’interroge sur l’"alchimie" à laquelle l’Exécutif devra recourir pour stabiliser la monnaie locale. Et donc, en plus des milliards de francs congolais ou de centaines de millions de dollars américains à réunir pour organiser les élections, le Gouvernement Bruno Tshibala devra aussi trouver des moyens, des stratégies idoines pour résoudre tant soit peu, l’équation sociale.

LE FRONT SECURITAIRE
Elections - social - sécurité, voici donc le triptyque qui sous-tend désormais, l’action du nouveau Gouvernement. Il est tout à fait normal que les élections soient la priorité des priorités de l’action de l’Exécutif de transition. Cependant, on ne peut pas parler de l’élection sans penser aux électeurs. Et donc, la population. D’où, l’impératif d’une réplique mesurée à l’équation sociale. Car, on ne devra pas aller aux élections avec une population affamée.
Quant à la variable sécurité, nul n’ignore la situation actuelle dans l’espace Grand Kasaï. Si hier, les Congolais n’avaient que la partie Est du pays comme problème, ils ont présentement le Centre de la RD Congo qui devient le ventre mou du pays. A savoir le Grand Kasaï qui paye depuis plusieurs mois, un lourd tribut des actes des terroristes estampillés Kamwina Nsapu. Dans beaucoup de territoires de cette province, ce terrorisme d’un genre nouveau, s’ajoute à la kyrielle de malheurs des populations civiles n’ayant aucune défense. Sur le plan administratif, c’est que le phénomène KamwinaNsapu a finalement occasionné le recul de l’Etat dans certains coins dudit Espace.
Outre les aspects précédemment évoqués, la mère des questions est aussi le bras-de-fer entre le pouvoir et les différentes loges de l’Opposition politique. Pour le coup, le Rassemblement. Pas seulement. A côté de l’activisme des plateformes de l’Opposition, se signale l’Eglise catholique romaine et ses différentes ramifications. A cela s’ajoute le front des capitales occidentales et leurs différentes technostructures. Secret de polichinelle, la situation ne fait que se dégrader sur ce front extérieur. A tous égards, le Gouvernement Bruno Tshibala n’aura qu’à bien se tenir pour faire face aux trois défis énumérés ci-dessus.
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