« Le dialogue, voie royale pour résoudre les problèmes en RDC ». Cette expression a raisonné tel un credo eucharistique au cours d’un office religieux pour convaincre les uns et les autres à un sursaut de « bon sens ». Appuyé par des spots radio-télévisés presque qu’à la limite de l’irrationnel selon une certaine opinion qui a crié à l’apologie de chaos, tout a été mis en œuvre pour pousser à mettre sur une table les acteurs politiques.




Seulement, comme dans chaque combat, le nul ne satisfait pas. En face d’une machine qui mise sur sa survie, l’opposition congolaise, si elle a pensé aux retombées finales, n’a visiblement pas mûri sa réflexion sur la méthode, misant peut-être sur les garanties que confère certaines instances internationales.




Nul n’est besoin de démontrer que l’instinct de survie place l’individu dans un état second, lui confère forces et pouvoirs au delà de sa nature. Psychologiquement, le danger que représente pour les tenants de la MP la perte du pouvoir et donc de la couverture tant sécuritaire que socio-économique comme enjeu est un aspect à prendre très au sérieux. L’exemple le plus probant reste la volonté pour garder la main mise sur les postes ministériels dits « de souveraineté ».




L’opposition politique congolaise quant à elle ne manque pas d’atout à faire valoir. Ce qui lui manque peut-être, ce sont les moyens de sa politique. Des observateurs s’accordent à dire que l’opposition congolaise est un ensemble hétérogène qui ne tire sa cohésion que de la nature des intérêts individuels dans lesquels se retrouve chacun des éléments.







Opposition, terrain de jeu du pouvoir?







Le scénario est identique et répétitif. Un cycle quasi parfait: on appelle au dialogue – objectif: montrer sa volonté – sur chemin, et après avoir montré et donné le goût du pouvoir et la volonté d’en céder une partie, on bloque tout. On indexe ensuite une frange d’être à la base de l’échec, puis on annonce que malgré tout on va former un gouvernement. Résultat final: l’opposition se vide.




Inconstance dirait-on. Mais bien plus, un manque de repère. De la cité de l’Union Africaine au Centre interdiocésain, le scénario reste identique. La MP assiste en première ligne au déchirement à la vitesse grand V d’une opposition à quête de repère. Elle sait que c’est inévitable étant donné que d’une manière assez large, l’opposition congolaise est composée des déçus d’un système dans lequel ils ne retrouvent pas leur compte. Facile à conditionner, du reste!




La nomination de Samy Badibanga en pleine discussions directes du centre interdiocésain sonne déjà l’ouverture du bal. Kamerhe et toute la cohorte sont pris à contrepied. L’opposition signataire de l’accord du 18 octobre est mise à froid.




Mais voilà, le Rassemblement tient encore sur ses deux pieds. Pas satisfaisant donc! Il faut la désintégrer à son tour. La CENCO ferait l’affaire pense-t-on. La suite, nous la connaissons. Le Rassop vole à son tour en éclat.







Moyen VS stratégie




«La Cenco déplore que les consultations entre le Chef de l’Etat et le Chef de délégation du Rassemblement aux négociations au terme desquelles allait être nommé le Premier ministre n’aient pas eu lieu. Malgré tout, un premier ministre a été nommé. Ceci constitue une entorse à l’Accord de la saint sylvestre et explique la persistance de la crise» (CENCO, Conférence de Presse du 21 Avril 2017)




L’accord du 31 décembre 2016, même si on ne le dit pas, met K.O au premier round, celui du 18 octobre. Il va nourrir la division entre les deux franges de l’opposition à savoir celle signataire et celle non-signataire. Des déclarations d’animosité vont se succéder.




L’annonce de la nomination de Bruno Tshibala comme premier ministre, elle, sonne le coup de grâce. Avec son gouvernement fraîchement publié, le Rassop, déjà en proie à une division interne est mis à mal. La stratégie de l’effritement semble porter ses fruits.







Pour l’opposition politique congolaise les accords issus des différents dialogues sont généralement des voies de sortie des crises, et donc des moyens auxquels sont continuellement opposées différentes stratégies de déstabilisation.




Si le gouvernement Tshibala ne met pas fin à la crise politique, un autre dialogue n’aurait-il pas comme conséquence d’achever ni plus ni moins l’opposition, ou du moins ce qu’il en reste?



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