* Là où le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, attend le résultat
de l’enquête, des sources font état de 3000 à 4000 évadés.

Combien de détenus se sont évanouis dans la nature après leur escapade ? Deux jours plus tard, on n’est pas toujours en possession d’un bilan, côté officiels Rd congolais, sur le nombre d’évadés et de victimes résultant de l’évasion massive des prisonniers le mercredi 17 mai à Makala. Le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, qui était descendu hier sur les lieux accompagné du Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, préfère attendre les résultats de l’enquête. En attendant, des chiffres tout aussi contradictoires circulent. Selon TV 5, citant des sources proches de l’enquête, quelque 4.000 détenus se seraient évadés à cette occasion sur près de 7.500 qui constituaient l’effectif total des prisonniers.

De son côté, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) fait état de 1000 à 2000 évadés. Le Gouvernement, avait tôt parlé d’une cinquantaine de fugitifs. D’autres sources avancent que les pensionnaires de Makala seraient sortis en masse après l’attaque imputée aux miliciens de Bundu Dia Kongo…
Des voix s’élèvent pour demander au Gouvernement d’associer la Monusco à cette enquête. Il s’agit d’approfondir les recherches afin de partager les responsabilités entre tous les protagonistes dans cette affaire. Et aussi de comprendre les circonstances qui entourent cette épopée. Le danger, souligne-t-on, c’est que les fugitifs sont pour la plupart des condamnés pour meurtres, viols vols à mains armées etc.

LA PRISON, UN MOUROIR
Selon le directeur exécutif de l’ONG " Les Amis de Nelson Mandela ", Robert Ilunga, l’évasion du mercredi dernier serait liée " au manque d’organisation au sein de la prison centrale de Makala. "
Ce centre pénitencier, a-t-il poursuivi, est depuis longtemps pris en charge par des prisonniers eux-mêmes.
La prison étant un mouroir pour lui, c’est tout à fait normal que les gens développent des idées pour en sortir, coûte que coûte.
Il estime qu’une bonne administration de la justice peut dissuader les prisonniers de s’évader. Car, pour le directeur exécutif de l’ONG " Les Amis de Nelson Mandela ", " s’il y a une justice équitable, les gens vont attendre leur procès et faire confiance en la justice. "
Le président de la CNDH plaide pour la mise sur pied du projet 1000 prisons, arguant que les conditions de détention en RDC laissent à désirer. A tous les niveaux, des griefs ne manquent pas. A Kindu, a-t-il soutenu, la santé des prisonniers n’est pas prise en compte. Du point de vue judiciaire, le nombre de magistrats n’est pas suffisant. Même le budget de la prison a été réduit de moitié. Voilà qui a entraîné la diminution de la ration alimentaire. Il n’y a pas que la nourriture, le fonctionnement aussi est affecté par la réduction du budget. Le transport des détenus pose également problème. La prison n’a pas ses propres véhicules. Pas même d’ambulances, pour le transfert des prisonniers malades. Voilà pourquoi, la CNDH qualifie la prison de mouroir.

" LES DEGATS SONT TRES IMPORTANTS ", DECLARE LE MINISTRE DE LA JUSTICE
Les dégâts matériels sont énormes. Le bureau administratif de la prison et d’autres pavillons ont été pillés, des véhicules et autres engins incendiés. Le ministre de la Justice l’a reconnu : " Les dégâts sont très importants. Mais, une chance, les dossiers des condamnés en cavale n’ont pas été brûlés. Les deux greffes sont intactes. Il y a eu des morts. Le procureur le sait et moi aussi. Mais, il faut attendre les résultats de l’enquête. " Depuis, mercredi, une commission d’enquête a été mise sur pied. Il est question, pour le ministre Alexis Thambwe Mwamba, d’attendre les résultats de cette commission pour avoir une idée claire sur le bilan de cette évasion massive.
Par ailleurs, il persiste et signe, ce sont les éléments de Bundu-dia-Mayala (BDM) qui ont opéré à la prison pour libérer leur leader, Ne Muanda Nsemi. Il s’agit, selon le ministre de la Justice d’un coup rondement préparé. Il n’est nullement dû à une improvisation. Il a été programmé, voulu. Et pour créer la confusion les auteurs ont obligé les autres prisonniers à s’enfuir.
" Vu les destructions constatées, il va falloir faire appel au génie militaire. La prison doit être réparée. Mais il faut aussi installer des caméras de surveillance aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison ", a indiqué le ministre.
Selon le ministre de la Justice, il a pris la décision d’un renforcement de la sécurité. Pour prévenir d’autres évasions.
Selon des témoins, à l’intérieur règne un silence inhabituel. Dans les pavillons 9, occupés par les femmes, il ne reste que 8 femmes. D’ailleurs, il n’y avait que 4 femmes qui sont restées dans ce pavillon. Les 4 autres ont été repêchées et ramenées à la prison. Selon nos sources, environ 245 femmes occupaient ce pavillon. Elles sont parties en emportant tous les ustensiles de cuisine utilisés dans la prison. Mais aussi les mousses.
La pêche aurait permis de récupérer 125 autres évadés à Selembao et à Ndjili.
Construite en 1958 avec une capacité d’accueil de 1500 pensionnaires, le CPRK hébergeait fin 2016 plus de 7.400 détenus vivant dans des conditions difficiles.
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