La jeune province de l’Ituri, située dans le Nord-Est de la RD Congo, vient d’être équipée d’une chaîne d’approvisionnement d’or artisanal. L’annonce a été faite le vendredi 19 mai par Joanne Lebert, directrice générale de Partenariat Afrique-Canada (PAC), au cours d’une conférence de presse à Kinshasa. Joanne Lebert indique que ce don s’inscrit dans le cadre du projet « Or juste » initié par son organisation en vue d’assurer une bonne traçabilité de l’or artisanal légal et libre dans l’Est de la République démocratique du Congo.
D’après la directrice générale du PAC, ce projet vise à inciter les mineurs du secteur aurifère artisanal au cheminement de leur produit auprès des exportateurs légitimes et des consommateurs responsables. Ce, en offrant aux mineurs des prix justes et transparents et en proposant de renforcer leurs capacités. Notamment par une assistance technique, en échange de ventes légales.
Par ailleurs, Joanne Lebert a expliqué le déroulement de ce processus : « On enseigne aux mineurs des techniques d’exploitation améliorées. En échange, tout l’or produit doit faire l’objet d’un suivi en plus de la vente par l’entremise des voies légales ». Le numéro 1 du PAC a souligné le fait que l’or artisanal de l’Est de la RDC peut être libre de conflits et traçable. Une fierté pour elle, car le PAC a effectué un pas important vers l’approvisionnement responsable en matière d’or dans la région des Grands lacs.
A l’entendre, le Gouvernement congolais a reconnu qu’elle fournit de grands efforts pour se conformer aux normes régionales, en démontrant comment la mise en œuvre du Guide sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables peut favoriser des améliorations progressives dans le secteur, en aidant les exploitants d’or artisanal à pénétrer les marchés internationaux.
Joanne Lebert n’a pas manqué d’évoquer la prise en compte du genre dans ce secteur. « Les femmes sont un rouage essentiel de l’exploitation minière artisanale », a-t-elle mentionné. Ainsi, le PAC compte lancer un projet d’épargne et de crédits pour des femmes évoluant dans le secteur minier artisanal.
LE CANADA REAFFIRME SON ACCOMPAGNEMENT AU PROJET PAC
Présente à cette rencontre avec la presse, madame l’ambassadeur du Canada en RDC, Ginette Martin a réaffirmé l’engagement du Gouvernement canadien à accompagner le projet « Or juste » du PAC en appuyant les communautés de l’Ituri en vue de leur offrir un environnement sécuritaire propice.
Selon ses dires, ce projet nécessite son élargissement à travers les autres zones minières d’exploitation de l’or dans le pays. Elle a souligné que le Canada met un accent particulier sur les ressources naturelles dans la région pour favoriser le bien-être de la population. Aussi, faciliter la tâche de l’or exploité légalement, s’attaquer aux violences basées sur le genre, offrir des soins de qualité aux femmes et aux filles, ainsi qu’offrir un appui à la protection de l’enfant, particulièrement à ceux travaillant dans les mines.
Pour sa part, le directeur du projet « renforcement des capacités pour un commerce responsable des Minerais », (TETRA TECH), a justifié les raisons qui poussent sa structure à travailler avec PAC. A l’en croire, les deux structures partagent la même vision qui est celle d’améliorer le sort des mineurs artisanaux afin de participer à la croissance économique pour un développement durable.
Pour Denis Roumestan, l’objectif de ce partenariat est de formaliser le secteur minier en RDC pour un commerce responsable des minerais propres et l’amélioration de la crédibilité internationale des opérations de traçabilité de l’or.
Le directeur de cabinet adjoint du ministre des Mines a fait savoir que les activités actuelles du PAC en RDC sont entre autres, le projet pilote « Or juste », le renforcement des capacités pour la mise en œuvre du mécanisme régional de certifications (MRC) de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). A cela s’ajoute le soutien à la société civile pour le suivi et la production de rapports relatifs à l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement.
Il a, pour terminer, réitéré le soutien du ministère des Mines à ce projet et rassuré de son accompagnement afin de relever les défis de la traçabilité de l’or artisanal qui, jadis, échappait au contrôle.
Pour la petite histoire, le projet « Or juste » a commencé comme un projet pilote dans la province de l’Ituri en 2015. A ce jour, a déclaré la responsable de PAC, ce projet marque un jalon après avoir prouvé qu’il était possible de mettre en place une chaine d’approvisionnement responsable allant du site minier jusqu’à l’exportateur.