La tombe au cimetière de Benseke-Futi de Floribert Chebeya Bahizire dit (Flory), ancien directeur exécutif de l’ONG de défense des droits de l’homme dénommée la " Voix des sans Voix " (VSV) a pour la septième fois, depuis le 1er juin 2010, reçu du monde. Il s’agit de la douloureuse commémoration du double assassinat de Chebeya et le chauffeur-dispatching, l’activiste des droits de l’homme Fidèle Bazana Edadi dont le corps n’a jamais été retrouvé jusqu’à ce jour.

Routine ? Loin s’en faut. Car les nombreuses personnes qui se sont déplacées dont les acteurs de la Société civile, le représentant du Bureau conjoint de l’Onu pour les droits de l’homme, des membres du corps diplomatique, le Vice-Président de la CNDH, d’autres personnalités, les membres des familles Chebeya et Bazana Edadi et ceux de la VSV accordent une touche particulière à cette commémoration.
Elle est symbolique pour perpétuer la mémoire de Floribert Chebeya et son compagnon d’infortune Fidèle Bazana Edadi sauvagement assassinés pour une cause juste et noble, la défense de droits de l’homme. C’est ce qui transparait dans tous les discours entendus. Première à prendre la parole, Mme Adelaïde Chebeya, grande sœur de Floribert Chebeya pour le compte de la famille de l’ancien porte-étendard de VSV.
Comme d’habitude, elle a eu du mal a refouler les larmes pour ce triste événement. Elle a fait le rappel historique de ce double assassinat en montrant comment les deux activistes des droits de l’homme sont allés au rendez-vous de la mort, dans un Bureau de l’Etat à savoir l’Inspection générale de la Police (PNC).
Mme Adelaide Chebeya demande c’est que toutes les personnes impliquées dans ce double-assassinat soient rattrapées et jugées. En l’absence de cette justice des hommes, la soeur du très regretté Chebeya se fie à Dieu le maitre des temps et des circonstances.
Vient le tour de la famille de Fidèle Bazana Edadi. Elle lance un cri de détresse aux autorités de la RDC pour que justice soit rendue dans cette affaire du double-assassinat. Elle demande à ce que les auteurs de ce crime abominable soient condamnés par le biais d’un procès transparent. La famille Fidèle Bazana Edadi exige à l’Etat qu’on lui montre le lieu où on a enterré leur frère. Elle réclame aussi de dédommagement de l’Etat pour les deux familles des victimes de ce double-assassinat. Le mot de la VSV est prononcé par l’actuel directeur exécutif Rostin Manketa. Il a brossé le contexte particulier dans lequel le septième anniversaire est commémoré.
C’est celui où la RDC peine encore à se hisser au rang de pays respectueux des droits de l’homme ainsi que des valeurs démocratiques. C’est justement pour ces valeurs que Floribert Chebeya s’est battu pendant plus de deux décennies jusqu’à son assassinat le 1er juin 2010. Lui et Bazana Edadi ont été torturés et assassinés injustement pour leur combat en faveur de la démocratie et du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Tout cela en vue de l’avènement d’un Etat de droit en RDC. Par ailleurs la VSV profite de cette circonstance pour rappeler à l’Etat congolais ses obligations qui sont celles de tout Etat, à savoir protéger les défenseurs des droits de l’homme et non les tuer. Ceci conformément aux Instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme notamment la Déclaration des Nations Unies du 9 décembre 1998 portant protection des défenseurs des droits de l’homme.
Sur le plan judiciaire, la VSV fustige l’allègement de la peine de prison au profit du colonel Daniel Mukalay Wa Mateso et l’impunité dont continue à jouir le général John Numbi Tambo comme suspect N°1 de ce double-assassinat. On peut noter que d’autres personnes ont pris la parole comme Christopher Ngoie Mutamba, coordonnateur de la Société civile de la RDC, un représentant du mouvement pro démocratie "la LUCHA" et le Vice-Président du CNDH.
Ce dernier a déclaré qu’ignorer ou faire semblant d’ignorer les droits de l’homme aujourd’hui équivaut à une barbarie. Il a dit à l’adresse de Floribert Chebeya sur sa tombe qu’il a combattu l’arbitraire jusqu’au sacrifice suprême. Raison pour laquelle la CNDH a mis toutes les batteries en branle pour l’adoption au Parlement en ce moment de la loi sur la protection des défenseurs de droits de l’homme.
La deuxième phase de cette journée de commémoration s’est déroulée à la Paroisse catholique Fatima. Elle a concerné les communications et les témoignages. La première communication est celle de Omare Samaki, officier des droits de l’homme du " Bureau conjoint de l’ONU sur les droits. Il a planché sur le thème "Tous unis contre la torture". Pour lui, Chebeya a laissé un bagage de vérité et de justice.
L’ONU reconnait le caractère ignoble de la torture et réserve une journée internationale contre la torture. Il existe aussi la Convention contre la torture et le Protocole facultatif. Sur le plan national, il y a depuis 2011 la loi contre la torture érigée en infraction.
Pour Omare Samaki du BCNDH, cette loi contre la torture vient du double-assassinat Chebeya-Bazana. Par la suite, il a déploré l’imbroglio politico-judiciaire que connait cette affaire. Il fustige le fait qu’on n’ait jamais mis la mais sur les auteurs intellectuels de ce double-assassinat. Le semblant de procès ne peut pas conduire à la manifestation de la vérité. Il y a eu par exemple la découvert des faits nouveaux, malheureusement la justice ne les a jamais exploités.
La boucle ce sont les témoignages avant la messe d’actions des grâces en mémoire de Chebeya et Bazana Edadi dans l’Eglise Notre-Dame de Fatima. On retient que le témoignage le, plus pathétique est celui de l’Ambassadeur de Belgique en RDC. Il vient témoigner au nom de la Belgique sur la valeur de Floribert Chebeya. Il a donné sa vie pour une cause juste et vraie. Il assure avec force-gestes que le bien-être des Congolais réside dans le respect des droits de l’homme. C’est la seule lutte qu’il faut mener.
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