* Au nom de la paix sociale, des solutions administratives et financières ont été trouvées en réponses aux préoccupations majeures des agents et cadres du ministère.

Jusqu’où irait la grève aux Affaires étrangères ? Après huit mois de paralysie, ce ministère reprend son souffle de vie dès ce lundi. Fini le service minimum. Vive le travail à temps plein ! Ni agents ni cadres du ministère des Affaires étrangères et intégration régionale ne vont plus tailler bavette dans la cour. Tous reprennent pleinement du service dès ce lundi 19 juin et devront, dorénavant, se retrouver à leurs postes respectifs. Cette reprise de service fait suite à une série de mesures que le vice-Premier ministre en charge de ce ministère, Léonard She Okitundu, a prises pour préserver la paix sociale et mettre ainsi fin à la grève. L’annonce a été faite le week-end dernier, au cours d’une rencontre avec les délégués du banc syndical, dans la grande salle des Conférences du ministère des Affaires étrangères.

Sur instruction du Président Joseph Kabila, le vice-Premier ministre Léonard She Okitundu n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour trouver une solution structurelle, comme antidote à la grève. Deux volets ont ainsi été pris en compte. A savoir l’aspect administratif et financier. Sur le plan administratif, le patron de la diplomatie congolaise a décidé de mettre sur pied une Commission spéciale ayant une mission précise. En premier lieu, cette structure est chargée de présenter un état des lieux global. En d’autres termes, la Commission administrative spéciale ainsi instituée est appelée à poser un diagnostic syncrétique et sans complaisance de la situation, avant de proposer la thérapie nécessaire.
A en croire des sources qualifiées du ministère des Affaires étrangères, ladite Commission devra, au terme de son travail de prospection, proposer des solutions à même de rencontrer les desideratas des agents et cadres du ministère des Affaires étrangères. Ces préoccupations portent essentiellement sur le récurrent problème de promotion ou mouvement en grades. Sur ce point précis, le vice-Premier ministre Léonard She Okindundu a modestement reconnu qu’aucune mise en place n’a été opérée après celle de 2003, élaborée sous son premier mandat à la tête de ce ministère.
Sur ce point précis, She Okitundu a rappelé, en présence d’autres de ses collègues membres du Gouvernement ainsi que des délégués du banc syndical de son ministère, que sur 14 Directions que compte le Secrétariat général, seules 5 directions sont dirigées par les Directeurs-chefs de services nommés. Par contre, 9 autres exercent ces fonctions en qualité d’intérimaires.« Il en est de même pour le Secrétariat Général », précise le vice-Premier ministre, ajoutant « qu’aucun Directeur-chef de service et moins encore le Secrétaire Général, ne porte le titre d’Ambassadeur ». Tout indigné, le numéro 1 de la diplomatie rd congolaise qualifie cette situation d’anomalie criante qui met mal à l’aise, aussi bien le Chef de l’Etat, lui-même le vice-Premier ministre que les agents et cadres concernés.
She est donc formel. « Cette absence de promotion des agents et cadres, constitue un handicap réel à un fonctionnement harmonieux et efficace du ministère des Affaires étrangères ». Aussi, a-t-il décidé de mettre sur pied la Commission administrative sus-indiquée pour remédier à cette carence. Dès lors, les agents et cadres du ministère des Affaires étrangères dignes de promotion, se verront sans doute monter en grade. Mais il faudrait attendre les conclusions du travail de la Commission.
Selon le vice-Premier ministre Léonard She Okitundu, la Commission devra travailler dans le sens de proposer une mise en place administrative générale et globale. Il s’agit ici d’un scénario global, réaliste et réalisable d’un mouvement dans les postes diplomatiques et consulaires. Le tout devant se faire aussi bien conformément aux objectifs des politiques étrangères de la RDC que des projets d’intégration dans le corps des diplomates. Il en sera de même pour l’élévation au titre d’Ambassadeur des agents et cadres du ministère à soumettre à l’Autorité compétente.

UN BONUS SUR L’ETABLISSEMENT DU PASSEPORT
Sur le plan financier, Léonard She Okitundu a annoncé avoir signé un Arrêté portant l’instauration d’un bonus sur l’établissement du passeport. Aussi, précise-t-il que cet acte est une première réponse aux revendications des agents et cadres. Ce, en dépit d’un contexte difficile de contrainte budgétaire que traverse le Gouvernement. Un environnement économique précaire, qui contraste avec l’un des impératifs que le Chef de l’Etat assigne à cet Exécutif d’union nationale. A savoir l’amélioration du social ou des conditions de vie de la population.
S’adressant aux agents et cadres de son ministère, Léonard She Okitundu s’interdit tout discours démagogique. « Je suis parfaitement conscient que cette réponse n’est pas entièrement satisfaisante au regard de vos attentes. Considérons-là, comme une première avancée qui ne me dispense pas. Comme je m’y suis engagé auprès de votre délégation syndicale, de sonder à l’interne, de concert avec vous, toutes les pistes possibles pour optimiser d’autres solutions à la crise »,a-t-il dit.
Saluées par le banc syndical, toutes ces mesures annoncées le week-end ont eu le mérite de décréter la fin de la grève. Léonard She Okitundu a saisi cette opportunité, pour saluer la fin de l’arrêt de travail au ministère des Affaires étrangères et intégration régionale. Il a par ailleurs, ponctué l’avancée des mesures de décrispation annoncées et le « dialogue constructif et permanent ». Le tout dans le but de détendre, une fois pour toutes, une atmosphère « inutilement conflictuelle » ne concourant pas à la bonne marche de la diplomatie congolaise.
Pour sa part, Louis Kinyamba, président de la délégation syndicale, a remercié le Président de la République pour son implication dans la recherche d’une issue heureuse à cette grève qui n’a que trop duré..
Il importe de rappeler que le débrayage au ministère des Affaires étrangères et Intégration régionale avait commencé le 10 août 2016. Il s’agit d’une grève générale qui fut suspendue le 26 déc.2016, avant de reprendre le 30 mars 2017. Dans leurs motivations, les agents et cadres de ce ministère revendiquaient le paiement de la gratification, appelée dans leur jargon « prime permanente », l’avancement en grade ainsi que l’application des statuts particuliers.
Outre les agents et cadres du ministère des Affaires et étrangères, des membres du Gouvernement ont pris part à la rencontre de la salle des Conférences dudit ministère. Entre autres, le ministre d’Etat en charge du Budget, Justin Kangudia, son collègue en charge de la Fonction publique, Michel Bongongo et le vice-ministre des Affaires étrangères, Aggée Matembo

UN COMBAT SUR DEUX FRONTS
Depuis sa nomination à la tête des Affaires étrangères, le vice –Premier ministre Léonard She Okitundu se bat sur deux fronts : extérieur et intérieur. Sur le plan international, le chef de la diplomatie congolaise a déroulé le ruban d’une diplomatie tous azimuts pour expliquer aux voisins les menaces contre la souveraineté du pays. Et donc, un combat que She, en bonne élève de la kabilie, mène sous l’impulsion de son maître le Raïs. Mais cela ne l’empêche pas de soigner sa maison. Le ministère. Il aurait donc fallu qu’il actionne l’arme du dialogue avec le banc syndical, afin de scruter l’issue de la grève. Il y est parvenu. Vu des résultats, on peut d’ores et déjà conclure que She Okitundu joue et gagne. A l’extérieur comme à l’intérieur.
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