C’est aujourd’hui lundi 19 juin que démarre la session ordinaire de l’édition 2017 de l’examen d’Etat. Il couvrira l’ensemble du territoire national. Et aussi, les centres hors-frontières dont Luanda et Cabinda en Angola et Zemio en République Centrafricaine.

Cette épreuve concerne, cette année, environ 630.062 candidats disséminés dans environ 1.844 centres.
A Kinshasa, l’arrêté du gouverneur de la ville portant sur l’organisation de l’examen d’Etat à Kin, fixe les frais de participation pour ces quatre jours à 22.000 francs congolais. En réalité, des responsables d’écoles se permettent de fixer des montants fantaisistes. 50.000 francs voire plus. Voilà qui constitue un obstacle pour des élèves vulnérables. Et, il y en a de plus en plus nombreux.
Journée de tracasserie par excellence, l’élève qui n’a pas payé ses frais est exclu sans autre forme de procès. L’argent est placé au centre même de l’enseignement national.
"Il devient difficile d’évaluer objectivement les enfants en général et en particulier les finalistes dans la mesure où l’argent des frais... de motivation, d’encadrement, de participation ou autres constitue aujourd’hui la mesure d’un élève. La capacité intellectuelle important peu dans la plupart des écoles secondaires", a affirmé un professeur de l’Institut Moteyi à Lemba.
En fait, avec la prise en charge des enseignants par les parents, le comité de gestion est satisfait des enfants dits "bons payeurs". Ces derniers ont toute la faveur des enseignants. Dans certaines écoles, la délibération et le passage des classes se font en fonction de la manière dont un élève ou ses parents payent ou non des frais de scolarité, a-t-il poursuivi.
A l’examen d’Etat aussi, le même phénomène de "l’argent-roi" se porte à merveille.

LA ROUTINE
Dans l’entretemps, le système éducatif s’enlise. Et le système d’évaluation avec lui.
"Chaque année, il semble qu’on revient aux mêmes choses. Il s’agit d’innover dans la manière d’évaluer nos finalistes", propose un inspecteur qui a requis l’anonymat. "L’essoufflement du système actuel se manifeste par le fait que les produits que le secondaire déverse au cycle universitaire présentent beaucoup de lacunes", soutient-il. En fait, c’est une lapalissade.
Qui plus est, de plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer un système d’évaluation basé sur la mémorisation et de moins en moins sur la réflexion. Elle favorise la collectivisation des résultats. Au lieu de mettre en exergue les individualités.
"En fait, allègue une enseignante, sans réfléchir, ou sans trop de peine un élève peut répondre aux questions telles que formulées à l’examen d’Etat. Bien sûr, la tricherie aidant"
L’innovation et la réflexion devraient être la base de l’évaluation au secondaire.
"Tout se passe comme si on n’y met plus beaucoup de sérieux. La rigueur n’y est plus. Là aussi, c’est l’argent qui dirige. La tricherie à grande échelle est souvent permise. La corruption des responsables par les élèves et les préfets des écoles deviennent monnaie courante", souligne Banza Kule infirmier de son état.
Selon des anciens élèves finalistes abordés par Forum des As, la tricherie se passe sous forme de laboratoire, de mercenariat ou de collaboration.
"Le laboratoire, c’est la tricherie où un professeur ou un spécialiste est mis à contribution pour répondre aux questions. Les réponses sont envoyées via les réseaux sociaux, les SMS ou un autre moyen dans la salle. Les élèves ne font que recopier les réponses. Le mercenariat, lui, consiste à introduire dans la salle d’examen un intrus pour qu’il réponde aux questions avant de les partager avec tout le groupe qui l’a engagé", expliquent-ils.
Quant à la collaboration, les élèves
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