L’ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda prendra la parole ce mercredi 14 juin devant la Cour pénale internationale (CPI).Après 64 jours d’audience consacrés à l’accusation, l’ancien rebelle rd-congolais présentera sa version des faits devant les juges. Il s’était seulement expliqué jusqu’à présent en plaidant non coupable, jurant n’être qu’un "soldat, pas un criminel". " Je suis décrit comme le Terminator, comme un célèbre tueur, mais cela n’est pas moi ", avait-il affirmé dans sa langue natale, le kinyarwanda, au deuxième jour de son procès en septembre 2015, précise une note d’information de la CPI.

43 ans, Bosco Ntaganda est accusé de treize crimes de guerre et cinq crimes contre l’humanité, dont les meurtres, les pillages, les attaques contre des civils, les viols et l’esclavage sexuel, commis par ses troupes en 2002-2003 en Ituri. L’accusé était chef adjoint de l’Etat-major général des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC).
A prédominance Hema, ce bras armé de l’Union des patriotes congolais (UPC) combattait principalement des milices Lendu pour le contrôle de cette région aux nombreuses mines d’or.
" Cette affaire concerne la violence qui a décimé l’Ituri ", avait déclaré la procureure Fatou Bensouda devant la Cour à La Haye. Et d’après elle, Bosco Ntaganda " était un des commandants les plus importants " dans des crimes " ethniques " qui ont engendré la mort de 60.000 personnes. Les attaques des FPLC laissaient derrière elles des corps " ligotés au niveau des bras ", " en sous-vêtements ", " éventrés ", " les têtes écrasées par des pilons ", avait rapporté un témoin.
Pour l’accusation, le chef de guerre aurait donné les ordres, planifié et programmé les opérations, coordonné la logistique et fourni les armes. Il aurait aussi " recruté personnellement des enfants", selon Nicole Samson, représentante du bureau de la procureure. Des " kadogo ", des "jeunes " en swahili, filles et garçons, qu’il choisissait pour son escorte personnelle et qu’il habillait et armait pour le combat, une fois leur entraînement militaire terminé. " Obéissants, les enfants n’exigent rien, ils ne connaissaient pas la peur ", a-t-elle affirmé à l’audience. " Il était facile d’exploiter leur innocence ".
Jusqu’au 16 février, l’accusation a présenté 1.300 documents et onze témoins-experts comme éléments de preuves. Durant le procès, rapporte la CPI, la procureure a également accusé Bosco Ntaganda de subornation de témoins et, face à ces inquiétudes, des restrictions ont été imposées sur son accès à l’extérieur.
Pour protester contre ces mesures, l’accusé avait observé en septembre une grève de la faim de deux semaines, se disant "prêt à mourir".Car dans cette affaire, " tout reste à prouver ", assure son avocat Stéphane Bourgon. Avec 109 témoins et quatre experts appelés devant la Cour, la défense veut combattre la réputation de son client : celle d’un chef de guerre opportuniste et sans pitié au sein des rébellions où il a successivement évolué soit du génocide des Tutsi au Rwanda (1994) au Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu.
S’il est jugé coupable, Bosco Ntaganda pourrait écoper d’une peine allant jusqu’à trente ans d’emprisonnement ou la réclusion à perpétuité.
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