Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a affirmé attendre, dans les deux jours à venir, des engagements de la République démocratique du Congo (RDC) au sujet des enquêtes relatives aux violences qui secouent la région du Kasaï, dans le centre du pays.

« À moins que je ne reçoive des réponses appropriées du gouvernement concernant une enquête conjointe avant le 8 juin, j’insisterais sur la création d’un mécanisme d’une enquête internationale pour les Kasaï », a déclaré mardi le haut-commissaire Zeid Ra’ad Al Hussein, à l’ouverture du 35ème Conseil des droits de l’homme, à Genève, en Suisse.

Déplorant « les difficultés » d’accès aux zones où des violations et des abus « se produisent », Al Hussein a déclaré qu’il va « envoyer une équipe dans la région, la semaine prochaine, pour rencontrer des personnes fuyant les attaques ».

Il a, enfin, noté que la situation était « grave » dans les provinces du Kasaï et qu’elle continuait « à se détériorer », se propageant dans d’autres provinces et à travers la frontière avec l’Angola.

La menace onusienne intervient après que 262 Organisations non gouvernementales (ONG) congolaises et 9 organisations internationales ont pressé, le 1er juin dernier, le Conseil des Nations Unies aux droits de l’homme d’établir une commission pour enquêter sur les violences meurtrières qui secouent la région du Kasaï, depuis août 2016.

Selon ces ONG, Kinshasa s’est montrée « incapable, voire peu désireuse d’arrêter le carnage ou de faire en sorte que les responsables des abus rendent des comptes ».

Les violences sanglantes qui déchirent les provinces du Kasaï Central, Kasaï, Kasaï Oriental et Lomami, dans le centre de la RDC, avaient éclaté après l’assassinat par les forces congolaises, le 12 août dernier du chef traditionnel influent, Kamwina Nsapu, qui réclamait son droit de règne sur une localité dans le Kasaï Central.

Kamwina Nsapu appelait, par ailleurs, à une insurrection contre le président Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat constitutionnel est arrivé à terme le 19 décembre 2016.

La mort prématurée de Kamwina Nsapu avait donné lieu au déclenchement des violences sanglantes qui opposent les adeptes de ce défunt chef traditionnel aux forces de sécurité congolaises.

En avril dernier, les enquêteurs des Nations unies avaient révélé l’existence de 43 fosses communes dans la région du Kasaï. Entre 500 et 1000 personnes ont été tuées et enterrées dans ces fosses communes depuis le déclenchement de ces violences qui ont également forcé quelque 1.3 million de personnes au déplacement interne, selon des estimations des enquêteurs onusiens.

Un bilan présenté, en mai dernier, par un député national dans la région du Kasaï, faisait néanmoins état de 3 307 personnes tuées dans les violences.

Les Nations Unies accusent les forces de sécurité congolaises d’user de la force de manière « disproportionnée » face aux miliciens essentiellement armés de bâtons et de lance-pierres.
L’agence onusienne reproche, par ailleurs, aux miliciens l’enrôlement d’enfants mineurs dans leurs rangs et la perpétration d’actes de violences visant à détruire l’Etat.
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