Katumbi peut rentrer au pays, le Pouvoir a changé de stratégie. C’est ce qu’il faudra retenir de la sortie du ministre congolais de la justice, à l’issue d’une conférence ce lundi à Genève en Suisse.

C‘est peut-être la fin d’une période dans la lutte Katumbi – Kabila, et le début d’une autre. Pour la première fois, les nuances utilisées par des autorités congolaises au sujet du retour de l’opposant congolais Moïse Katumbi, en exil depuis l’année dernière, semblent lui laisser enfin la possibilité de regagner le pays.
Dans sa sortie cet après-midi, Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais de la Justice et garde des sceaux, a d’abord admis la réception par le gouvernement congolais d’une note du Comité des Droits de l’homme de l’ONU, demandant la mise en place de mesures « provisoires » de liberté pour Moïse Katumbi, en attardant le verdict sur sa plainte déposée le 15 juin dernier.
« Nous avons reçu une note sur son cas du Comité des droits de l’homme de l’ONU, avec des mesures provisoires. Monsieur Katumbi n’a pas un problème avec le Président, ni avec le gouvernement. Il peut rentrer au Congo quand il veut« , a dit Alexis Thambwe.

Pour la première fois, le gouvernement ne parle plus « d’arrestation », mais, plutôt, d’une « poursuite du procès à l’état où il a été laissé. » M. Thambwe rappelle par ailleurs que Moïse Katumbi a fait appel à sa condamnation l’année dernière de trois ans de prison fermes. A ce titre, explique le ministre de la justice, il est libre de retourner au pays. « Quand il rentre au Congo, il va se retrouver devant la justice« , a-t-il ajouté.

Le piège de la nationalité

Néanmoins, si Moïse Katumbi peut rentrer au pays, un autre danger le hante désormais: l’invalidation de sa candidature à la Présidentielle prochaine. Et c’est à ce sujet que la nouveauté de la stratégie du Pouvoir débarque.
En effet, dans sa longue sortie, le ministre Thambwe a tout aussi démenti la volonté du pouvoir de chercher à empêcher Moïse Katumbi de se présenter à la présidentielle. « Il n’a jamais été question d’empêcher Monsieur Katumbi de se présenter à la présidentielle. C’est ne pas des poursuites en justice qui l’empêcherait de se présenter« , explique-t-il.
Néanmoins, M. Thambwe fait une remarque qui laisse entendre une situation bien plus compliquée contre l’opposant congolais. « C’est la constitution (…) qui interdit la double nationalité, et qui empêche Monsieur Katumbi de se présenter« , ajoute-t-il. Le ministre congolais n’a cependant pas expliquer si Moïse Katumbi détenait une double nationalité.
Alexis Thambwe fait allusion à l’article 72 de la Constitution, qui affirme que « nul ne peut être candidat à l’élection du Président de la République s’il ne remplit les conditions ci-après : 1. posséder la nationalité congolaise d’origine ; 2. être âgé de 30 ans au moins ; 3. jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ; 4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale. »


Moïse Katumbi est né en 1964 de l’union entre son père, Nissim Soriano, un juif originaire de l’île grecque de Rhodes, avec une princesse de l’ethnie bemba, arrière-petite-fille du roi Msiri. Néanmoins, l’homme a toujours visiblement détenu la nationalité congolaise, où il a été pendant longtemps gouverneur de l’ex-Katanga, une fonction qui interdit la double nationalité.

politico.cd
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top