* En ce moment précis de la célébration du 57ème anniversaire de l’indépendance du pays, jusqu’où iraient les princes de l’Eglise dans leur croisade ?

La dernière virée de la situation politique en RD Congo est révélatrice. Depuis le second semestre de l’année 2016, il s’observe une fulgurante entrée en scène de l’Eglise catholique locale. Rester dans le lexique de la Sociologie politique de Maurice Duverger, on n’aurait sans doute rien à dire plus. Ce, à partir du moment où l’Eglise est de par son essence classée parmi les groupes de pression.

Vu des analystes, cette entrée en scène de l’Eglise catholique rd congolaise aura pour effet de requinquer l’Opposition radicale. En d’autres termes, lles Opposants peuvent se réjouir d’avoir présentement un allié incontournable et sûr : l’épiscopat catholique, sur qui compter sur le front des manifestations populaires ! De l’avis de nombre de chroniqueurs de la situation politique en RD Congo, deux raisons justifient le satisfecit des opposants par rapport à la croisade de l’Eglise catholique. La première, c’est que depuis le décès en février dernier d’Etienne Tshisekedi, l’Opposition semble avoir perdu le gros de son envergure. Cela pour la simple et bonne raison que le leader de l’UDPS n’avait pas d’égal en termes de charisme.
Des années Mobutu, au régime actuel, en passant par les trois années et demies du pouvoir de M’Zee Laurent-Désiré Kabila, le sphinx de la 10ème rue Limete, a su prouver à la face du monde son ascendance sur l’opinion publique nationale. Etienne Tshisekedi aura donc rappelé à la mémoire collective des Zaïrois des années 90, le portrait d’un personnage incarné de l’Opposition. Un mobilisateur des masses. La rue lui obéissait spontanément et répondait volontiers à ses différents mots d’ordre. C’est l’ " effet " Tshitshi. De ce point de vue, feu le président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), est irremplaçable. On peut certes, succéder à Etienne Tshisekedi. Mais personne ne saurait prétendre le remplacer. Tshitshi avait réussi à construire une sorte de mythe autour de lui. Et, c’est cet Etienne Tshsekedi là qui manque présentement à l’Opposition.

ENTRE LIMETE ET KASA VUBU, LE LIBRE EXAMEN
Quiconque observe les institutions actuelles de la RD Congo aura constaté que celles-ci comptent nombre d’acteurs de l’Opposition. Et toute l’Opposition. Pas en termes de partis politiques. Plutôt de plateformes. Dès lors que la plupart d’opposants ont choisi d’adhérer aux institutions post-Accord de la Saint Sylvestre, l’anti pouvoir se trouve par conséquent à la croisée des chemins. Dans ce contexte politique précis, l’Opposition en était et l’est encore à ce jour, à savoir sur quel pied danser. Moralité, il ne serait pas excessif de dire qu’à ce jour, les Congolais assistent à une Opposition divisée. Elle est donc écartelée entre Limete et Kasa Vubu. Bref, une Opposition qui ne sait pas encore derrière quel leader se ranger finalement. Soit qu’elle devrait se consolider derrière Tshisekedi Junior, soit elle devra faire bloc autour de l’ex-Gouverneur de l’ancienne province du Katanga, Moïse Katumbi. Voilà qui constitue une deuxième raison de l’affaiblissement de l’Opposition.
Compte tenu des raisons avancées ci-dessus, l’Opposition se trouve en quête d’un allié de taille. Et, elle croit l’avoir trouvé. L’Eglise catholique. Partant, l’appel de l’Episcopat catholique à la mobilisation, sonne ainsi comme une aubaine pour une Opposition quelque peu sevrée à jamais de son leader charismatique que fut « yadéstructurée. On peut tout dire de l’Eglise catholique, sauf lui dénier les capacités de mobiliser les masses.
Avec ses quarante et un diocèses et six archidiocèses, l’Eglise catholique romaine est à ce jour, la seule force sociale structurée qui soit présente dans tout le pays. Y compris dans les coins perdus et inaccessibles du très vaste territoire congolais. Et donc, cette Eglise est en situation de mobiliser. Elle l’a déjà démontré, voici 27 ans, le 16 février 1992, lors de la marche dite de chrétiens, pour revendiquer la réouverture des travaux de la Conférence nationale souveraine (CNS), sous le maréchal président Mobutu.

LE CONCOURS D’UNE CONJONCTURE SOCIOECONOMIQUE FAVORABLE A LA CONTESTATION
Requinqués par ces capacités mobilisatrices de l’Eglise catholique qu’elle considère comme partenaire dans son combat, les opposants ne s’y trompent pas en l’appelant à leur tour à la mobilisation. Ils surfent ainsi sur l’appel de l’Episcopat. Le contexte social s’y prête. Dans un environnement marqué par l’effritement du faible pouvoir d’achat de la population, consécutif à la dépréciation continue du franc congolais ; l’Opposition croit ainsi avoir trouvé des arguments nécessaires pour convaincre les masses à adhérer à ses différentes manifestations Ventre affâmé n’ayant point d’oreilles !.
Dans 24 heures, la RD Congo fête le 57ème anniversaire de son indépendance. Soit demain vendredi 30 juin. A l’orée de cette commémoration historique, la seule question qui se pose est celle de savoir jusqu’où iraient les Princes de l’Eglise dans leur croisade. Trêve de supputations !
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