Dans un message à la Nation le 30 juin, le président du Rassemblement, Antoine-Félix Tshisekedi exhorte les acteurs politiques congolais à « dépasser les questions d’ego » et à placer l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de tout. « Il est temps que chacun de nous, quelles que soient nos responsabilités, nos fonctions, parviennent à dépasser les questions d’ego, de considérations tribales, d’ambitions personnelles et de querelles politiciennes, pour placer l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de tout ». Car, affirme-t-il, « l’avenir de notre pays et le bien-être de nos compatriotes en dépendent ».

Pour Félix Tshisekedi, « l’urgence absolu » pour tous les acteurs de la scène politique nationale est simple : « créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral soit juste, crédible, transparent et pacifique ».
Il estime que la sortie de crise impose la mise en œuvre sans délai de l’Accord du 31 décembre, afin que soient organisées au plus tard le 31 décembre 2017, des élections libres, crédibles et inclusives.
Ci-dessous, l’intégralité du Message de Félix Antoine Tshisekedi à la Nation. DK

MESSAGE DE FELIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMB0 A L’OCCASION DU 57ème ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Mes chers compatriotes,
En ce jour mémorable du 30 juin 1960, notre pays recouvrait sa souveraineté internationale au terme d’une lutte héroïque, glorieuse et acharnée. Notre peuple se prenait alors à rêver d’un Congo fort, puissant, d’un pays bien gouverné et offrant à tous des conditions de vie décentes, une vie juste et une répartition équitable des richesses nationales, d’une nation en paix avec elle-même et avec ses voisins. Que de Joies et d’émotions en cette journée du 30 juin qui préfigurent mal les lendemains désenchantés et dramatiques qu’allait vivre, pendant 57 ans, le jeune Etat fraîchement accédé à la souveraineté internationale.
L’histoire de libération de notre pays a vu se succéder des phases de confiance et des moments de doute, d’angoisse et d’inquiétude, c’est tout un chemin qui a été incertain, parfois douloureux et souvent exaltant. Le 30 Juin 1960. Il y a 57 ans, entraîné par le tourbillon du "droit des peuples à disposer d’eux-mêmes" qui déferle, sur le continent africain, sonnant ainsi le glas du colonialisme, notre pays brise les chaînes de la servitude et entre de plain-pied dans le concert des nations libres et souverains.
Le 30 juin 2017 est donc pour le peuple congolais l’occasion de rendre un hommage plus que mérité aux pionniers de l’indépendance, ces dignes fils de notre pays qui se sont distingués dans la conquête de l’indépendance nationale. Et, dans cette circonstance historique comment ne pas rappeler la profession de foi des Pères de notre indépendance qui a été de bâtir, comme cela est immortalisé dans notre hymne national, dans la paix et la liberté, un Congo plus beau qu’avant, riche et prospère dans le concert des Nations libres.

Mes chers compatriotes
Situé au cœur de l’Afrique, aussi immense qu’un sous-continent, notre pays est devenu maître de son destin en 1960, tout en disposant d’un potentiel Impressionnant en ressources naturelles, d’un somptueux système fluvial avec ses distances infranchissables, ou encore d’une population jeune et multiethnique. Avec autant d’atouts à son actif, le Congo méritait à juste titre d’être considéré comme l’un des vecteurs du décollage économique du continent africain.
Malheureusement, la République Démocratique du Congo est menacée dans ses fondements. Le peuple congolais, écrasé par la violence politique, militaire, et économique, se meurt. S’il en était besoin, les agences spécialisées des Nations-Unies et plusieurs organisations non gouvernementales réputées ont documenté la gravité de la situation. Elles ont mis en valeur la recrudescence des violences graves des droits de l’homme commises par des groupes armés et pire, par des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc), de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), de la Garde Républicaine (GR) et de la Police Nationale Congolaise (PNC). Tout ceci a mis en lumière les exactions envers la population, caractérisées par les violences sexuelles, le recrutement d’enfants soldats et les déplacements forcés de civils.

Mes chers compatriotes,
Malgré les richesses du Congo, le budget de l’état demeure dramatiquement faible pour un pays aussi vaste et aussi peuplé que le nôtre. La profonde crise de gouvernance et de légitimité des dirigeants actuels fait peser de lourdes incertitudes sur la sécurité et l’économie, poussant les investisseurs nationaux et étrangers à l’attentisme. Les conditions de vie de nos concitoyens, déjà difficiles, se dégradent de façon inquiétante, alors que notre monnaie nationale ne cesse de perdre sa valeur et que les prix des denrées alimentaires de base et des transports, n’en finissent plus d’augmenter.
Notre pays a amorcé un véritable passage à vide ponctué par une dérivé dictatoriale, autocratique, arbitraire, tyrannique, kleptocratique, emmenée par Joseph Kabila, au pouvoir depuis seize ans, qui a érigé le pillage et la confiscation de la richesse nationale au profit de son clan, la prédation et les antivaleurs en système de gouvernement avec comme conséquence l’aggravation de la pauvreté et de la misère. Les congolais ont par conséquent perdu leur dignité et le Congo sa crédibilité dans le concert des nations, au point d’être ravalé au rang de République bananière.

C’est en raison d’une mauvaise gouvernance et de l’échec de nos dirigeants successifs que la situation actuelle vit encore ce dernier soubresaut. La non tenue des élections en 2016, comme le prévoyait pourtant notre constitution, a provoqué une crise politique aiguë. Certes, un accord politique global et inclusif a été signé par les institutions en place, l’opposition et la société civile, le 31 décembre 2016 à Kinshasa. Cet accord stipule que des élections doivent avoir lieu d’ici fin 2017, et qu’un gouvernement d’Union Nationale doit être formé en vue d’y parvenir.
Cet accord est le cadre actuel de toute réflexion au niveau national et international. Il a vu le jour grâce aux efforts déployés par les médiateurs de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Il a obtenu un fort soutien de la Communauté Internationale par l’intermédiaire de la résolution 2348 du Conseil de Sécurité de l’ONU, adoptée à l’unanimité le 31 mars 2017. L’Accord dit de la Saint-Sylvestre a permis d’éviter un désastre, une flambée de violence. Mais ni l’esprit, ni la lettre de cet accord ne sont aujourd’hui respectés. La sortie de crise impose pourtant sa mise en œuvre sans délais, afin que soient organisées au plus tard le 31 décembre 2017, des élections libres, crédibles et inclusives.

Mes chers compatriotes,
Il est temps que chacun d’entre nous, quelles que soient nos responsabilités, nos fonctions, parvienne à dépasser les questions d’ego, de considérations tribales, d’ambitions, personnelles et de querelles politiciennes, pour placer l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout. L’avenir de notre pays et le bien-être de nos compatriotes en dépendent. L’urgence absolue pour tous les acteurs de la scène politique nationale est simple : créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral soit juste, crédible, transparent et pacifique. Celui-ci doit s’accompagner d’une campagne électorale libre et sécurisée, ce qui signifie que doivent être assurée les libertés d’expression et d’opinion, y compris pour les médias du monde démocratique et au soutien des peuples africains épris de paix et de liberté, afin de nous accompagner dans cet engagement comme première étape pour renouer avec le rêve de nos pionniers, celui de bâtir ensemble un Congo plus beau, un Congo plus fort, un Congo plus prospère, que nous léguerons à notre postérité.
Que Dieu bénisse notre pays.
Vive la Démocratie !
Vive la République Démocratique du Congo !
Je vous remercie
Fait à Bruxelles, ie 30 Juin 2017
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