PARIS - La préfecture de police de Paris a interdit un concert d'un artiste congolais prévu ce samedi 15 juillet à l'Olympia après des débordements d'opposants au régime du président Kabila qui ont conduit à trois interpellations, a-t-elle annoncé dans un communiqué.




"Les opposants au régime congolais, mobilisés pour empêcher la tenue d'un concert d'Héritier Watanabe, et tenus à distance de la salle de l'Olympia, se sont livrés, un peu avant 17h, à des débordements en particulier vers la place de l'Opéra", a-t-elle indiqué en évoquant des poubelles incendiées (voir la vidéo en tête d'article).




Sur un boulevard proche, les occupants d'un véhicule l'ont par ailleurs "volontairement abandonné et incendié avant de prendre la fuite", a ajouté la préfecture de police (PP) en indiquant que "pour mettre fin à ces débordements inacceptables, le Préfet de police Michel Delpuech décide d'interdire la tenue du concert".




Trois personnes ont été interpellées et "les investigations se poursuivront pour identifier les auteurs de violences", a ajouté la PP.




La PP avait dans un premier temps interdit toute manifestation dans un vaste périmètre autour de l'Olympia de 16H00 à minuit samedi, en raison de "risques de troubles à l'ordre public" liés à la volonté d'opposants au régime du président Kabila d'empêcher le concert de cet artiste considéré comme un soutien du pouvoir,



La direction de la salle de spectacle parisienne avait demandé l'annulation du concert et "déposé une plainte en urgence" jeudi face aux menaces "proférées dans un contexte politique complexe en RDC", selon l'une des avocates de l'Olympia, Céline Astolfe.



"Par des tracts, des mails, des messages sur les réseaux sociaux et des menaces téléphoniques quotidiennes, des actions d'une extrême violence avaient été annoncées aux abords et dans la salle de spectacle", ont souligné dans un communiqué en fin de journée les avocats de l'Olympia.



"Parce que les gens meurent là-bas au Congo, nous on ne veut pas danser et chanter"



L'Olympia souhaitait que la Préfecture de police (PP) interdise le concert, "comme elle l'avait fait le 22 juin à la Cigale pour un autre artiste congolais", Fally Ipupa, après des menaces similaires.



Peu après 18h, quelque 200 personnes opposées au concert de Héritier Watanabe et rassemblées au carrefour de la place de l'Opéra se réjouissaient de l'interdiction du concert.






"Parce que les gens meurent là-bas au Congo, nous on ne veut pas danser et chanter", a témoigné Lena, 35 ans, interrogée par l'AFP.




Plusieurs artistes congolais comme Hériter Watanabe sont régulièrement visés par les opposants de la diaspora congolaise, notamment en Europe, qui leur reprochent d'avoir chanté pour le président Joseph Kabila lors des campagnes présidentielles de 2006 et de 2011, et de ne pas chanter pour le changement à la tête du pays.



Joseph Kabila est au pouvoir en RDC depuis 2001. Alors que son mandat est arrivé à échéance le 20 décembre et que la Constitution lui interdit de se représenter, il se maintient à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle.
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