*Convergence des vues. Identité des revendications. Regards mitigés sur les manœuvres d’accouchement du CNSA. Pratiquement, c’est le même langage qui se dégage dans les discours de ces trois principales forces de l’Opposition. ‘’Non au troisième dialogue. Non au glissement dans le glissement. Non au report des élections au-delà du 31 décembre 2017. Oui à l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre et à la résolution 2348 du Conseil de Sécurité de l’ONU’’.

Mauvais départ

Aussitôt né, aussitôt rejeté, contesté et rabroué. Le CNSA aura, vraisemblablement, du plomb dans l’aile. Déjà, Kamerhe toujours vital, quoi qu’il ait été porté en son absence à la Deuxième Vice-Présidence, a décliné l’Offre.

De son côté, le Front pour le Respect de la Constitution constitué des pro-Bemba et des alliés du Mouvement de Libération du Congo, alors qu’il avait participé à toutes les tractations sur l’Arrangement Particulier, signé dernièrement au Palais du Peuple, s’est rebiffé, en boudant la troisième Vice-Présidence qui lui a été proposée.

Deux voix contre

Au Gouvernement Tshibala, pendant ce temps, des voix discordantes ont été entendues. Contre toute attente, Jean-Pierre Lisanga Bonganga, un des acteurs clés de la dissidence du Rassemblement de Kasa-Vubu, et Justin Bitakwira, un des artisans de l’Accord du 18 octobre 2016, ne veulent pas entendre parler de Joseph Olenghankoy à la tête de cette institution ‘’sui generis’’ dont la mission était, pourtant, bien définie dans l’Accord du 31 décembre 2016, pour l’évaluation du processus électoral, l’accélération des mesures de confiance dans le cadre du dispatching des postes de responsabilité, l’institution de la transition, la décrispation politique et, même, in fine, la tenue des élections apaisées, au plus tard, fin décembre 2017.

Le décor ainsi planté donne à penser que Kamerhe, avec l’UNC, le Front pour le Respect de la Constitution, avec le MLC et alliés, ainsi que toutes les autres forces de l’Opposition évoluant en électrons libres et qui contestent, de façon systématique, le CNSA, dans son format actuel made in Kengo et Minaku, rejoignent d’une manière ou d’autre, les grands cris du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales, tels que lancés, ce week-end, à Kinshasa, depuis les hauteurs de la 11ème à Limete.

Coalition ?

Peu importe les raisons avancées par toutes ces forces contestataires, pour décrier la procédure ou récuser la personne de Joseph Olenghankoy, une constance se dégage, toutefois, sur un dénominateur commun : la tenue des élections dans les délais prévus, fin décembre 2017, au plus tard.

D’aucuns parlent d’ores et déjà d’une nouvelle coalition en gestation, d’une sorte de force compacte ou d’union sacrée contre le schéma pernicieux du CNSA qui, lui, irait dans le sens d’accompagner la CENI et le gouvernement dont l’évaluation avait été, du reste, déjà faite sur la non-tenue des élections, avec tout un tas de raisons axées notamment, sur l’absence de calendrier et du fichier électoral, l’absence des lois essentielles, l’épineuse question de financement, l’enrôlement aux compte-gouttes, les options de la refonte totale du fichier et de la séquence des élections et, plus loin, les affaires de l’appel d’offres des kits électoraux, sans oublier, le démembrement, à la hussarde, des provinces, les délais légaux et réglementaires pour le déploiement des kits, l’insécurité au Grand Kasaï, pour préparer, sans doute, le lit à un nouveau glissement dans le glissement.

Où va-t-on ?

A tout prendre, le CNSA, avec l’équipe de Joseph Olenghankoy tentera le miracle, pour foncer. Alors que de l’autre côté, la nouvelle coalition du Rassemblement, de l’UNC et du Front pour le Respect de la Constitution, prendra, de plus en plus, ses racines. Les deux logiques vont, certainement, dégénérer en une confrontation qui, impitoyablement, aurait des conséquences incalculables. Entre les deux, est-il imaginable de trouver le juste milieu ? Oui et, pourquoi pas. Tout ce qu’il faut, apparemment, c’est un minimum de volonté politique et, surtout, des garanties mutuelles. Même là aussi, il faudrait un cadre rassurant, pour mettre aux prises, toutes les parties engagées dans cette nouvelle rixe en perspective. Ici, la situation inquiète plus qu’elle n’apaise les esprits. La méfiance est là, depuis qu’il y a rupture de banc entre le pouvoir et le Rassemblement de Limete. Mais aussi, entre le pouvoir et les Evêques. Dans un tel contexte, seule une médiation impartiale, neutre et objective, viendrait à bout de l’impatience des populations congolaises, lasses d’attendre le bonheur sur un plateau d’or et qui sont, aujourd’hui, laminées par la misère la plus noire, de retrouver, cette fois-là, une nouvelle raison d’espérer.

La tournure relève d’une percée dans l’inconnu, d’un sursaut vers la reconfiguration des choses de sorte que les boudeurs et les boudés se rencontrent et parlent, à haute voix ou en secret, pour sortir le pays du bourbier dans lequel il est en en train d’être progressivement plongé.

Agir autrement, c’est chercher inutilement à trouver des poux sur la tête d’un chauve.
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