Originaire du territoire de Boende dans la province de la Tshuapa, Chantal Mombi Mboyo a été tuée ce vendredi 14 juillet 2017 à l’âge de 50 ans dans son bureau au Marché central de Kinshasa par des hommes non autrement identifiés, portant des bandeaux rouges sur la tête, selon des témoins. Née dans la capitale de la RDC le 25 janvier 1967, Chantal Mombi était licenciée en droit de l’Université de Kinshasa depuis 1995. Elle était dans l’administration du Marché Central depuis 2005, d’abord comme adjointe avant d’être placée à la tête. Cela après avoir œuvré pendant quelques années comme fonctionnaire à la Division urbaine de finance.

Cadette d’une famille de deux enfants, elle a pris un petit moment pour s’entretenir avec son grand-frère peu avant de quitter sa maison ce vendredi là. Elle ne se doutait de rien, comme d’habitude. Ce dernier affirme que sa sœur n’avait pas l’intention de se rendre au marché mais était contrainte puisqu’un de ses proches collaborateurs devait voyager le même jour.

L’une de ses tantes, également vendeuse dans ce marché affirme l’avoir trouvé couché dans son bureau, baignant sur son sang :

« J’étais devant mon étalage quand j’ai entendu des coups de feu. Rapidement j’ai couru vers le bureau de ma grande sœur, c’est ainsi que je l’appelle malgré que je sois sa tante maternelle, pour voir ce qui se passe. Et là, je n’ai trouvé personne ni devant son bureau ni à l’intérieur. En voyant le sang coulé je me suis approché et je l’ai trouvé couchée et là j’ai commencé à appeler les gens pour me secourir mais sans succès. Je suis sorti pour chercher son chauffeur là où il gare la voiture mais peine perdue. Je suis retournée sur le lieu et il n’avait toujours personne pour me secourir. Et quelques temps après des jeunes sont arrivés pour m’aider à l’amener à l’hôpital. Moi, j’ai simplement eu le réflexe de récupérer son sac, ses babouches et quelques objets de valeurs qu’elle avait sur elle. Ma sœur a reçu trois balles. Deux en bas de la poitrine et l’autre à l’oreille qui est sorti de l’autre côté. Et je n’ai vu aucune trace de couteau, ça je peux l’affirmer. »
Selon certains témoins, Mme Mombi a été tuée moins d’une heure après son arrivé dans son bureau et après avoir présidé une courte réunion avec ses collaborateurs.

Et sur place ou se tient le deuil dans la commune de Limeté, au Motel Fikin, la famille de la victime ne cache pas sa colère et sa déception contre tous ceux qui travaillaient directement avec leur enfant et sœur. Plusieurs membres de la famille se posent la question de savoir comment pouvait elle se retrouver toute seule alors que ce bureau a toujours des visites incessantes et qu’il se trouve un pas à côté du bureau de la police et d’autres services d’intelligence.

Mariée, Chantal Mombi laisse derrière elle un enfant. Elève en troisième primaire, le jeune garçon de 8 ans ne sais pas jusque-là que sa mère a été abattue par ceux que les témoins identifient comme des personnes de courtes tailles portant des bandes rouges sur leurs têtes et qui disaient à tous les vendeurs « nous ne sommes pas venus pour vous ».

Membre du Conseil national du PPRD, le parti présidentiel, depuis environ 7 ans, Chantal Mombi était également impliquée politiquement. Plusieurs questions restent à élucider. Cette attaque a-t-elle un lien avec les précédentes qu’a connu la ville de Kinshasa? Mme Mombi était-elle ciblée? Pourquoi seulement elle? Pourquoi ses assassins ont choisi de la tuer à son lieu de travail? Est-ce un règlement de compte? Le membre du groupe d’assaillants, que les officiels présentent comme des bandits venus se ravitailler, a été arrêté par la Police et pourra peut-être permettre d’apporter un éclairage sur cette affaire aux contours si flous.

Willy Akonda Lomanga
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