Dans un document remis à la presse, l’intersyndicale de l’ex-Office congolais des postes et des télécommunications (OCPT) dénonce un contrat que le DG ai, Patrick Umba, a signé avec la société de communication Airtel. Il s’agit, selon la source, d’un contrat IRU qui confère à Airtel, le droit d’usage irrévocable de 15 ans sur la fibre optique Kinshasa-Londres pour une somme de 4 millions USD. Les mêmes syndicalistes font également état de " la vente à vil prix de la licence de Standard Télécom...

On en sait un peu plus désormais sur les contours de ce dossier qui fait couler tant d’encres et de salives même dans certains salons huppés de la capitale Kinshasa. Dans un entretien à bâtons rompus avec quelques hommes des médias, triés sur le volet, le DG a.i de la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT), Patrick Umba, recadre les syndicalistes. Pas seulement. Le patron de la SCPT rejette toutes ces allégations faisant état de la vente ou du bradage de la fibre optique en faveur d’Airtel. "Je ne peux pas brader ou vendre des actifs de l’Etat sans l’autorisation du ministre du Portefeuille. C’est impossible", fait-il remarquer.

CONTRAT AIRTEL
Selon Patrick Umba, le business que la SCPT fait sur la fibre optique consiste en la vente de capacité. "C’est un peu la vente de l’Internet en gros. Nous vendons aux opérateurs des télécoms qui à leur tour vendent aux clients qu’est le commun des mortels."
Et avec Airtel, assure-t-il, il s’est agi de la location de la Fibre Noire et non sa vente. Umba explique que le business d’achat de la capacité auprès de la SCPT n’étant plus intéressant pour Airtel, qui développe un autre business modèle, cette société a contacté la SNEL qui dispose également d’une Fibre Optique prête à être mise à la disposition des opérateurs pour exploitation.
" Nous étions dans une situation qui nous obligeait soit de perdre un client qui s’en va, soit nous le gardons en récupérant de la capacité à vendre à d’autres personnes en même temps qu’on lui offre le service autrement. Nous devons nous adapter au besoin du marché. Le risque est de nous retrouver avec des infrastructures non rentabilisées ", indique le patron de la SCPT. Patrick Umba insiste : " le contrat signé a suivi la procédure normale. De la discussion avec le client à l’approbation de la hiérarchie. Ce n’est pas une première pour la SCPT de signer un Contrat IRU sur la location de la Fibre Optique Noire ", confie le DG a.i. " En 2013, le même type de contrat a lié Vodacom à la SCPT sans que cela ne pose un problème. Pourquoi seulement celui-ci doit faire l’objet de sabotage ? Ce n’est pas constructif ", déplore-t-il.

" LA SCPT A BESOIN DE 5 MILLIONS USD POUR DEVELOPPER LA FIBRE OPTIQUE "
Patrick Umba est formel : le prix négocié dans ce deal avec Airtel est compétitif par rapport à ce que le concurrent proposait. La location de cette Fibre Optique non allumée a été conclue pour 700 Km à 4 millions USD pour une durée de 15 ans conformément aux standards internationaux.
La SCPT, affirme le DG a.i Umba, a besoin de 5 millions de dollars pour augmenter sa capacité. "La capacité qui arrive à Moanda est de 100 giga mais le transport de Moanda jusqu’à Kinshasa n’est que de 10 giga. C’est-à-dire, nous avons une grande capacité qui arrive au niveau de l’océan mais nous transportons juste une petite capacité".
Patrick Umba indique que la demande du marché est au-delà de 20 giga et la SCPT doit tout faire pour augmenter la capacité entre Moanda et Kinshasa pour arriver au moins à 40 giga.
"Ce n’est pas avec le peu d’argent que nous touchons sur la fibre optique que nous pouvons régler tous les problèmes. Ce que nous gagnons comme argent sert à la paie du personnel. La SCTP paie environ 3 000 personnes sur toute la République ", révèle-t-il.
" Demain, si cette phase fonctionne bien, Airtel pourra nous payer peut-être 10 à 12 millions USD pour une autre ligne allant de Kinshasa jusqu’à Sakanya longue de 3 300 Km. C’est de l’argent frais pour la SCPT qui est une société très endettée, qui a du mal à faire des levées des fonds dans les banques compte tenue de sa gestion passée. Avoir de l’argent frais dans nos caisses, nous permet de nous organiser, de commencer à bien faire la maintenance, de réinvestir dans le réseau ", soutient Patrick Umba.

STANDARD TELECOM : " AUCUNE VENTE DE LICENCE "
S’agissant du dossier de Standard Telecom dont on accuse la haute hiérarchie de la SCPT d’avoir vendu à vil prix la licence, le DG a.i Patrick Umba affirme qu’il n’en est rien. Il jure la main sur le cœur qu’il n’y a eu "aucune vente de licence ". Les Coréens de TAIHAN ayant manifesté le désir de partir 10 ans après, il fallait leur payer 4 millions USD qui représentaient les 51% de leurs parts. Puisqu’il ne fallait pas augmenter l’endettement de la SCPT en allant chercher de l’argent dans une banque, l’entreprise a cherché des investisseurs qui pouvaient acheter les parts de TAIHAN détenues dans Standard Telecom, quitte à entrer ensuite dans l’actionnariat. Ce qui a été fait avec un entrepreneur Sud-africain de renom… Il n’y a donc pas eu une quelconque vente de la licence. Mais un nouvel actionnaire qui a remplacé un autre qui est parti.
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