Le ministre de l'Intérieur de la République démocratique du Congo s'est rendu dix jours après le drame auprès des survivants de la coulée de boue meurtrière en Ituri (nord-est), a constaté un correspondant de l'AFP de retour dimanche de cette région isolée.

Au moins 140 personnes sont mortes ensevelies, avait estimé après ce drame le vice-gouverneur de la province de l'Ituri, Pacifique Keta.

"Nous sommes venus compatir avec la population sinistrée de Tara, leur remettre l'assistance du gouvernement et les sensibiliser pour éviter de construire sur des endroits dangereux", a déclaré samedi le ministre, Ramazani Shadari.

Le ministre s'est rendu sur les lieux dix jours après le drame du 16 août, dans ce village de pêcheurs sur la rive du lac Albert à la frontière avec l'Ouganda. Il a expliqué le retard de sa visite par la longue attente du rapport des autorités locales.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) avait dénoncé le "retard coupable du gouvernement", affirmant que "certaines personnes parmi les disparues auraient pu être sauvées si l'intervention du gouvernement avait été rapide".

Le ministre a remis de l'argent aux familles de 40 victimes dont le corps a été retrouvé et enterré. Les 190 orphelins recensés par les autorités locales ont également reçu une aide, notamment du matériel pour la rentrée scolaire.

Le ministre ne s'est pas rendu sur les lieux mêmes de la catastrophe, située à environ un km au sud de Tara.

Sur le site du drame, entièrement vidé de sa population, une odeur insupportable se dégageait des grosses pierres qui recouvrent désormais l'ancien camps de pêche, a constaté le correspondant de l'AFP, qui a observé une présence massive d'insectes.

"Au moins une centaine" d'autres corps pourraient être ensevelis sous les décombres, avait indiqué lundi le vice-gouverneur de la province, annonçant la suspension des recherches "pour privilégier la désinfection du milieu" et éviter "la propagation des maladies dans plusieurs autres villages de pêcheurs installés le long de la rive du lac Albert".

"Nous venons nettoyer et désinfecter le site avec des produits appropriés, en vue de lutter contre la propagation des maladies", a d'ailleurs indiqué samedi le vice-président local de la Croix-Rouge, Maki Nyosha.

A 50 m de là, les pêcheurs ont repris leurs activités, les uns dans des pirogues, d'autres sur la rive en train de tirer les filets jetés plus loin dans les eaux du lac, a constaté le correspondant de l'AFP lors sa visite.

La RDC a connu dans le passé d'autres glissements de terrain meurtriers. En mai 2010, une coulée de boue qui a traversé le village de Kibiriga dans l'est du pays avait fait 19 morts et 27 disparus.
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