* Les membres de l’aile katumbiste de "Rassemblement" avaient besoin des effets de la répression de la manifestation des adeptes de Bundu dia Kongo pour réussir l’observation de leur consigne par une population apeurée. Raté : la population a vaqué librement à ses occupations...

Sous le titre "Evénements du 7 août : Katumbi évoque une stratégie pensée et exécutée par le régime", le journal en ligne "Actualite.cd" a repris le même jour les propos du candidat du G7 à la présidentielle en rapport avec les troubles survenus à Kinshasa et au Kongo central sous la responsabilité du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo. "Cet épisode de violence, qui vient de s’ajouter à tant d’autres depuis plus d’un an, a été pensé et exécuté par le régime dont la stratégie est claire : faire régner le chaos dans le pays afin d’instaurer l’état d’urgence et ainsi créer un environnement propice à son maintien illégal au pouvoir", a-t-il annoncé dans un communiqué de presse. Condamnant avec la dernière énergie ce qu’il qualifie de "stratégie criminelle", l’ancien gouverneur du Katanga "révèle, pour ceux qui en doutaient encore, le vrai visage de Joseph Kabila qui sacrifie des vies d’innocents pour parvenir à son objectif de pouvoir à vie". Le site termine sa dépêche par son invitation aux "Congolais à observer les journées villes-mortes les 8 et 9 août, comme programmé par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement"...

La logique veut qu’une journée morte soit réellement une journée au cours de laquelle aucun mouvement n’est observable sur la voie publique. C’est-à-dire pas de circulation d’hommes ni de véhicules, à quelques exceptions près.
Quel est alors le meilleur moyen pour réussir une telle initiative et convaincre l’opinion d’être le porte-voix écouté de la population ?
Ce n’est, en tout cas, pas ce qu’en pense Moïse Katumbi. Car une répression brutale de la manifestation de Bdk par les forces de l’ordre, et cela la veille de la journée morte du 8 août 2017, ne peut avoir pour effet que d’inciter les gens à se terrer chez eux au lieu de sortir ; à observer le mot d’ordre de "Rassemblement/Limete", plateforme à laquelle appartient le candidat à la présidentielle.
S’il se trouve alors un bénéficiaire de la répression de la manif du 7 août dernier, ça ne peut être que l’aile katumbiste de ce qui reste de la plateforme créée à Bruxelles-Genval en juin 2016, et non la partie gouvernementale.

DEFLAGRATION ESCOMPTEE
D’ailleurs, il ne peut en être autrement quand on analyse froidement les trois faits ci-après :
- premier fait : la manif’ des adeptes de Bdk a été annoncée pour le 7 août 2017 bien avant le conclave de "Rassop/Limete" tenu du 21 au 22 juillet dernier. Les participants le savaient. En programmant les journées mortes du 8 et du 9 août, ils avaient pleinement conscience de l’effet multiplicateur qui en résulterait. Ainsi, on aurait une sorte de "Trois Glorieuses" avec les dates du 7, du 8 et du 9 août 2017.
- deuxième fait : les membres de "Rassop/Limete" ont retenu les dates du 8 et du 9 août 2017 avant même de leur trouver un justificatif étant donné que le 2 août, ils ont remis à la Céni leur mémorandum exigeant :
"a.la publication du calendrier électoral au plus tard le 1er septembre 2017 en vue de respecter le délai pour la convocation du corps électoral pour le scrutin présidentiel ;
b. la publication des résultats des opérations d’enrôlement des électeurs au plus tard le 31 juillet 2017 par la CENI comme elle s’y est engagée ;
c. la convocation de l’électorat au plus tard le 30 septembre 2017".
En toute logique, une "journée ville morte" n’a de sens qu’après constat du non-respect, par la Centrale électorale, des exigences exprimées, et non avant.
- troisième fait : les membres pro-Katumbi de "Rassop/Limete" n’avaient pas besoin d’être absents du pays pendant ces "Trois Glorieuses". Les sujets pour lesquels ils devaient se retrouver à Bruxelles - les mêmes repris dans les déclarations du G7 et de "Rassop/L" entre juin et juillet - ne nécessitaient pas absolument le déplacement dans la capitale belge trois ou quatre jours avant les "journées ville-morte" programmées. Or, ils s’y sont rendus comme pour se mettre à l’abri d’une déflagration escomptée...
Ces trois faits, à eux seuls, incitent à croire que "Rassop/L" a piégé la journée morte du 8 août en croyant tirer profit de la manif’ des adeptes de Bundu Dia Kongo.
Raté : est pris qui croyait prendre ! Omer NSONGO DIE LEMA/Analyste politique
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