En bloquant les salaires des fonctionnaires, les frais de fonctionnement des ministères et différents services, ainsi que les dépenses de souveraineté, l’Etat congolais se bloque lui-même, et sera bientôt pris à son propre piège

Depuis quelques jours, le gouvernement dit de la République est en lutte contre la surchauffe du dollar américain qui de tout temps sert de monnaie de référence dans toutes les transactions brassées sur l’ensemble du pays et pour le compte de celui-ci à l’étranger.

Point n’est besoin de rappeler ici que pour tenter de limiter les dégâts de cette surchauffe de la devise américaine, notamment sur le marché de biens et services désirables par les masses populaires du pays dont la grogne ne cessait de s’amplifier au fil de jours, l’exécutif en place s’est complu à donner un semblant de vigueur au franc congolais en se procurant des dollars sur le marché libre de change pour gonfler artificiellement ses réserves en valeurs étrangères qui ne répondaient plus à ses besoins.

Malheureusement cette manœuvre qui consistait à manipuler constamment le taux de change, en vue de maintenir le Franc Congolais à flot ne va pas payer dans la durée, étant donné l’essoufflement excessif de l’économie nationale, victime sans doute de la détérioration du climat politique qui sévit en RDC!

Ne s’avouant pas vaincu malgré l’évidence de l’irréparable à plus ou moins long terme sur les plans notamment économique et politique, le gouvernement tente d’autres recettes pour essayer de minimiser les effets de cette descente aux enfers du Franc Congolais face à la monnaie dite de référence qui est le dollar américain.

La recette que Kinshasa essaie de mettre à l’épreuve pour ce faire est le blocage de dépenses pourtant obligatoires de l’Etat : salaires de fonctionnaires avec ou sans bonification ; frais de fonctionnement dans tous les services émargeant du budget de la République, dépenses de souveraineté, etc. !

Mais depuis la mise en musique de cette trouvaille mal venue du gouvernement, les choses ne semblent pas du tout mieux marcher qu’avant. Car le blocage de dépenses obligatoires dont on parle tant dans les services dépendant du ministère de la Fonction Publique, en général, et dans les cabinets ministériels, en particulier, a pour conséquence immédiate le blocage du fonctionnement de l’Etat sur l’ensemble du territoire de la République !

A ce jour la question suivante taraude les méninges des observateurs avertis qui pensent tous que l’Etat est en péril en RDC : «le gouvernement n’a-t-il pas obligation d’œuvrer au maintien de l’Etat dont il tire lui-même sa raison d’être ?»

On peut déjà prendre la hauteur de la gravité de la situation prévalant actuellement en RDC, en rapport avec l’option levée par le gouvernement de geler les dépenses obligatoires : rien ne marche car les moyens de la politique de l’Etat pour faire vivre tout le monde manquent cruellement et durablement !

Mais, face à la montée de la grogne sociale suite à la détérioration continue du pouvoir d’achat de la population, il faut craindre que le blocage des salaires de fonctionnaires ainsi que d’autres dépenses obligatoires ouvre la voie à une paralysie totale de l’Etat, si ce n’est déjà pas le cas. Surtout quand on sait que les mouvements de grèves continuent de toucher les services vitaux.

Après la grève déclenchée par les médecines, infirmiers, professeurs d’université et bientôt les enseignants de l’EPSP, les indicateurs sociaux sont bel et bien au rouge en RDC. Le gouvernement est donc en voie d’être pris à son propre piège !

Par Bamporiki Chamira
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