La situation politique en RD Congo est toujours tendue. Après une journée de manifestations des partisans de Ne Muana Nseni qui a conduit à la mort de 12 personnes. Le rassemblement/Limete lance deux jours de « ville morte » dans toute l’étendue du pays. Rex Kazadi, secrétaire général des Ba Patriotes ya Kongo a répondu aux questions de Roger Musandji.

Malgré la nomination de l’opposant Bruno Tshibala au poste de premier ministre et de Joseph Olenga Nkoy à la tête du Conseil National de Suivie des accords (CNSA), une frange de l’opposition continue de dénoncer le non-respect de l’accord du 31 décembre 2016. Quelle est votre position concernant l’application de l’accord ?

Rex Kazadi : L’accord a été violé dès le lendemain de sa signature. La majorité a mis tout en oeuvre pour éviter son application en parlant de « signature sous réserve » suivie de la présentation de « trois noms » pour la primature. Évidemment tout cela n’étaient pas dans l’accord. Malheureusement l’opposition a était incapable de rester unit. Cela a renforcé la majorité. Mais la réalité d’aujourd’hui et malgré les nominations d’opposants d’opérettes, la majorité reste hors la loi et n’a toujours pas appliqué l’accord comme signé à la CENCO le 31 décembre 2016.
Lors de son passage au mois de juillet, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa a laissé entendre que l’élection présidentielle ne pourra pas être organisée en 2017.
C’est encore une preuve supplémentaire de la violation de l’accord du 31 décembre. Corneille Nangaa n’a nullement l’intention d’organiser les élections qui excluraient de facto Joseph Kabila qui selon la constitution ne peut plus se présenter. Les Congolais de l’étranger n’ont toujours pas été enrôlés pourtant la loi électorale de 2015 leur permettent désormais de voter.
Le Rassemblement/Limeté a débuté une série d’actions de désobéissance civile afin de dénoncer la non organisation de l’élection présidentielle. Etes-vous de ceux qui croient en l’efficacité des journées ville morte?
Tout d’abord, je voudrais souligner le mérite de ce type de mobilisation. Ces actions permettent de créer un climat de défiance face au pouvoir une manière pacifique. Le message est clair. Nous ne le reconnaissons pas comme représentants du peuple Congolais et qu’ils sont là par la seule force des armes. Mais il faut également comprendre que les journées « Ville Morte » ne feront pas partir Joseph Kabila. C’est une erreur de faire de cela l’action principale.



Etes-vous encore un proche de Felix Tshisekedi et de la direction de l’UDPS?
Pourquoi encore ? Nous sommes des frères avec chacun sa vision et ses stratégies. Le plus important est que nous partageons le même but, c’est à dire, l’établissement d’un Etat de droit au Congo.
Après une évasion spectaculaire de la prison centrale de Makala, Ne Muana Nsemi a réalisé ce 7 aout, une manifestation non-autorisée qui conduit à la mort de 12 personnes selon les sources officielles. Comment analysez-vous les actions du leader de Bundu Dia Kongo?
J’apporte toute ma sympathie au Bundu Dia Kongo. Je fais la différence entre les militants et leur chef Ne Muanda Nsemi. Nous n’oublions pas qu’il avait fait campagne, en 2015, pour que l’on donne 3 ans de plus à Joseph Kabila. Il y a environ 8 mois, il demandait 33 millions de dollars à Kabila pour service rendu. Aujourd’hui, il organise une marche encadrée par les forces de police et les militaires. Cherchez l’erreur. Est-ce-que, parce qu’on dit « kanambe » ou « kabila dégage » que l’on devient un opposant au régime ?
Annoncé à plusieurs reprises, le retour de Moise Katumbi au Congo reste toujours suspendu à la bonne volonté de Kinshasa et du désir de décrisper de la situation politique.
Sa manière de combattre le pouvoir depuis l’extérieur est compliquée. L’opposition dans les palaces de Paris, Londres, Bruxelles ne peut trouver un relais efficace dans la population, diaspora comprise. Le peuple se cherche un leader depuis le décès du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi. Celui qui prétend le remplacé doit combattre auprès du peuple avec le peuple.
La situation économique et surtout la valeur du Franc congolais ne cesse de dégringoler. Comment lutter contre la hausse du taux d’échange ?
Le Congo est en faillite depuis plusieurs années. La chute des cours du cuivre et le manque de vision de Joseph Kabila pour une politique de diversification de notre économie, la captation d’une partie de l’économie par son clan sa famille, expliquent en partie la hausse du taux de change. Mais c’est surtout la mauvaise gouvernance, le climat politique désastreux qui fait fuir les investisseurs étrangers.
Que pensez-vous des initiatives privées comme celle de Sindika Ndokolo qui vient en aide aux déplacés du Kasaï?
Excellente initiative a salué et puis surtout j’aime sa mentalité. Je souhaiterais le voir s’implique un peux plus concrètement sur le terrain politique que sur les réseaux sociaux. Il faut oser ce pays. C’est notre pays, si l’on a la possibilité de changer les choses, il faut le faire, car, c’est aussi notre responsabilité pour les générations futures.

Propos recueillis par Roger Musandji

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