Dix ans d’intervention n’ont pas suffi à « Médecins Sans Frontières » (MSF) pour répondre aux besoins humanitaires de la population de Masisi, au Nord-Kivu. D’où, la sonnette d’alarme de cette organisation non gouvernementale active, depuis 2007, dans cette région en proie à plusieurs conflits armés.

"Dix ans après, les besoins humanitaires qui ont déclenché l’ouverture du projet de MSF à Masisi sont encore présents. En effet, vingt-quatre ans de combats incessants, deux décennies de meurtres, de violences, de pillages contre les civils et de déplacements ont plongé la population de cette région dans une situation d’extrême vulnérabilité", déplore le Chef de Mission MSF en RDC Emmanuel Lampaert.
Selon les statistiques, au seul mois de juillet, MSF a dénombré 91.000 nouveaux déplacés, conséquence de la nouvelle montée de violence qui sévit dans cette partie de la Rd-Congo depuis le mois de mai dernier.
Les équipes MSF vivaient presque le même scénario, il y a exactement dix ans, lorsqu’elles arrivaient dans le territoire de Masisi pour venir en aide aux populations. À l’époque, des dizaines de milliers de déplacés rejoignaient ce territoire pour se mettre à l’abri des combats entre forces armées régulières et groupes armés.
"La population était exposée à des violences incessantes, et la malnutrition se développait. De même, le choléra se propageait dans les différentes régions du Nord-Kivu".

CARENCE DES CENTRES DE SANTE
"L’accès des populations aux soins de santé dans la région se réduisait jour après jour. Tels étaient les besoins qui ont motivé, en 2007, l’intervention de MSF et le lancement de son projet dans le territoire de Masisi ", affirme Lampaert.
D’après le document, dans le Nord-Kivu, 850.000 personnes, soit 15% de la population, ont déserté leurs maisons à cause de l’insécurité, et vivent dans des conditions précaires.
"L’accès aux soins primaires représente un défi quotidien pour la population dans le territoire de Masisi. L’insécurité chronique ajoute un obstacle supplémentaire pour les gens ayant besoin de soins médicaux, dans un contexte où il faut parfois décider de prendre le risque de mourir de maladie ou de blessure si l’on arrive trop tard pour avoir des soins médicaux, ou risquer sa vie pour atteindre les structures de santé", note le chef de mission de MSF.
Au Nord-Kivu, MSF est présent à Goma, Masisi, Mweso, Bambo, Rutshuru et à Walikale.
Les équipes MSF sont présentes précisément dans les localités de Nyabiondo et Masisi. Elles continuent à fournir une assistance médicale à la population affectée par le conflit dans cette zone, comme l’atteste l’Assistant du Coordinateur de Projet MSF à Masisi, André Tshimanga Bakenga.
"Depuis 1993, le territoire de Masisi vit dans l’instabilité. Le conflit n’est pas terminé ainsi que les besoins sanitaires qui motivent notre présence dans cette partie du pays. Dans le Centre de Santé de Référence de Nyabiondo, par exemple, nous ne pouvons pas passer une semaine sans recevoir, au service d’urgence, des blessés par balle ".

DES SOINS MEDICAUX GRATUITS
Le projet MSF dans le territoire de Masisi prévoit l’appui à l’Hôpital Général de Référence, au Centre de Santé de Masisi ainsi qu’au Centre de Santé de Référence de Nyabiondo. Dans ces différentes structures, les équipes MSF assurent des services de soins de santé gratuits : notamment la chirurgie, la gynécologie, la maternité, la pédiatrie, la néonatologie, le traitement du choléra.
Les populations habitant des zones très éloignées des structures sanitaires reçoivent des soins à travers des cliniques mobiles MSF. L’organisation humanitaire internationale intervient également dans différents centres de santé pour soigner et assister les victimes de violences sexuelles.
C’est dans ce cadre qu’au cours de l’année 2016, 152.940 patients ont bénéficié des services médicaux de MSF à Masisi
L’on signale, par ailleurs, que dans la province du Nord-Kivu, les équipes MSF sont constamment confrontées à l’urgence des besoins humanitaires de la population. Epicentre des guerres qui secouent l’Est de la RDC depuis plus de vingt ans, le Nord-Kivu reste un contexte précaire et tendu. Plusieurs groupes armés se disputent le contrôle, du seul territoire de Masisi, par exemple.
Les violences dans la région sont cycliques. Des combats inter-milices, interethniques et avec les forces armées régulières sont généralement enregistrés et occasionnent souvent de nouveaux mouvements de populations.
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