De passage à Bruxelles, le président du Rassemblement de l’opposition appelle à l’union de tous les Congolais pour le départ de Kabila.
Casquette vissée sur la tête, regard serein, Félix Tshisekedi était de passage, ce vendredi à Bruxelles. Le président du Rassemblement de l’opposition en est convaincu, “l’union du peuple congolais aura raison de la dictature de Kabila”. “Dès le 1er octobre, nous commencerons une grande campagne de désobéissance civile. Le mandat de Kabila se terminait le 19 décembre 2016. L’accord de la Saint-Sylvestre lui a donné une rallonge d’un an pour qu’il prépare des élections sereines et crédibles. Aujourd’hui, on constate qu’il a dupé tout le monde, qu’il ne veut pas organiser ce scrutin et qu’il ne veut pas quitter le pouvoir. Notre premier combat est donc le départ de ce monsieur du pouvoir. Il ne peut être au pouvoir et organiser les élections.”

Mais comment comptez-vous vous y prendre pour l’obliger à quitter le pouvoir ?

« Il faut une union de tous ceux qui sont opposés au coup d’Etat institutionnel de Kabila. J’appelle donc tous les Congolais à se joindre au Manifeste de Paris, qui est aussi une réponse à l’appel des évêques congolais que le Rassemblement de l’opposition soutien pleinement. Les conclusions de notre conclave étaient d’ailleurs très similaires au texte de Paris. Les politiques, la société civile, tous les Congolais doivent s’engager pour en finir avec ce régime de prédation. Il faut se mobiliser pour obtenir le respect de nos droits les plus élémentaires qui, aujourd’hui, sont bafoués par un régime illégal et illégitime.
Ces derniers temps, vous avez rencontré des difficultés à mobiliser le peuple ?

La répression est énorme. Chaque fois qu’un mouvement se dessine, la violence policière est au rendez-vous. Il y a des blessés, des morts. Mais nous avons pu voir les 8 et 9 août, lors des deux journées villes mortes, que nous pouvions encore mobiliser. Pourtant ce n’était pas évident. Ces deux journées suivaient le chaos créé le lundi par les Bundu Dia Mayala. Et malgré tout, les journées ont été un succès.

Ce sera suffisant ?

Vous savez, si tous ceux qui en ont assez de Kabila s’entendent et le disent en même temps, ça va déjà faire un solide tremblement de terre auquel il ne pourra résister bien longtemps. Le peuple congolais est déterminé. La société civile est déterminée. L’opposition politique est déterminée. Si nous nous unissons avec le même objectif, nous l’emporterons. Aucun dictateur ne peut résister à la volonté de son peuple.

Et la communauté internationale ?

Elle aussi, elle doit se joindre à notre combat pacifique. Il n’y a pas d’avenir avec Kabila et sa clique.
Certains Etats semblent traîner un peu les pieds par rapport à votre combat ?
Certains Etats et certaines multinationales peuvent être tentées de maintenir un peu plus Kabila en place, le temps de signer certains contrats. Mais ces gens doivent savoir que ces arrangements, bradés, et qui ne profiteront pas aux Congolais, seront considérés comme des contrats léonins une fois Kabila parti. Ceux qui voudraient jouer ce petit jeu risquent de perdre beaucoup d’argent et nous n’oublierons pas ce qu’ils ont tenté de faire au détriment du peuple. Ces investisseurs ne sont pas au-dessus des lois. Qu’ils comprennent bien que demain, il y aura de la place pour tout le monde dans un Congo riche de perspectives.

Certaines rumeurs font état de contrats en négociation pour lesquels Kabila a annoncé une signature en janvier 2018 ?

J’ai entendu les mêmes informations. Ceux qui seraient prêts à jouer ce jeu seraient suicidaires.


En cas de départde Kabila, comment envisagez-vous la suite ?

Il faut une période de transition avec, à sa tête, selon moi, une personnalité de la société civile. Il ne faut pas que cette période de transition soit trop longue. Je pense que 6 à 9 mois pourraient suffire. L’enrôlement des électeurs a été largement fait. Il faudra évidemment nettoyer les fichiers des doublons mais ce peut être fait rapidement.

Vous avez un candidat en tête ?
Il faut que cette personne fasse le consensus. Je ne dis pas qu’il y a des centaines de profiles qui répondent à cette description mais on parviendra à se mettre d’accord. Ce qu’il faut, d’abord et avant tout, c’est que Kabila parte.


Afriquelibre
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