* Pour le président de la République, aucun responsable à des degrés divers ne doit échapper à sa sanction, afin que les responsabilités soient établies.

L’innommable. Même avec recul, le chef de l’Etat a du mal à réaliser ce qui s’est produit ces derniers mois dans l’espace kasaïen. "Comment sommes-nous descendus si bas pour déshumaniser nos propres soeurs et frères et même des étrangers ?", s’est interrogé le président Joseph Kabila à l’ouverture, hier mardi 18 septembre. à Kananga, du forum sur la paix et le développement du Grand Kasaï.

Dans son allocution, le Raïs a imputé les violences dans l’espace kasïen à " une milice recrutée par les forces du mal au service d’une idéologie mystico-tribale ". Le président de la République a invité chacun à faire un examen de conscience sur sa responsabilité dans ce drame, déplorant le fait qu’en cas de problème, la voie de la raison qu’est le dialogue, n’intervienne qui à posteriori.
Pour le chef de l’Etat, les causes de cette tragédie sont claires. Elles sont à rechercher dans " les égo et les manipulations socio-mystico-politiciennes ".
Joseph Kabila estime que les "erreurs" commises par le pouvoir coutumier sont à la base des violences qui ont secoué l’espace Grand Kasai. "Les erreurs commises ça et là dans la gestion du pouvoir coutumier doivent être corrigées sans délai par le gouverneur afin d’éviter que les indélicatesses commises dans la mauvaise gouvernance de ce secteur ne servent encore de prétexte à d’autres conflits meurtriers", a fait savoir le président de la République.
Le premier citoyen Rd congolais a même indiqué que ce n’est pas la première fois que l’espace kasaïen connaisse ces tueries. Par deux fois déjà, en 1959 et 1960, il a vécu les mêmes horreurs. Celles-ci se sont répétées, selon le président Kabila, à cause de la justice. Laquelle n’avait pas fait son travail, c’est-à-dire sévir. C’est ainsi que le Raïs a insisté sur une réconciliation qui ne doit pas se faire au détriment de la Justice et de la réparation des victimes. Joseph Kabila est formel : aucun responsable à des degrés divers ne doit échapper à la justice, afin que les responsabilités soient établies. « Aucun auteur des crimes ne devrait échapper à la sanction, unique moyen de dissuader ceux qui s’aventureraient à troubler gravement l’ordre public », insiste-t-il.
"Je rappelle que dans le passé l’espace du Kasaï avait commis les mêmes erreurs en 1959 jusqu’en 60 parce que la justice n’y était pas passé, ces erreurs se sont, hélas répétées aujourd’hui. Voilà pourquoi depuis le mois de mars de cette année, j’exige que justice soit faite et qu’aucun crime commis ne reste impuni, aucun responsable à des degrés divers impliqué dans cette nouvelle tragédie ne soit épargné par la reddition de comptes ", a-t-il déclaré.
"Saisissant l’opportunité offerte par la tenue de cette conférence, je me dois de féliciter les tribunaux qui ont débuté les procès. J’encourage le pouvoir judiciaire dans son ensemble à se mobiliser davantage afin qu’avec l’appui de la police et de nos forces de sécurité et de la population, aucun auteur de crimes n’échappe à sa sanction", a indiqué le président Kabila.
Le chef de l’Etat a invité les Kasaiennes et Kasaiens à prendre conscience du drame survenu dans cette partie du pays, à ne plus reprendre ce qui s’est passé, à se pardonner et à se réconcilier pour enfin placer le cap sur le développement dont tous les projets devraient rapidement reprendre avec la même détermination.
La conférence sur la paix au Kasaï ouverte hier mardi 19 septembre devrait durer trois jours. Y prennent part les forces vives et autres personnalités originaires de cinq provinces de l’espace Grand Kassaï affecté par le phénomène Kamuina Nsapu.
On rappelle que les violences au Kasaï ont fait plus de 3000 morts et de milliers de déplacés. Elles avaient éclaté en août 2016 après la mort du grand chef coutumier Kamwina Nsapu.
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