La deuxième semaine de la rentrée-scolaire, les effectifs ne sont toujours pas encore au complet, côté élèves, déclare un enseignant de l’Institut Lumumba à Limete. Mais à l’observation, il est clair que la grève des enseignants de l’EPSP, se fragilise de plus en plus.

Pour cause, les syndicats divisés ont pris chacun sa direction. L’intersyndicale de l’EPSP a choisi de suspendre la grève immédiatement après la signature du protocole d’Accord entre le gouvernement et les représentants des enseignants. Quant au Syeco, il a lancé son mot d’ordre de l’arrêt de la grêve le week-end dernier.
Pas seulement. L’adhésion syndicale demeure souvent superficielle. Il n’y a pas un engagement solide de soutien au mouvement syndical.
A cela, il faut ajouter la complexité même du microcosme que constituent les écoles en RDC.
Depuis la rentrée, les écoles privées individuelles et confessionnelles non concernées par la grève, ont repris les cours. Les écoles publiques qui sont concernées, n’ont toutes pas la même perception. Dès le premier jour de la rentrée des classes, la différence sautait aux yeux.
Un professeur d’une école catholique de Kinshasa a déclaré : " Au début de l’année scolaire, il nous a été remis une avance de 150 000 francs pour la préparation de la rentrée-scolaire de nos enfants. Point de besoin pour nous de faire grève. "
La raison est simple. Certaines écoles publiques, notamment les écoles conventionnées catholiques et protestantes de grande facture perçoivent les acomptes dès le mois d’août. Elles motivent financièrement les enseignants avant la rentrée. Là, difficile de convaincre ces mêmes enseignants à débrayer.
Les enseignants des écoles officielles subissent une forte pression de la part des proveds et des sous-proveds. Kalo Made a déclaré : " Il y a des menaces de nous remplacer par de nouvelles unités si nous tenons à continuer la grève. " Mais, la vraie raison c’est que Kalo ne fait partie d’aucun syndicat. Une fois viré, il ne peut s’attendre à l’intervention d’un syndicat dont il ne fait partie.
Pour les écoles conventionnées catholiques, des enseignants soulignent qu’un mot d’ordre de la hiérarchie suffit pour briser la grève. Cela s’est passé au début de la semaine.
" Chez les protestants, il n’y a pas de décisions communes prises par l’ ECC, nous indique Sylvain Makambo, un professeur. Chaque communauté s’organisant, comme elle l’entend. "
Du côté des syndicats, seule la Synergie des syndicats des enseignants de l’EPSP fait pression. L’Intersyndicale et le Syeco, de leur côté, ont déjà suspendu leur grève.
La Synergie des syndicats des enseignants, projette une réunion d’évaluation ce vendredi 15 septembre 2017. Il s’agit de voter pour la reconduction ou non de la grève. " Mais, la seule chose qui soutient cette grève c’est la misère des parents " explique un professeur qui a requis l’anonymat.
Pour Makila Mwendo, professeur de français affilié au Synecat, "on ne peut pas parler d’un quelconque soutien. C’est la conjoncture qui joue à notre faveur. Si vous circulez à travers la ville vous constatez que des écoles sont encore désertes. Les parents, démunis, n’arrivent pas à envoyer les enfants à l’école.".
Il promet de tenir à cette ficelle pour le triomphe de leur mouvement
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