Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, est arrivé mardi à Luanda, en Angola, à 7 heures 35 locales, pour prendre part, le même jour, à la cérémonie d’investiture du nouveau président angolais élu, M. Joao Lourenço, qui sera organisée au Mémorial Agostino Neto.

Joseph Kabila a été salué, à son arrivée à l’Aéroport du 4 février de la capitale angolaise, par le ministre angolais des Affaires étrangères, Georges Chikoti, et l’ambassadeur de la République démocratique du Congo en Angola, Gustave Beya Siku, qu’entouraient tous les membres de l’Ambassade.
Dans la suite du Chef de l’Etat, on a noté la présence du ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu et du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Néhémie Mwilanya Wilondja. ACP

L’Angola a deux « Présidents » depuis hier
C’est hier que la cérémonie de passation des témoins a eu lieu à Luanda en Angola, entre le Président sortant José Edouardo Do Santos et son successeur Joao Lourenço élu au second degré à la tête de la liste majoritaire du MPLA à l’Assemblée nationale. Cependant José Edouardo Do Santos reste le Président du MPLA, le parti au pouvoir jusqu’en 2022, soit cinq ans. Tout un mandat.

Ce qui fait dire, à juste titre, à tous les spécialistes des questions angolaises que de ce fait, l’Angola a depuis hier deux Présidents. D’autant que dans le système politique angolais, c’est le parti politique MPLA qui a la haute main sur tous les rouages de l’Etat. Il contrôle l’administration publique jusque dans le fin-fond des villages, le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire, les entreprises publiques et tous les fonds souverains de l’Etat.
Le MPLA a donc prééminence sur l’Etat angolais. Il s’agit indubitablement d’un Parti-Etat qui ne dit pas son nom. Ce qui veut dire que pour avoir la réalité du pouvoir d’Etat et l’exercer effectivement, il faut être à la tête du parti, donc du MPLA. Dans cette logique, le vrai pouvoir sera entre les mains de José Edouardo Do Santos, Président du MPLA et le deuxième Président celui de la République risque de voir son pouvoir écorné par la toute-puissance du parti.
Le jour de son élection à l’Assemblée nationale il avait pris à partie ceux qui, très nombreux, soutiennent qu’il y aura deux Président en Angola en affirmant qu’il va leur prouver le contraire. Pas du tout convainquant quand il ne montre pas comment il va s’y prendre. Comment il va faire pour inverser le cours de l’histoire et ravir les prérogatives dévolues à ce parti-Etat de l’ère marxiste-léniniste par le règne de Do Santos pendant 38 ans.
Car, pour y arriver, Joao Lourenço devrait avant toute chose aller au MPLA et déchoir Dos Santos du perchoir. Ce qui est, dans les conditions actuelles, du domaine de l’impossible. Pour détrôner Dos Santos de la tête du MPLA, Joao Lourenço devrait avoir l’appui de l’Armée les FAPLA et des Services de sécurité.
Dos Santos s’est arrangé pour faire voter une loi qui a octroyé un mandat de huit ans aux généraux de toute l’armature de l’armée, l’Etat-major général et tous les Etats-majors et des commandants des grandes unités ainsi que l’Etat-major des Service de sécurité civils et militaires. Tous seront en place pendant huit.
Or, le vrai imperium du pouvoir, ce sont eux qui le détiennent et pas au Palais présidentiel. Il faut aussi rappeler le fait que tous ces généraux sont des fideles des fideles, donc des irréductibles de Jose Edouardo do Santos et non de Joao Lourenço. Une deuxième loi que Do Santos q fait voter lui accorder des immunités totales contre toute poursuite pénale.
On le voit, Dos Santos a totalement verrouillé tout l’appareillage de l’Etat angolais dont hérite son successeur. Même le pouvoir judiciaire qui continuera à être à sa solde comme Président du MPLA. Oui, l’Angola a bel et bien deux Présidents après le départ de Dos Santos.
Car pour renverser cet ordre des choses dans la législature, il faut un tsunami à Luanda. Mais Joao Lourenço n’a pas la poigne nécessaire pour le provoquer. Ce n’est pas un Dr Jonas Savimbi de l’UNITA qui avait mis militairement le MPLA à genoux pendant plusieurs années en contrôlant les ¾ de l’Angola avec comme capitale Jamba dans le sud puis Bailundo.
Le pouvoir du MPLA, avec le même José Edouardo Do Santos, commandant suprême des FAPLA, qui vient de passer la main était réduit à la portion congrue de la capitale Luanda et quelques provinces environnantes. Tout le reste constituait l’Etat-UNITA de Savimbi. Les Congolais sont intéressés au plus haut point par ce qui se passe à Luanda.
Il ya de quoi dès lors qu’ils ont une frontière commue de 1000 km et partage des zones pétrolifères communes sur le plateau continental que l’Angola exploite illégalement, en violation du Droit international en utilisant la force. Un dossier de plusieurs milliards USD que doivent payer les Angolais aux Congolais et que laisse intact à son successeur José Edouardo Dos Santos. Ce denier est toujours resté intraitable sur le litige et a refusé de payer un moindre dollar aux Congolais pour des milliards de barils de pétrole exploité chaque jour sur le plateau continental, coté congolais, par les Angolais. Là aussi, on ne peut attendre des miracles de la part du nouveau Président de la République Joao Lourenço pour se démarquer de la position intransigeante de Do Santos. C’est le défi que lui lancent les Congolais.
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