La crise politique en Republique Démocratique du Congo vient de passer un cap supplémentaire. Ce qu’une majorité de Congolais redoutaient est arrivé. Ou, du moins, est annoncé. Les élections tant attendues depuis 2016 n’auront plus lieu à la fin de 2017 comme le prévoyait l’accord de la Saint Sylvestre. Ni en 2018 dans la cadre d’un report. Mais…pas avant avril 2019, a décrété la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

L’opposition a réagi par la bouche de Félix Tshisekedi en dénonçant une « déclaration de guerre ». Elle (l’opposition), qui a longtemps misé sur la communauté internationale, se sent-elle toujours accompagnée par celle-ci ? Pour l’instant c’est silence radio ou répétition – comme l’a fait le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, mercredi soir – répétition, du même message sur le « respect de l’accord du 31 décembre 2016 » déjà adressé mille fois aux autorités congolaises. Malgré ce cap mis sans aucune ambiguïté vers 2019, la France attend une annonce « officielle » de la CENI, a fait savoir, jeudi, un porte-parole du Quai d’Orsay. Alors que Washington dont l’ambassadrice à l’ONU est très attendue le 21 octobre prochain à Kinshasa, semble reverser sa réaction. Faut-il attendre Nikki Haley en sauveur ? Elle ne vient pas « en donneur de leçon, mais pour comprendre », assure d’ores et déjà la diplomatie congolaise. Possiblement avec raison.






En effet, la RDC comme d’autres pays avant elle – le Burundi de Pierre Nkurunziza, en crise depuis 2015 ou encore l’Iran du Shah, à la fin des années 70 – risque de se retrouver déjà victime de l’hypocrisie de la communauté internationale.
Voilà des mois que des sanctions financières ont été prononcées. Des restrictions de visa décidées contre des hauts responsables du régime. Comme à Bujumbura où le chef de l’État accusé d’avoir brigué illégalement un 3e mandat, mais toujours en poste et de plus en plus fort, le pouvoir de Kinshasa ne cesse de monter en puissance. En témoigne le dernier du discours du président Kabila aux Nations unies au cours duquel il n’a pas hésité de « sermonner » les occidentaux, prévenus qu’aucun « dictat » ni ingérence ne serait toléré dans les affaires internes congolaises.
Comment, un régime, mis « au ban » de la communauté internationale. Car c’est bien de cela qu’il s’agit en théorie. Comment, donc, peut-il avoir autant de ressources pour continuer à défier les puissants de ce monde ? En Afrique, il est vrai, ce genre de cas sont légion – Mugabe, El Bachir, Isaias Afwerki [Érythrée] – mais il faut remonter 50 ans avant et à l’autre bout du monde. Dans le Golfe. Pour voir un cas similaire. Et se rendre ainsi compte du double jeu des acteurs internationaux devant un conflit interne qu’ils bombent les torses de résoudre seulement face caméras.




Comme cette fin d’un 2016 agité, où tout commence à Kinshasa, la fin des années 70 (78-79) est explosive à Téhéran où des opposants réclament la fin de la monarchie et le départ de Mohammed Reza Pahlavi, dernier Shah d’Iran, au pouvoir depuis septembre 1941. Répression et bain de sang rythment cette crise qui provoque désormais la réaction de la communauté internationale. Avec les États-Unis, en tête, des sanctions sont prononcées. Ce qui n’empêche pas Jimmy Carter de dérouler en privée le tapis rouge au maître de Téhéran et de lui assurer le soutien de la Maison Blanche.
Le président américain d’alors le savait, l’odeur du pétrole n’aimait pas l’immixtion dans les affaires intérieures de ce pays. Comme la France aujourd’hui dont la position sur la RDC commence à être fortement influencée par l’odeur des contrats commerciaux courtisés par Emmanuel Macron.
Pour l’Iran, ni les États-Unis, ni la France, encore moins les Iraniens, eux-mêmes, fatigués par des mois de répression. Personne n’a vu venir le printemps de Janvier 1979 qui « chasse » du pouvoir le monarque. Le principal opposant au régime, l’ayatollah Khomeinei, contraint à exil, confia même sa surprise face au succès de la révolution. Moïse Katumbi l’a sans doute lu.


Par CAS-INFO
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