En séjour à Kinshasa du 29 septembre au 1er octobre 2017, le Tchadien Moussa Faki, président de la Commission de l’Union Africaine, est venu faire l’état des lieux du processus électoral avec plusieurs personnalités congolaises, notamment le président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (Cenco), le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le président du
Conseil Naional de Suivi de l’Accord du 3l décembre 2016, les délégués du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement et le Chef de l’Etat. Dans l’échantillon de ses interlocuteurs, l’Eglise catholique et l’Opposition la plus représentative de l’opinion nationale congolaise, lui ont brutalement rappelé la cause principale du blocage du processus électoral, à savoir le refus du pouvoir en place d’exécuter l’Accord de la Saint Sylvestre dans les
termes convenus entre parties prenantes il y a dix mois.
S’agissant du message du Rassemblement, il s’est articulé autour du
rejet catégorique de toute initiative allant dans le sens d’une
nouvelle prolongation du second et dernier mandat du Chef de l’Etat
actuellement en fonctions au-delà du 31 décembre 2017. Selon les
ténors de cette méga plate-forme politique, l’unique voie de sortie de
la crise politique serait le constat de carence dans la voie des
élections, la « retraite politique » de Joseph Kabila et
l’organisation d’une courte période de transition devant avoir pour
seule finalité, la tenue d’élections libres, démocratiques et
transparentes à bref délai. Ci-dessous, le communiqué rendu public à
cet effet :

COMMUNIQUE DU RASSEMBLEMENT

A l’invitation de Monsieur Moussa Faki, président de la Commission de
l’Union Africaine, une délégation du Rassemblement l’a rencontré au
siège de l’Union Africaine à Kinshasa, le 29 septembre dernier ;
Monsieur Faki a souligné qu’il était venu à Kinshasa pour s’enquérir
de l’évolution du processus politique en RDC, en écoutant toutes les
parties. Il a plaidé pour l’apaisement ;
En réponse, la délégation du Rassemblement a réaffirmé ce qui suit :
1. La Constitution de la République a organisé les mécanismes de
conquête, d’exercice et de dévolution du pouvoir politique en RDC ; et
ce, au moyen de l’organisation régulière des élections crédibles ;
2. Par divers subterfuges, monsieur Kabila s’est évertué à créer des
conditions pour ne pas organiser des élections en 2016 en s’appuyant
sur la violence, les violations répétées des libertés publiques et des
droits humains ainsi que sur une Commission électorale nationale
indépendante (CENI) complètement à sa solde ;
3. Au terme du second et dernier mandat de monsieur Kabila, le
Rassemblement avait accepté, de bonne foi, de participer au dialogue
organisé sous les auspices des Evêques de la CENCO en vue de trouver
une solution apaisée à la crise politique ainsi créée ;
4. En sabotant la mise en œuvre de l’Accord trouvé le 31 décembre
2016, monsieur Kabila a, une fois de plus, démontré qu’il n’était pas
un interlocuteur valable ; preuve suffisante que tel dialogue n’est
pour lui qu’un moyen de baisser la tension afin de demeurer
indéfiniment au pouvoir ;
5. Par ailleurs, étant donné que la CENI s’est montrée incapable de
confectionner un fichier électoral fiable, rendant ainsi
matériellement impossible l’organisation des élections honnêtes dans
le délai prévu par l’Accord de la Saint Sylvestre, le Rassemblement a
réaffirmé sa position dégagée lors de son deuxième Conclave tenu à
Kinshasa, à savoir : qu’il ait élection ou pas, monsieur Kabila doit
partir au plus tard le 31 décembre 2017 ;
6. Pour le Rassemblement, seule une transition sans monsieur Kabila
est une option viable. Il faudra alors mettre en place un gouvernement
de transition dirigé par des Congolais intègres et compétents ayant
pour mission essentielle d’organiser des élections crédibles,
favoriser l’alternance démocratique et permettre le retour à l’ordre
constitutionnel. Les animateurs de cette transition ne participeront
pas aux élections post-transition ;
Telle est la substance de la position du Rassemblement, communiquée à
monsieur Moussa Faki, président de la Commission de l’Union Africaine,
lors de cette rencontre.

Fait à Kinshasa, le 30 septembre 2017

Pour le Rassemblement
Pierre Lumbi Okongo
Président du Conseil des Sages.
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