A son retour de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu où elle a visité jeudi les déplacés à Kitshanga ( Masisi), l’ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies aura un agenda très chargé ce vendredi 27 octobre à Kinshasa. Elle aura une journée-marathon. Des rencontres sont prévues avec le patron de la Monusco, Maman Sidikou, le leadership de la commission électorale, les têtes d’affiche de la société civile, les leaders de l’opposition politique pour terminer avec le président Kabila.
Avant même sa venue à Kinshasa, la diplomate avait déjà brandi un carton rouge à la RDC et au Soudan du Sud. Deux pays qui bénéficient de l’appui des États-Unis à travers les missions de maintien de la paix mais dont les progrès démocratiques ne se font pas sentir. Le bourbier humanitaire persiste.
« Preuve de mauvaise gestion des processus politiques et démocratiques », explique un diplomate africain en poste à l’ONU.
Face au président Kabila, Haley risque d’utiliser un langage de fermeté, explique un professeur de Relations internationales de l’Université de Kinshasa. Washington est déçu de la lenteur prise dans l’organisation des élections. L’administration Trump souhaite l’alternance démocratique au Congo-Kinshasa. Et cela passe par le respect de l’Accord de la saint sylvestre et de la constitution. Autre point qui risque de cristalliser la tension entre les deux personnalités, c’est l’intransigeance de Washington sur le respect de droits de l’homme.
Le pays de Kabila est très mal côté suite à la restriction des libertés publiques mais aussi à la répression et l’arrestation des opposants et des activistes de mouvements citoyens. Sur ce point, Haley a été toujours très critique envers Kinshasa. Et elle le dira encore à haute voix.
A Nangaa, il lui sera rappelé l’urgence de la publication du calendrier électoral, indique une source interne à la Monusco. Pas de tergiversations pour renvoyer les élections aux calendes grecques.
A la Monusco, Sidikou aura aussi un message particulier. Une mission qui consomme de gros budgets, doit montrer son efficacité dans la protection de civils et la gestion humanitaire de réfugiés et déplacés. Aux yeux de Washington, le travail de la Monusco n’est pas vraiment apprécié.
A entendre parler la diplomate, Washington se penche pour la thèse de la réduction des troupes de la Monusco. Elle est éléphantesque et budgétivore alors que les résultats ne suivent pas. « D’où, le souci de la redimensionner, la recadrer pour la rendre plus efficace », affirme un ancien diplomate américain.
Alphonse Muderhwa
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