*Une marche provoque une contre-marche à Kinshasa et dans les provinces du pays. Le moins que l’on puisse dire est que la Majorité et le Rassemblement veulent, curieusement, marcher au même moment et le même jour de mardi 28 novembre 2017. La Majorité va, semble-t-il, soutenir le calendrier. Alors que le Rassemblement, au travers d’une démonstration des forces, va, plutôt, le rejeter.

Pro et anti-calendrier?

Le calendrier électoral divise plus qu’il n’unit les acteurs politiques autour de la problématique de la tenue des élections libres, transparentes, justes, démocratiques et apaisées à l’horizon fin décembre 2018. A l’Opposition, plus précisément au Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, ce calendrier porte les germes de l’inapplicabilité. Tel qu’il se présente, avec autant de contraintes, ce calendrier, après l’analyse du Rassemblement, ne saurait ni amener le peuple congolais aux urnes, ni consacrer l’alternance démocratique tant souhaitée dans les instances dirigeantes du pays. Faux, rétorque-t-on, à la Majorité. Selon elle, l’Opposition qui réclamait, à tue-tête, le calendrier n’a qu’à se préparer aux élections dont le calendrier, tel que publié le 5 novembre 2017, constitue une réponse à l’une des ses principales revendications.

Langage des sourds

Comme quoi, entre la Majorité et le Rassemblement, c’est le langage des sourds. Mais, pour en découdre, le Rassemblement projette une marche de protestation pour le mardi 28 novembre prochain. L’information a été, à maintes reprises, confirmée par les responsables aussi bien à la base qu’au Conseil de sages de la plateforme née à Genval, du temps où Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles et dont le corps n’a été ni rapatrié à Kinshasa, ni inhumé à N’sele, tenait encore l’étendard de la lutte et brandissait des cartons jaunes et rouges à l’endroit du pouvoir à l’approche de la fin du deuxième et dernier du Président Kabila, le 19 décembre 2016, avant qu’il ne bénéficie, évidemment, d’une rallonge de douze mois, à l’aune de l’Accord de la Saint Sylvestre, conclu à l’issue de discussions directes, organisées sous la férule des Evêques, au Centre Interdiocésain. Et, curieusement, le même jour du 28 novembre, la Majorité projette, à son tour, une marche de soutien au calendrier.

Collusion

Déjà, au regard de la collusion perceptible entre les combattants et militants de ces deux camps politiques majeurs, l’on craint qu’il n’en résulte une situation susceptible de dégénérer en un affrontement aux biceps, aux uppercuts, aux couteaux ou, alors, à l’arme dont les conséquences seraient incommensurables. Pourquoi avoir choisi le même jour, pour manifester en faveur ou contre le calendrier? Qui va autoriser que ces manifestations aient lieu à travers le pays et, singulièrement, à Kinshasa, le siège des institutions? Que cache la stratégie d’aller dans la rue au lieu de se retrouver autour d’une table, pour discuter de ce calendrier ou, alors, à la limite, d’imaginer la solution politique à l’affaire de la non-tenue des élections dans les délais prévus par l’Accord, au 31 décembre 2017, au plus tard, à la fin de la rallonge de douze mois et à la caducité de l’Accord et à l’examen de la mise en œuvre des mesures de confiance dont l’épineuse question de la gestion consensuelle de la nouvelle transition post-31 décembre 2017 et de la décrispation politique jusqu’aux élections à fin décembre 2018?

La sentence des Evêques

Entretemps, du 22 au 24 novembre 2017, les Evêques seront en assemblée générale extraordinaire. Il sera question, pour eux, d’examiner au fond, l’Accord de la Saint Sylvestre, le calendrier et, éventuellement, les contraintes exprimées. Eux qui, naturellement, avaient parrainé les discussions directes, auraient un mot à dire ainsi que des recommandations à faire. Autant qu’ils le peuvent, le rendez-vous est donc pris pour le 24 novembre prochain, le jour de la clôture de leurs assises.

Udps : le conclave de Tshibala…

Alors qu’on s’approchera des empoignades du 28 novembre, l’actuel Premier Ministre, Bruno Tshibala Nzenzhe, convoque, pour sa part, les combattants et cadres de l’Udps en conclave. Qui plus, une telle manifestation, loin de faire le bonheur de Kabund, Félix Tshisekedi et Augustin Kabuya, ne pourrait qu’enflammer le climat au sein de l’Udps qui, pourtant, est délétère, depuis la disparition d’Etienne Tshisekedi, le lider maximo, prévient un observateur impartial, sous le sceau de l’anonymat.

Rude semaine

Tous ces ingrédients réunis donnent à penser qu’on en sera d’abord à un début de semaine très agité, avec le même Tshibala attendu au Parlement, pour la présentation du Budget 2018, avec une série de justifications sur l’exécution du budget 2017 ainsi qu’un clin d’œil sur la reddition des comptes pour l’exercice 2016. Deux anciens Premiers Ministres qui ont eu, dernièrement, à s’affronter, par la presse interposée, seront de nouveau au devant de la scène. Matata et Badibanga, puisqu’il s’agit d’ausculter un tout petit peu leur gestion, quoique partagée, en 2016 et au premier trimestre 2017, avant de laisser libre à l’examen du Budget 2018 dont l’incidence est déterminante, pour la tenue effective des élections, le 23 décembre 2018 et la passation civilisée du fanion du pouvoir entre le Président sortant, Joseph Kabila et, son successeur élu, le 12 janvier 2019.

LPM
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