* Les élus de la Chambre basse du Parlement désapprouvent le comportement de l’interpellateur et lui demandent de présenter des excuses. La plénière de vendredi 24 novembre à l’Assemblée nationale, aura été l’une des plus mouvementées de la session ordinaire en cours du Parlement. En toile de fond, le " verdict " de la Commission spéciale de l’Assemblée nationale, mise en place pour rédiger le Rapport de la plénière relatif à l’inrerpellation du Premier ministre Bruno Tshibala, par le député Henri-Thomas Lokondo. Au terme de son exposé, la Commission a conclu que le chef du Gouvernement ne doit pas démissionner parce que la demande expresse de l’interpellateur " heurte l’esprit de l’alinéa 7 de l’article 126 de la Constitution. " Et, comme il fallait s’y attendre, ledit Rapport de la Commission spéciale a donné lieu à des joutes oratoires Dans la salle, les élus ont assisté au choc frontal Henri-Thomas Lokondo - Aubin Minaku, Président de la Chambre basse du Parlement. Le premier, voulant s’exprimer après que la Commission a présenté son Rapport à la plénière, s’est vu refuser la parole. D’où, la colère de l’interpellateur du Premier ministre Bruno Tshibala. Ceux des téléspectateurs ayant suivi la plénière de l’Assemblée nationale de vendredi sur la RTNC (Raditotélévision nationale congolaise), auront vu la réaction d’Henri-Thomas Lokondo. D’un vilain geste de la main, il avait envoyé foutre le speaker de la Chambre basse. Ce qui ressemblait à une insulte gestuelle à Aubin Minaku. Le comportement inapproprié de Thomas Lokondo ne s’est pas arrêtée dans la salle des Congrès du Palais du peuple. Bien au contraire. L’élu de Mbandaka s’est encore emporté sur les réseaux sociaux. Dans l’un de ses posts, Henri-Thomas Lokondo écrit exactement ceci à Aubin Minaku : " Mon jeune frère Minaku, ne crois pas que le fait d’être président de l’Assemblée nationale avec le monopole du micro et de la manipulation ridiicule de certains députés te met à l’abri de ce que je peux dire en réponse à ton manque de respect vis-à-vis de certains députés ciblés. Beaucoup de collègues toutes tendances confondues, m’ont appelé pour me calmer et me dire que tu n’es pas un homme d’Etat comme tu l’as dit par orgueil et suffisance ou par ivresse du lait et du pouvoir…Tu pensais me ridiculiser simplement parceque j’ai exposé mon droit de réponse pour avoir été cité par deux fois par les collègues que tu avais visiblement utilisés pour me prendre à partie pour rien. Tu as démontré tes limites pour être un grand dirigeant. Car, tu es partial et partisan. Si tu penses qu’être candidat dauphin du Président Kabila que tu as connu après moi, c’est insulter les gens en direct à la télévision, tu le seras difficielement. J’ai été longtemps près du Président. Il ne m’a jamais insulté. Continues à utiliser tes communicateurs mercenaires de la MP fortement soudoyés par toi et Tshibala pour m’insulter. Cela ne me perturbera jamais. J’assumerai mon rôle de parlementaire jusqu’au bout…" DES ACCUSATIONS QUI NE RESISTENT PAS A L’ANALYSE Après ce long verbatim du député MP Henri-Thomas Lokondo, place au décryptage. Quand il traite Aubin Minaku de "complaisant", des érudits en analyse de contenu démontrent tout le contraire. " Si le Président de la Chambre basse du Parlement était complaisant, il n’aurait pas programmé l’interpellation du Premier ministre en cette période de très basse conjoncture, l’une des plus cruciales de l’histoire politique du pays. La démarche du député Henri-Thomas Lokondo a suivi toutes les étapes que requiert toute démarche parlemenataire relevant du contrôle de l’Exécutif. La motion d’interpellation a bel et biebn été déposée au Bureau de la Chambre basse et jugée reçevable par la plénière. Et, comme toute autre approuvée par l’assémblée souveraine, celle d’henri-Thomas Lokondo a été débattue en plénière. Après la réplique du Premier ministre, la parole, comme l’exige la coutume des débats au Parlement, a été accordée à l’auteur de la motion pour conclure. Rien qu’à considérer ce cheminement qui procède du classique, on ne voit à quel niveau apparait la complaisance attribuée au speaker de l’Assemblée nationale. Un autre repproche de Lokondo à Aubin Minaku, est qu’il le traite de " partial ". Ici encore, des observateurs bobinent le film des plénières à la Chambre basse. Dans leur retropédalage, les mêmes observateurs en arrivent à conclure que le député Henri-Thomas Lokondo figure parmi les vedettes des plénières de l’Assemblée nationale. "Jamais une seule plénière sans l’intervention d’Henri-Thomas Lokondo. Et, d’ailleurs, c’est quand il n’a pas pris la parole que ses collègues constatent son absence dans la salle. De cette réalité connue de tous, à traiter Aubin Minaku de partial, le jugement parait assez fort et meme injuste ", soutiennent les mêmes observateurs. L’interpellateur du Premier ministre s’est plaint d’être nommément cité par deux fois, par des députés " utilisés " par Aubin Minaku pour le condamner. Ici encore, des analystes dépasionnés relèvent que Henri-Thomas Lokondo n’a pas été cité comme intuite personne. C’est plutôt en sa qualité d’auteur de la motion d’interpellation du Premier ministre. " Il est normal que le Rapport de la Commission le cite nommément. Il est tout aussi pertinent que tel ou tel député qui prend la parole, puisse le citer, plutôt que de tenir un discours anonyme comme si l’initiateur de l’interpellation du Premier ministre s’était expprimé sous couvert de l’anonymat. Ce qui serait une incongruité. " " UN DEPUTE PAS COMME LES AUTRES…" Dans sa fulmination, Henri-Thomas Lokondo a, en outre, déclaré qu’il " nétait pas n’importe quel député ". S’il est permis à tout membre de la chambre des représentant du Parlement, de s’auto-apprécier, des observateurs estiment cependant, que cette auto-évaluation ne doit pas se faire dans le sens de minimiser les autres députés. La colère étant une très mauvaise conseillère, les mêmes observateurs pensent que l’élu de Mbandaka devrait faire preuve de retenue et de maîtrise de soi. " Ne serait-ce que par élégance et par respect pour ses pairs ". " Des députés soudoyés aussi bien par Aubin Minaku que par le Premier ministre Bruno Tshibala !" Henri-Thomas Lokondo l’a déclaré sans le moindre euphémisme. Pourvu qu’il détienne les preuves de ses allégations. Ici encore, des analystes pensent que ces propos de l’auteur de la motion d’interpellation à l’endroit de l’homme du 7 avril 2017, jettent de l’opprobre sur la Chambre basse du Parlement. Dans les travées de l’hémicycle, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander à Henri-Thomas Lokondo, de retirer ses propos. Le cas notamment de la députée MSR/MP, Juliette Mughole. S’exprimant au nom de ses collègues, cette dernière, n’a pas recouru à une rhétorique particulière pour exiger à Thomas Lokondo de présenter immédiatement des excuses lors de la plénière de vendredi. Les accusations de corruption proférées par l’élu de Mbandaka jetent l’opprobe sur l’ensemble de l’Institution à laquelle lui-même appartient. De son côté, le député MP Nawej Mundele a regretté que le député Henri-Thomas Lokondo ait impliqué le Président de la République, dans sa démarche, " ignorant ainsi le pouvoir souverain de la plénière. Ce n’est pas le Président de la République qui lui accordera la parole à l’hémicycle ", martèle-t-il sur un ton d’indignation. SI OUI, A QUI PROFITERAIT LE BLOCAGE ? Tout est donc parti du dépôt, le 20 novembre en cours, du projet de loi des Finances de l’Etat pour l’exercice 2018. Déposé à 35 jours de la fin constitutionnelle de la session parlementaire en cours. Le député Henri-Thomas Lokondo a estimé nécessaire d’interpeller le Chef du Gouvernement pour présenter ses moyens de défense à l’autorité budgétaire. Ce qui a été fait lors de la plénière de mercredi 22 du mois en cours. Dans sa réplique, le Premier ministre Bruno Tshibala a mis en exergue certaines contraintes politiques qui ont obligé le Gouvernement à ne pouvoir déposer le projet de Budget 2018 dans les délais constitutionnels. A savoir le 15 septembre, date d’ouverture solennelle de la session ordinaire de septembre. Au nombre de ces obilgations, Bruno Tshibala a rappelé la publication du calendrier électoral réclamé à cor et à cri, aussi bien par les acteurs politiques locaux, que par des partenaires bi et multilatéraux du processus électoral en RD Congo. La principale mission de son Gouvernement étant de conduire les Congolais au scrutin, le Premier ministre a estimé qu’il était imprudent de déposer le projet de loi des Finances 2018, avant que la centrale électorale ne pusse publier son échénacier. Concernant la menace de démission brandie par l’interpellateur, il importe de souligner queLe constituant dit clairement que si 15 jours avant la fin de la session de septembre, l’autorité budgétaire n’est pas toujours en possession du projet de loi des finances de l’Etat pour le prochain exercice, le Gouvernement est alors réputé démissionnaire. A la lumière de cette incise, des observateurs pensent qu’il n’y a plus de raison de chauffer le pavé. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déposé le projet de budget le 20 novembre. Soit, à 25 jours francs de la fin constitutionnelle de la présente session, prévue pour le 15 décembre prochain. Sur cette base, on comprend bien qu’il s’agit d’un retard. Mieux, un cas de figure non réglementé par la Constitution. Son interpellateur s’est déclaré insatisfait de ses réponses et a annoncé avoir actionné la procédure en vue d’une motion de censure. Plus d’un observateur pense, cependant, que le contexte politique ne prête pas à une quelconque initiative du genre de celle du député Henri-Thomas Lokondo. S’engager dans une procédure qui viserait le départ du Premier ministre dans l’environnement politique actuel du pays, serait non sans conséquence. Une fois la motion de censure votée positivement à l’Assemblée nationale, cela ouvrirait du coup, la voie à de nouvelles conciliabules pliitiques pour un nouveau Premier ministre. Ces discussions s’étendraient sans doute sur plus d’un mois. Dès lors que ce changement interviendrait après que la Ceni a déjà rendu public son calendrier électoral, le chamboulement à la tête de l’Exécutif impacterait négativement sur le respect dudit chronogramme. Il y aurait blocage, pour ainsi dire. Ce qui envénimerait davantage le climat politique tant à l’interne, que sur le plan extérieur. D’où la pertinente question : à qui profiterait en définitive, cette obstruction au cours normal de l’échéancier de la Centrale électorale, si jamais une initiatiative parlementaire débouchait sur le départ du Premier ministre ? Est-ce un blocage qui serait un dévidende pour les tenants de la thèse d’une nouvelle transition politique sans le Président Joseph Kabila, à partir du 1er janvier 2018 ? Toute la question serait donc là. Cette démarche de déstabiliser Bruno Tshibala aujourd’hui n’aurait pour conséquence que de perturber le calendrier électoral déjà publié et de plonger le pays dans une situation inconfortable.
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