*’’S’il est admis que la publication de ce calendrier pourrait contribuer à faire baiser, tant soit peu, la pression diplomatique sur le pays -le Tweet consentant de Nikki Haley en est une illustration-, en interne, par contre, l’équation ne semble pas si simple. Le temps matériel retenu pour l’ensemble des opérations pose problème et les plateformes et partis politiques de l’opposition (RASSOP, UNC et MLC), récusent déjà ce calendrier de manière unilatérale et seraient même engagés dans des pourparlers autour d’un projet de déclaration commune qui sonnera, sans doute, l’unité retrouvée dans cette opposition. Une frange active et importante des Organisations de la société civile ainsi que des mouvements Pro-démocratie, contestent également ce calendrier jugé contraire à l’Accord de la Saint Sylvestre et projette des manifestations de rue dans tout le pays. La CENCO a promis de fixer l’opinion à l’issue de son Assemblée générale prévue à la fin de ce mois. Sans surprise, la MP a déclaré, par l’entremise de son porte-parole, soutenir ce calendrier. On est donc loin de l’effet stabilisateur attendu. Quand bien même la rue n’a pas spontanément réagi à la publication de ce calendrier comme le redoutait plus d’un, il serait tout de même saugrenu de se fier à cette tranquillité métastable et de croire qu’il s’agit d’un acquiescement ou d’une légitimation tacite de ce calendrier qui a la prétention de prolonger, sans le dire, ce gouvernement de crise’’. Tel est l’extrait de ce que pense le Docteur Pierre Anatole Matusila, dans une réflexion méticuleusement mûrie. Mode opératoire ? Mais, quel sera alors, le mode opératoire de la CENCO dans cette nouvelle phase marquée par la forte implication américaine dans la partie ? Que deviennent les récentes surenchères politiques des parties prenantes notamment, le schéma d’une transition sans Kabila que l’Accord de la Saint Sylvestre n’a pas prévu ? Le gouvernement en place demeure ou sera-t-il remplacé par un autre gouvernement d’union nationale plus « vertébré » reposant sur des partis politiques que sur des individualités débauchées ça et là ? La MP voudra-t-elle finalement, s’aligner sur les préférences américaines ou va-t-elle risquer le pari d’une radicalisation face au gouvernement américain qui affiche sa ferme détermination à résoudre définitivement et durablement la crise congolaise ? L’opinion congolaise sera-t-elle favorable à de nouvelles recompositions politiciennes qui vont repousser, une nouvelle fois, l’alternance démocratique après celles de 2016 qui n’ont pas tenu leur promesse ? Quel avenir de paix et de stabilité pour la RDC ? Pierre Anatole Matusila, dans une analyse sans complaisance, s’exerce à y répondre, à haute voix. Il pense, en effet, qu’en attendant les réponses pratiques, il y a lieu de reconnaître que cette première visite officielle de la diplomate américaine, va fortement impacter sur les attitudes des différents acteurs de la crise congolaise. Normalement, l’après Nikki Haley imposera, certainement, des redistributions, soit dans le sens de l’alignement sur les préférences ou mieux, des pressions exercées directement par Washington sur le pouvoir de Kinshasa, soit dans le sens d’une radicalisation du régime en place, avec tous les risques qu’impliquerait un tel comportement. Enjeux Certes, les jours à venir seront de tous les enjeux. Docteur Pierre Anatole Matusila pense qu’il serait difficile dans le contexte d’aujourd’hui marqué, particulièrement, par des multiples frustrations galopantes, de croire au miracle des élections apaisées en RD. Congo. A y voir de près, de nouveaux clivages au sein de la classe politique articulés essentiellement autour du calendrier ne sont pas de nature à apaiser les esprits en cette fin d’année, ni même de permettre la poursuite normale du processus électoral, voie, pourtant, obligée pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Au fond, dans cette analyse, Pierre Anatole Matusila estime, par ailleurs, que ce scénario, devenu récurrent et consistant en une crise dans une crise, risquerait de complexifier davantage l’équation congolaise et de mener à l’irréversible, si l’on n’y prend garde. Autrement dit, la discordance entre le temps politique et le temps électoral est une situation inquiétante qui nécessite rapidement un travail d’harmonisation dans un cadre qui est difficile à définir aujourd’hui en raison, justement, de la méfiance qui s’est installée et qui est liée notamment, au manque de sincérité, de bonne foi dans la mise en œuvre de l’Accord, lui-même. Toutefois, ‘’l’agenda diplomatique de Nikki Haley a été soigneusement conçu pour obéir à deux stratégies : lancer des signaux et des indices clairs et précis. La visite du camp des réfugiés de Kitchanga, le 26 octobre, a été une véritable campagne médiatique destinée à susciter une grande charge émotive au sein de l’opinion nationale et internationale. La corrélation que la diplomate établit dans ses déclarations entre l’insécurité, les violences à l’égard des femmes, l’enrôlement des enfants soldats et la crise politique a davantage servi à baliser les voies de sa visite éminemment politique. Les consultations politiques du 27 octobre étaient, en elles-mêmes aussi, un vrai art de communication. La préséance est établie de manière à imprimer d’avance les préférences américaines de sortie de crise pacifique en RDC : retour à la tracée politique alternative de l’Accord de la Saint Sylvestre «consolidé», précise-t-il. La CENCO à la manœuvre… ‘’La primeur accordée à la Conférence Episcopale Nationale du Congo dans les consultations de Nikki Haley aura été déterminante. D’abord, demander à la CENCO de revenir dans la partie en se reconstituant en centre local d’harmonisation des intérêts des parties prenantes avec cette fois-ci, les assurances soutenues du gouvernement américain. Le communiqué du 27 octobre signé par son Secrétaire général, l’Abbé Donatien Nshole, reprenant les 7 conditionnalités présentées à la diplomate américaine confirmerait cette option et laisse entrevoir la disponibilité de la CENCO à reprendre du service pour « finir le travail » et puis, persuader les parties à signer le texte sur les arrangements particuliers et le chronogramme des activités. Pour lui, la suite d’audiences n’est qu’un ‘’recadrage structurel des autres intervenants sur le réchauffement de l’Accord de la Saint Sylvestre. La CENI dont la sollicitation de 504 jours sortait du cadre de l’Accord a été rappelé à l’ordre, le Chef de l’Etat et autorité morale de la MP aurait été certainement aussi invité à revenir dans la partie et à éviter la démarche périlleuse dans laquelle il se serait engagé ; le Président de l’Assemblée Nationale et Secrétaire Général de la MP aurait reçu le même message, faire passer en priorité, les lois liées à l’organisation des élections d’ici 2018. Les deux courants de l’opposition, signataires et non signataires de l’Accord du 18 octobre 2016, auraient aussi été abordés dans le même sens. Nous supposons que le Premier Ministre, les membres du gouvernement ainsi que le président désigné du CNSA n’ont pas été consultés parce que l’action diplomatique était orientée vers le structurel’’, soutient-il. Que faire ? ‘’Le comportement préféré et attendu de la CENI ainsi que de l’ensemble du Gouvernement au sens large du terme, c’est d’organiser les élections pour une alternance démocratique en 2018 et pas à la fin 2018, avec au passage, la promesse d’assistance et d’accompagnement des USA ainsi que du reste de la communauté internationale. La réaction négative serait, pour la CENI et le gouvernement, de s’en tenir à leur schéma initial de fatigue électorale par un brouillage permanent de l’horizon politique et la sanction est déjà annoncée : arrêt de la coopération avec les Etats-Unis d’Amérique et, de surcroit, avec la communauté internationale. La rupture annoncée au terme de cette coopération, ne conduira pas à l’inertie des Etats-Unis, mais à une déconstruction agressive de l’architecture politique en place. Ce schéma a une portée historique bien connue de la classe politique congolaise. Le Président Mobutu l’avait, en son temps, appris à ses dépens’’, prévient-il. LPM Visite de Nikki Halley en RDC et avenir de l’Accord de la Saint Sylvestre : « Publication du calendrier électoral, Acte I » La première visite officielle de l’ambassadrice américaine Nikki Haley en RDC a suscité un enthousiasme bouleversant depuis que cette annonce a été faite et encore davantage durant son séjour du 25 au 27 octobre dernier en terre congolaise. Les conditions de son arrivée, son agenda de travail ainsi que ses déclarations dans la presse sont des signaux qui méritent une analyse en profondeur afin de saisir la portée réelle de sa présence, mais surtout les nouvelles perspectives qu’elle offre dans les efforts de résolution de cette grave crise politique qui risque de compromettre la paix et la stabilité internes et dans la sous-région. Au-delà de la charge symbolique qu’a pu avoir cette visite, trois aspects importants peuvent être épinglés en termes de capital diplomatique et porteurs d’espérance supposée ou réelle de la fin imminente de la crise dans le pays. On note, premièrement, l’affirmation du gouvernement américain de s’impliquer de manière plus directe dans la crise congolaise (I) ; deuxièmement, sa volonté de réchauffer la dynamique locale de sortie pacifique de la crise dans le cadre de l’Accord de la Saint Sylvestre (II) ; et, en dernier lieu, son dessein en tant que puissance emblématique de stabiliser rapidement et durablement la situation politique dans notre pays (III). La promptitude avec laquelle le Bureau de la CENI a publié le calendrier atteste de l’efficacité de l’action diplomatique engagée par le gouvernement américain ; et un détour par ce premier « out put » permettrait d’avoir un spectre plus large dans la compréhension du dilemme congolais de l’après-Nikki (III). Une implication exponentielle de la diplomatie américaine en RDC Nikki Haley n’est pas venue en RDC en qualité de représentante permanente des Etats-Unis auprès de l’Organisation des Nations-Unies, mais d’envoyée spéciale du Président Donald Trump. Ce qui veut dire en clair, que sa visite s’inscrit dans un cadre bilatéral plutôt que multilatéral comme beaucoup l’ont cru. C’est de la politique américaine dont il s’agit dans ce cas d’espèce ; une politique caractérisée par la rationalité de puissance qui échappe généralement à l’élégance diplomatique et aux caprices du droit international faisant jouer le pouvoir, soit de persuasion, soit de contrainte de l’Etat contrôleur (USA) sur la cible (RDC). L’affirmation d’un engagement diplomatique plus direct des USA ne se lit pas tant dans le reflexe de dédoublement actif du gouvernement américain qui préfère le canal d’exception de l’envoyée spéciale que celui traditionnel et permanent de son ambassadeur à Kinshasa, Dennis Hanskins. La démarche opérationnelle n’a donc pas changé depuis le Président Barack Obama. Mais, à la différence de la politique de l’administration démocrate qui a opté pour une résolution plus intégrée et indirecte par pivots (Etats de la sous-région ainsi que les organismes régionaux « CEEAC, CIRGL, SADC ou l’UA ») pour persuader le pouvoir de Kinshasa de tenir ses engagements, le mode opératoire républicain semble être celui de l’action directe, intensive et concentrée sur les acteurs immédiats de la crise. Ce procédé a l’avantage de renforcer la présence américaine et d’accroître ses responsabilités d’action dans cette crise. Les attitudes de Nikki Haley et ses déclarations dans la presse indiquent l’activation de la stratégie terminale de diplomatie non diplomatique qui a généralement pour inconvénient, d’amincir la marge de manœuvre politique des agents locaux et de faire passer en priorité, les préférences de la puissance répondante. L’unique posture qui s’impose malheureusement pour le gouvernement congolais aujourd’hui, c’est de chercher à afficher un comportement préférable et favorable face à la pression maximale et continue que va désormais exercer sur lui le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique. Ce qui pourrait avec plus de chance, accélérer la fin de la crise dont les deux dialogues de la Cité de l’Union Africaine et du Centre interdiocésain n’ont pas pu obtenir, faute justement de l’existence d’une puissance répondante en arrière-plan. Tout comportement contraire risquerait de rendre la contrainte envisageable. Le comportement préféré et attendu de la CENI ainsi que de l’ensemble du Gouvernement au sens large du terme, c’est d’organiser les élections pour une alternance démocratique en 2018 et pas à la fin 2018, avec au passage, la promesse d’assistance et d’accompagnement des USA ainsi que du reste de la communauté internationale. La réaction négative serait, pour la CENI et le gouvernement, de s’en tenir à leur schéma initial de fatigue électorale par un brouillage permanent de l’horizon politique et la sanction est déjà annoncée : arrêt de la coopération avec les Etats-Unis d’Amérique et, de surcroit, avec la communauté internationale. La rupture annoncée à terme de cette coopération, ne conduira pas à l’inertie des Etats-Unis, mais à une déconstruction agressive de l’architecture politique en place. Ce schéma a une portée historique bien connue de la classe politique congolaise. Le Président Mobutu l’a appris à ses dépens. Levier humanitaire et réchauffement de l’Accord de la Saint Sylvestre pour légitimer l’ingérence américaine. Le géni diplomatique américain est à rechercher, ici, dans les armes qu’il emploie pour valider et légitimer sa présence en RDC : la susceptibilité internationale et la subversion. La première se traduit dans le fait de manipuler le levier humanitaire pour prédisposer la conscience internationale à considérer l’action du gouvernement américain en RDC comme indispensable et salvatrice. La seconde le conduit à se servir de l’Accord de la Saint Sylvestre pour dissimuler ses propres préférences visant la modification des équilibres politiques et le changement du régime en place à court terme. L’agenda diplomatique de Nikki Haley a été soigneusement conçu pour obéir à ces deux stratégies, à lancer des signaux et des indices clairs et précis. La visite du camp des réfugiés de Kitchanga, le 26 octobre, a été une véritable campagne médiatique destinée à susciter une grande charge émotive au sein de l’opinion nationale et internationale. La corrélation que la diplomate établit dans ses déclarations entre l’insécurité, les violences à l’égard des femmes, l’enrôlement des enfants soldats et la crise politique a davantage servi à baliser les voies de sa visite éminemment politique. Les consultations politiques du 27 octobre étaient, en elles-mêmes aussi, un vrai art de communication. La préséance est établie de manière à imprimer d’avance les préférences américaines de sortie de crise pacifique en RDC : retour à la tracée politique alternative de l’Accord de la Saint Sylvestre «consolidé ». La primeur accordée à la Conférence Episcopale Nationale du Congo dans les consultations aura été déterminante. Demander à la CENCO de revenir dans la partie en se reconstituant en centre local d’harmonisation des intérêts des parties prenantes avec cette fois-ci, les assurances soutenues du gouvernement américain. Le communiqué du 27 octobre signé par son Secrétaire général, l’Abbé Donatien Nshole, reprenant les 7 conditionnalités présentées à la diplomate américaine confirmerait cette option et laisse entrevoir la disponibilité de la CENCO à reprendre du service pour « finir le travail » et persuader les parties à signer le texte sur les arrangements particuliers et le chronogramme des activités. La suite des audiences ne sont qu’un recadrage structurel des autres intervenants sur le réchauffement de l’Accord de la Saint Sylvestre. La CENI dont la sollicitation de 504 jours sortait du cadre de l’Accord a été rappelé à l’ordre, le Chef de l’Etat et autorité morale de la MP aurait été certainement aussi invité à revenir dans la partie et à éviter la démarche périlleuse dans laquelle il se serait engagé ; le Président de l’Assemblée Nationale et Secrétaire Général de la MP aurait reçu le même message, faire passer en priorité, les lois liées à l’organisation des élections d’ici 2018. Les deux courants de l’opposition, signataires et non signataires de l’Accord du 18 octobre 2016, auraient aussi été abordés dans le même sens. Nous supposons que le Premier Ministre, les membres du gouvernement ainsi que le président désigné du CNSA n’ont pas été consultés parce que l’action diplomatique était orientée vers le structurel. Plusieurs questions se posent, en effet, sur l’avenir politique et électoral en RDC après ce travail diplomatique et déterminant de Nikki Halley, à savoir : Quel sera le mode opératoire de la CENCO dans cette nouvelle phase marquée par la forte implication américaine dans la partie ? Que deviennent les récentes surenchères politiques des parties prenantes notamment, le schéma d’une transition sans Kabila que l’Accord de la Saint Sylvestre n’a pas prévue ? Le gouvernement en place demeure ou sera-t-il remplacé par un autre gouvernement d’union nationale plus « vertébré » reposant sur des partis politiques que sur des individualités débauchées ça et là ? La MP voudra-t-elle finalement s’aligner sur les préférences américaines ou va-t-elle risquer le pari d’une radicalisation face au gouvernement américain qui affiche sa ferme détermination à résoudre définitivement et durablement la crise congolaise ? L’opinion congolaise sera-t-elle favorable à de nouvelles recompositions politiciennes qui vont repousser, une nouvelle fois, l’alternance démocratique après celles de 2016 qui n’ont pas tenu leur promesse ? Quel avenir de paix et de stabilité pour la RDC ? En attendant les réponses pratiques à toutes ces interrogations, nous devons dans l’immédiat reconnaître que cette première visite officielle de la diplomate américaine va fortement impacter sur les attitudes des différents acteurs de la crise congolaise. L’après Nikki imposera des redistributions, soit dans le sens de l’alignement sur les préférences ou mieux, des pressions exercées directement par Washington sur le pouvoir de Kinshasa, soit dans le sens d’une radicalisation du régime en place avec tous les risques qu’impliquerait un tel comportement. Quelles réponses congolaises à la pression américaine ? Au stade de pression maximale, la puissance ne tient plus compte des préférences de l’interlocuteur. La négation de la souveraineté de l’interlocuteur entraîne sa perte d’initiative ou de contrôle du processus qui engage son propre destin. La diplomate américaine est venue dicter une opinion dominante à partir de laquelle va se calibrer celle de sa cible. Les lignes doivent bouger dans les différents Etats-majors dans le sens, soit de renforcement des attitudes favorables, soit de changement d’attitudes défavorables. Les alliés de Washington présents à Kinshasa vont se déployer pour jouer leur rôle de puissance secondaire, convaincre les différents camps de s’aligner sur les préférences émises par le gouvernement américain. Les jours qui suivent annoncent des rajustements considérables dans le chef des acteurs ciblés, c’est-à-dire, ceux qui ont figuré dans l’agenda de Nikki Haley, ceux qui sont supposés détenir un pouvoir, soit d’injonction, soit d’interférence dans l’évolution de la situation politique dans notre pays. Les dissonances seront de plus en plus perceptibles sur la scène politique à cause de l’inconfort psychologique dans lequel vont se retrouver les différents acteurs évitant d’être le premier à prendre l’initiative de frustrer l’« ami » américain. La CENCO qui s’est rétrécie dans un rôle citoyen d’audit du fichier électoral tente déjà d’arrondir les angles. La CENI par la voie de son 1er vice-président a annoncé la publication d’un calendrier électoral d’ici la fin de la semaine alors que ce manifeste devenait énigmatique. La Majorité, quoique renfrognée, ne semble pas être disposée à s’engager dans un bras de fer avec le gouvernement américain. La déclaration du 31 octobre lu par son porte-parole émet des signaux de conciliation, preuve que le message est passé. C’est dans l’opposition politique que les lignes ont bougé de manière spectaculaire, en dépit de certains invariants, telle que la surenchère d’une transition sans Kabila. L’impossibilité d’une mise en commun des composantes les plus représentatives commence à s’étioler à vive allure; tous s’accordent sur le principe de la formation d’une Grande Alliance de circonstance. Le Rassemblement, l’UNC et le MLC qui se sont affichés ensemble, le 27 octobre sous les bonnes grâces de Nikki Haley, tentent de maintenir l’élan quitte à persuader les fondamentalistes à jouer le jeu. L’unité de l’opposition est censée renforcer la lisibilité du schéma alternatif dans l’éventualité d’une réaction négative du gouvernement de Kinshasa. Des organisations de la Société Civile les plus éloquentes comme l’ACAJ, la VSV, la NSCC,… s’alignent formellement sur l’idée des élections et de l’alternance politique en 2018. Publication du calendrier électoral par la CENI : la Première réponse La publication du calendrier électoral par la CENI, le 5 novembre dernier, soit quelques jours seulement après le passage de Nikki Haley est le premier signal émis par la RDC. Dans ce parchemin électoral, deux dates semblent particulièrement importantes, au regard de leurs incidences politiques, à savoir : le 23 décembre 2018, jour des scrutins directs combinés Présidentiel, législatives nationales et provinciales ainsi que le 12 janvier 2019, retenue pour la prestation de serment du Président élu. Le Bureau de la CENI a, par ailleurs, insisté sur la nécessité pour les institutions intervenantes (Assemblée Nationale, Gouvernement, Président de la République, etc.) de respecter les charges qui leur incombent respectivement, afin de tenir ces échéances. Mais, on est en droit de penser aujourd’hui que ce calendrier qui loge dans les tiroirs de la CENI depuis longtemps, aurait subi des amendements après la vague soulevée par « l’affaire 504 jours ». C’est la copie retouchée qui a été présentée à l’Ambassadrice américaine dont le Gouvernement a préféré l’organisation des scrutins dans le premier semestre de l’année 2018 plutôt qu’à la fin comme le Bureau de la CENI l’a finalement décidé et publié. L’accommodement des USA et de la communauté internationale s’explique, par ailleurs. Cependant, s’il est admis que la publication de ce calendrier pourrait contribuer à faire baiser, tant soit peu, la pression diplomatique sur le pays -le Tweet consentant de Nikki Haley en est une illustration-, en interne, par contre, l’équation ne semble pas si simple. Le temps matériel retenu pour l’ensemble des opérations pose problème et les plateformes et partis politiques de l’opposition (RASSOP, UNC et MLC), récusent déjà ce calendrier de manière unilatérale et seraient même engagés dans des pourparlers autour d’un projet de déclaration commune qui sonnera, sans doute, l’unité retrouvée dans cette opposition. Une frange active et importante des Organisations de la société civile ainsi que des mouvements Pro-démocratie, contestent également ce calendrier jugé contraire à l’Accord de la Saint Sylvestre et projette des manifestations de rue dans tout le pays. La CENCO a promis de fixer l’opinion à l’issue de son Assemblée générale prévue à la fin de ce mois. Sans surprise, la MP a déclaré, par l’entremise de son porte-parole, soutenir ce calendrier. On est donc loin de l’effet stabilisateur attendu. Quand bien même la rue n’a pas spontanément réagi à la publication de ce calendrier comme le redoutait plus d’un, il serait tout de même saugrenu de se fier à cette tranquillité métastable et croire qu’il s’agit d’un acquiescement ou légitimation tacite de ce calendrier qui a la prétention de prolonger, sans le dire, ce gouvernement de crise. Les jours à venir seront de tous les enjeux. Ces nouveaux clivages au sein de la classe politique autour, cette fois-ci, du calendrier ne sont pas de nature à apaiser les esprits en cette fin d’année et à permettre la poursuite normale du processus électoral, voie obligée pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ce scénario d’une crise dans une crise risquerait de complexifier davantage l’équation congolaise et de mener à l’irréversible, si l’on n’y prend garde. La discordance entre le temps politique et le temps électoral est une situation inquiétante qui nécessite un travail d’harmonisation dans un cadre qui est difficile à définir aujourd’hui à cause de la méfiance qui s’est installée liée notamment, au manque de sincérité, de bonne foi dans la mise en œuvre de l’Accord lui-même. Il est difficile dans ce contexte de frustrations galopantes de croire au miracle des élections apaisées dans notre pays. Honorable Docteur Pierre Anatole MATUSILA
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