Décidément, tel père tel fils. Les Tshisekedi ont un langage caractéristique. Surtout quand il s’agit de peindre un tableau peu reluisant des personnes considérées indignes. Etienne Tshisekedi, parlant de Mobutu, ne choisissait pas les mots: “Monsieur Mobutu ment comme il respire”. Félix n’y va pas non plus par le dos de la cuillère s’agissant de Bruno Tshibala.

La marche de sommation aura lieu

De retour de l’Europe, Félix Tshisekedi a tenu une matinée politique au siège de l’UDPS qui est aussi convoité par l’aile dissidente dirigée par Bruno Tshibala. Durant cette matinée, Félix a armé de courage ses sympathisants en leur promettant d’être, cette fois-ci, avec eux à la marche du 19 décembre: “Prenez au sérieux cette marche de sommation (…) Je serai avec vous.” Et de les inviter de se défaire de la peur. “N’ayez pas peur”, a-t-il lancé.

On notera que lors de la marche précédente, pour l’empêcher d’y participer, sa résidence avait été ceinturée par la police quelques heures avant la marche. Elle avait dispersé à coups de gaz lacrymogène, un groupe de jeunes venus l’accompagner. Pour ne pas se laisser prendre, un membre de l’UDPS souligne que Félix Tshisekedi passera la nuit du lundi à mardi dans un endroit tenu jusque-là secret.

A propos de l’élection de Tshibala


Le premier ministre Bruno Tshibala et le président Joseph Kabila à Kinshasa.
Quelques jours après le départ de Félix Tshisekedi pour l’Europe, l’aile dissidente dirigée par Bruno Tshibala a tenu son congrès où ce dernier a été élu président national du parti, par acclamation, en remplacement d’Etienne Tshisekedi décédé le 1er février dernier. C’était le 10 décembre dernier.

La réaction de Félix Tshisekedi sur le sujet était attendue. Lors de la matinée politique du dimanche 17 décembre dernier, brisant le silence, avec des mots qui rappellent curieusement son défunt père, Félix crache du venin: “Il (Bruno Tshibala) n’a ni poids, ni influence pour changer les choses à l’UDPS. Celui qui remplacera à Etienne Tshisekedi n’est pas celui qui baisse son pantalon devant Kabila.”

Ne pas surtout faire une mauvaise lecture de “baisser son pantalon”. il ne s’agit pas des ébats homosexuels. “Baisser son pantalon” signifie au sens figuré “se soumettre, céder à la négociation, voire à l’humiliation.”  “Baisser sa culotte”, en usage depuis la fin du XXe siècle, cette expression reprend au figuré une situation gênante, intime; celle où la culotte est aux pieds, laissant voir sa nudité et donc, sa vulnérabilité. Il s’agit donc par extension d’être lâche.

Qu’il ait baissé son pantalon ou sa culotte, Augustin Kabuya tranche: “M. Tshibala est en train de prouver à la face du monde qu’il a été recruté par M. Kabila pour balkaniser l’UDPS”
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