Le ton monte en Afrique du Sud où chercheurs et journalistes affirment que les relations entre Pretoria et Kinshasa sont régies au seul bénéfice des relations très personnelles entre les présidents Jacob Zuma et Joseph Kabila.

Stephanie Wolters, responsable du programme de recherche sur la paix et la sécurité à l’Institut d’études de sécurité, affirme au journal sud-africain The Financial Mail, que les relations entre les deux pays sont liées par un rapport personnel.

“L’une des questions est que la politique [entre la RDC et l’Afrique du Sud] n’est pas régie par le ministère des affaires étrangères, ni par l’ambassade, et ils ne sont pas consultés, ils voient Kabila comme déstabilisant“, explique-t-elle, affirmant que les décisions entre l’Afrique du Sud et la RDC sont plutôt prises par la présidence entre Zuma et Kabila.

Cette approche hautement personnalisée permet au gouvernement de la RDC de s’en tirer avec de graves violations des droits de l’homme et réconforte Kabila, qui a durci sa position, expliquent nos confrères.

À la Commission des droits de l’homme de l’ONU en août dernier, l’Afrique du Sud a voté contre une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans la province du Kasaï, où les combats entre l’armée et une milice ont déplacé 1,3 million de personnes.

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), sous la direction de l’Afrique du Sud, a également échoué à faire face à la crise. Dans son discours de clôture du 37ème sommet de la SADC à Pretoria le en juillet dernier, Zuma a tacitement avalisé le report des élections en RDC au-delà de l’échéance de décembre 2017 convenue par la majorité et l’opposition l’année dernière.

“Fait frappant, les politiques de Zuma nuisent aux intérêts économiques de l’Afrique du sud en RDC“, explique toujours nos confères sud-africains. Grand Inga, un projet pharaonique sur le fleuve Congo destiné à fournir de l’électricité à la RDC et à la plus grande partie de l’Afrique australe, a été retardé à plusieurs reprises par l’instabilité politique à Kinshasa. Il offrirait une solution au déficit d’électricité et stimulerait le développement économique de la région.


“Alors que la crise en RDC persiste, la perte de revenus potentiels est déjà de plusieurs milliards de dollars“, revèle-t-on.

Par ailleurs, les entreprises sud-africaines opérant dans les secteurs miniers sont également de plus en plus concernées par l’attitude de Pretoria vis-à-vis de Kabila. Bien que les mines appartiennent pour la plupart à des entreprises chinoises, indiennes et étrangères qui ont des capitaux pour développer des actifs miniers congolais, les sociétés sud-africaines ont trouvé un créneau en tant que fournisseurs de services experts. Alors que le secteur minier de l’Afrique du Sud se rétrécit, la RDC offre une alternative attrayante pour absorber la main-d’œuvre excédentaire.

Ironie du sort, l’Afrique du Sud a été un acteur décisif lors des deux dernières élections, imprimant des bulletins de vote et les transportant dans des régions reculées de la RDC dans des avions de compagnies aériennes sud-africaines..

“Zuma a décidé de donner la priorité à la solidarité avec les autres chefs d’Etat”, conclut Mme Wolters. “Ce n’est pas surprenant quand on regarde la crise actuelle en Afrique du Sud, il a violé les droits de son propre peuple, pourquoi s’intéresserait-il aux droits des Congolais?”


politico.cd
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