En dépit des mises au point à répétition de plusieurs responsables de l’aile légale de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), et de son auto-exclusion du parti et partant de sa déchéance automatique du titre de Secrétaire général adjoint en mars 2017, le Premier ministre Bruno Tshibala a continué d’animer la dissidence. Au finish, il s’est fait élire président au terme d’un Congrès totalement ignoré des officiels attitrés, basés au siège situé sur la 11me Rue, petit boulevard, dans la commune de Limete.

Le constat à faire, à ce stade, est que le chef de l’exécutif national est entré en conflit avec l’article 97 de la Constitution, libellé comme suit : « Les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute activité professionnelle à l’exception des activités agricoles, artisanales, culturelles, d’enseignement et de recherche. Elles sont également incompatibles avec toute responsabilité d’un parti politique ».

En prenant cette disposition constitutionnelle au pied de la lettre, nombre d’analystes politiques pensent que Bruno Tshibala, qui se trouve être, comme par hasard, juriste de formation, devrait en tirer la conséquence qui s’impose à lui et démissionner purement et simplement de son poste. Il n’y a pas d’autre alternative pour lui. Il aurait pu solliciter un délai de grâce en attendant de se choisir un intérimaire si sa nomination à la tête du gouvernement l’avait surpris comme président de son UDPS.

Or, pour le cas sous examen, il s’est volontairement porté candidat à la présidence de son parti dans son costume de Premier ministre. S’il faut respecter la volonté du législateur, Bruno Tshibala doit assumer son option, laquelle s’assimile à la renonciation aux fonctions de Premier ministre. Logiquement, la Cour Constitutionnelle, gardienne de la loi fondamentale de la République, devrait s’autosaisir de son cas et appliquer rigoureusement la loi.

En attendant qu’il dépose sa lettre de démission du gouvernement, le défi le plus immédiat qui se présente à lui, c’est celui de l’implantation de l’aile dissidente de l’UDPS, assise jusque-là sur une base artificielle. Sans siège et sans base connue – la preuve en est que son Congrès s’est tenue en dehors de la permanence connue de tous – il va devoir recruter des cadres et des militants, à Kinshasa, en provinces, comme dans les rangs de la diaspora congolaise.

Sa tâche ne va pas être facile, au regard de l’attachement de l’écrasante majorité des membres de l’UDPS, au pays comme à l’étranger, aux héritiers spirituels laissés par Etienne Tshisekedi, à savoir Jean-Marc Kabund (Secrétaire général) et Félix Tshisekedi (Secrétaire général adjoint chargé des Relations extérieures).

L’une des bourdes commises par le Premier ministre est d’avoir décidé de prendre le fauteuil d’Etienne Tshisekedi avant le rapatriement de sa dépouille mortelle, l’organisation de ses obsèques et son inhumation. Le dédoublement de l’UDPS, un sport qui n’a jamais réussi aux dissidents dans le passé, risque de signer la mort politique de Bruno Tshibala aussitôt après qu’il aura rendu le tablier de chef du gouvernement.

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