*C’est une loi électorale qui aura bousculé tous les calculs, dans le microcosme politique congolais. Depuis qu’elle a été examinée et adoptée, lundi 4 décembre, dans la soirée, lors de sa première lecture à l’Assemblée Nationale, toute l’artillerie politique lourde s’est orientée vers le Sénat que dirige Léon Kengo wa Dondo, voici plus de dix ans. Hier, en effet, les Ministres du gouvernement Tshibala, issus de l’Opposition, sont montés au créneau, en brandissant la menace de quitter la barque, si jamais cette loi électorale-là, telle qu’elle est venue de la chambre basse du Parlement, passait en l’état. Ils ont promis, en outre, d’en parler, de vive voix, avec le Président du CNSA, le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat et, même, avec le Premier Ministre Bruno Tshibala, lui-même, pour dénoncer le fait que le texte sur lequel les Députés Nationaux se sont basés, pour accomplir leur tâche, n’aurait pas été celui qui avait été adopté en Conseil des Ministres. Et, parallèlement, les Députés de l’Opposition, ceux-là qui avaient vidé la salle, le jour de l’adoption, article par article, de cette loi électorale, sont, eux aussi, venus rencontrer le Président du Sénat pour lui présenter ce qu’ils considèrent comme étant des lacunes contenues dans cette loi, aux effets néfastes pour la paix et la démocratie en RD. Congo. Que fera Kengo qui, faut-il le rappeler, n’a plus que quelques jours d’ici le 15 décembre 2017, pour clôturer la session, régler le problème du Budget 2018 et celui de la loi électorale, sans assumer la responsabilité du nouveau retard dans l’application du calendrier publié, le 5 novembre 2017, par la CENI ? Toute la question est là. Le 23 décembre 2017, le peuple congolais est attendu devant les urnes. Il sera question de départager les acteurs politiques, engagés dans la course à la présidentielle ainsi qu’aux législatives nationales et provinciales, face à leurs ambitions. Pour y arriver, il ne serait pas exagéré de rappeler, ici, qu’il faudrait, outre le fichier électoral encore en constitution au Grand Kasaï, des lois essentielles. Il y en a deux, au total. La Loi électorale et la loi portant répartition des sièges. Il faudrait également des moyens financiers, logistiques et matériels, avant d’y associer des garanties de sécurité et de paix à travers le pays. Bien plus, la liste de ces exigences est longue, selon que la CENI, l’organe technique qualifié en la matière, avait présenté, tout récemment, toute une pile de contraintes dont chacune des parties impliquées, devra s’assumer pour faire avancer la machine du processus électoral. A tout ceci, l’Accord de la Saint Sylvestre, conclu sous la bénédiction des Evêques, le 31 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, recommandait, par ailleurs, l’application des mesures de confiance en termes de gestion consensuelle de la transition – matière à discussion-, ainsi que les mesures de décrispation politique qui prévoyaient, par exemple, les libertés de manifestations publiques et d’expression dans les médias publics. Au terme de ce même Accord, il était dit qu’il fallait mettre un terme à la question du dédoublement des partis politiques. Aujourd’hui, à environ douze mois après, le décor planté, n’a peut-être pas permis de réaliser toutes les projections faites, lors de discussions directes. On est obligé d’aller au-delà du 31 décembre 2017 puisqu’il n’est possible, techniquement, d’organiser les élections, cette année. La CENI via Nangaa en avait déjà longuement parlé. Le 5 novembre dernier, elle est y revenue, en insistant sur le fait que s’il y a retard, très prochainement, les parties impliquées en tireront, cette fois-ci, toutes les conséquences. Une manière, pour la CENI, de se frotter les mains et d’attendre, le moment venu, pour pointer du doigt accusateur sur telle ou telle autre partie concernée dont la Tripartite ‘’CENI-Gouvernement-CNSA’’ se chargera de l’évaluation. Il aura fallu des pressions combinées à l’interne tout comme à l’externe, pour parvenir à faire publier le calendrier avant la fin de l’enrôlement. Puisque, Nangaa qui avait besoin de 504 jours est revenu à un peu moins, pour fixer la tenue des élections en décembre 2018, lui qui tenait à les postposer à avril 2019, au plus tôt. Dernier virage Et, maintenant, les jours passent. La loi électorale arrive et elle est fortement contestée, alors que la session tire à sa fin. Le Budget 2018 arrive au Sénat, alors que la loi électorale est sur le grill. Ce jeudi 7 décembre, en comptant simplement les jours, il en reste 8, pour que les rideaux soient tirés, pour cette session. Et, comme il y a un problème d’argent, il ne faudra même pas penser à la convocation d’une session extraordinaire. Déjà, le gouvernement, jouant à la prudence, a demandé une loi d’habilitation au Parlement, pour agir dans l’intercession, par Ordonnance-LOI, en cas d’urgence. Comme quoi, toutes les dispositions sont prises, de ce côté-là. Pendant ce temps, l’aile dure de l’Opposition est restée scotchée sur l’affaire de la Transition sans Kabila, ni Nangaa ; elle ne décolère pas, en dépit de tous les appels de l’Onu et des Evêques. Par contre, elle revient sur la stratégie d’une nouvelle marche pacifique, pour le 19 décembre 2017. Au bout de compte, comment parviendra-t-elle à revenir sur le schéma des élections, dès lors qu’elle postule pour la reconfiguration de la CENI, l’élaboration d’un calendrier consensuel qui fixerait les élections à juin 2018 et l’abandon, in fine, des poursuites judiciaires et autres tracasseries à l’encontre des Opposants, devant les adversaires qui, apparemment, sont bien positionnés pour agir autrement, sur le terrain institutionnel, de la Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre, pour rempiler ? L’heure n’a-t-elle pas sonné pour que l’Opposition adopte de nouvelles stratégies en se préparant réellement pour la bataille électorale ?
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