Luzolo Bambi Lessa, ci-devant Conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de la Bonne Gouvernance, de la Lutte contre la Corruption et le Financement du Terrorisme, vient de se rappeler de nouveau à la mémoire collective des Congolais en ficelant plusieurs dossiers de
présumés « Kuluna » en cravate. On signale, à ce sujet, une vague d’arrestations opérées par des inspecteurs judiciaires attachés à son service, le mardi 12 décembre 2017, au Secrétariat général du ministère de l’Urbanisme et Habitat, à l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), ainsi qu’à la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK).

Selon l’acte d’accusation, il est reproché au Secrétaire Général à
l’Urbanisme et Habitat, la spoliation d’une dizaine d’immeubles de
l’Etat, dont celui communément appelé « UAC », qui aurait été vendu à
plus de quatre millions de dollars américains. Quant au Fonctionnaire
dirigeant de l’ACGT auprès de la Société Zenit, il serait impliqué
dans le détournement d’une dizaine de millions de dollars américains
destinés à la construction de plusieurs passerelles le long du
boulevard Lumumba, dont les travaux se trouvent présentement à
l’arrêt.
A la DGRK, on parle de faux en écriture, corruption, et détournement
des biens publics, sous couvert des comptes parallèles, à charge du
Directeur général Narcisse Lembo, du Directeur général adjoint
DidoIlembwe, du Directeur de brigade Rudy Kalala, de l’Inspecteur
fiscal FellyNgobila et du chef des bureaux Tumba et Luzolo.
Alors que l’affaire se trouve encore en instruction, on a enregistré
hier mercredi 12 décembre 2017 une réaction musclée du ministre de
l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi. Très remonté, il a protesté
contre l’arrestation du Secrétaire général de son ministère. A l’en
croire, le Conseiller Spécial Luzolo Bambi aurait dû l’informer au
préalable avant de cueillir son collaborateur par des inspecteurs
judiciaires. Il aurait même ajouté que ce ne sont pas dix mais plutôt
45 immeubles de l’Etat qui auraient été spoliés.
Ce que l’opinion a du mal à comprendre, c’est l’agitation du ministre
Kokonyangi, laquelle pousse à croire qu’il ne serait pas d’accord avec
l’initiative du Conseiller Spécial Luzolo. Et, pourtant, les rafles
opérées par des inspecteurs judiciaires dans les rangs de hauts
fonctionnaires de l’Etat soupçonnées d’avoir posé des actes indélicats
de gestion rentrent dans le cadre de la moralisation de la vie
publique par l’éradication des antivaleurs.
Ce ministre, qui accuse le Conseiller spécial d’avoir agi dans
l’anarchie et placé les présumés détourneurs des biens et fonds
publics dans des cachots privés, trouble les esprits avec une
révélation troublante relative à la spoliation d’au moins
quarante-cinq immeubles de l’Etat précisément dans le dossier sous
examen. La question que le commun des mortels se pose est de savoir ce
qu’il attendait pour actionner une procédure judiciaire à ce sujet.
Pourquoi s’agite-t-il alors que les interpellations lancées par Luzolo
Bambi vont dans le sens des poursuites judiciaires contre les présumés
spoliateurs immobiliers et du rétablissement ultérieur de l’Etat dans
ses droits ?
De quoi aurait peur le ministre de l’Urbanisme et Habitat ? Les
observateurs trouvent bizarre que ce membre du gouvernement soit le
seul à s’opposer à l’opération « mains propres » entreprise par le
Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de Bonne Gouvernance,
de Lutte contre la Corruption et le Financement du Terrorisme. En
principe, les ministres des Finances et des Travaux Publics et
Infrastructures ou le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, qui
représentent les différentes tutelles des personnes arrêtées, auraient
dû aussi donner de la voix. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Si Luzolo
a commis un abus de pouvoir, il appartient à la très haute hiérarchie
d’apprécier.
D’aucuns se demandent si le ministre Kokonyangi a la conscience
tranquille. On se souvient qu’il y a peu, son collègue Lumeya a annulé
un arrêté signé par lui et un autre par un ancien ministre des
Affaires Foncières, Félix Kabange pour ne pas le citer, désaffectant
et reversant la Concession Socopao II dans le domaine privé de l’Etat,
alors que cet espace est une propriété de la Société Commerciale des
Transports et des Ports (SCTP).
On est en droit de s’interroger sur les mœurs politiques en RDC, où
les bâtiments et domaines fonciers de l’Etat font l’objet d’une
spoliation éhontée, avec la complicité de ceux qui devaient protéger
le patrimoine public. A ce jour, de nombreux établissements
d’enseignement primaire, secondaire, supérieur et universitaires se
retrouvent dans la rue, car déguerpis par des particuliers acquéreurs
des biens publics spoliés. S’il n’y a plus personne pour protéger les
immeubles et concessions de l’Etat, que l’on a pris coutume de verser
dans le panier des « biens sans maître », celui-ci va être
complètement dépouillé à plus ou moins courte échéance.

Kimp
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