Samedi 2 novembre, le Rassemblement a annoncé une nouvelle marche de protestation contre le calendrier électoral que ce regroupement politique juge non-consensuel. Mais également, le Rassop a décidé de marcher pour exiger le départ sans condition de Joseph Kabila de la tête du pays au regard de l’accord de la Saint-Sylvestre qui limitait au 31 décembre 2017 la prolongation de son mandat. Il s’agira d’un remake de la marche ratée du jeudi 30 novembre dont les cause ont mis en alerte l’opinion congolaise dans son ensemble. Journée assez mouvementée qui a alimenté l’actualité avec notamment des interpellations de certains leaders dont Martin Fayulu, président du parti Ecidé et coordinateur des actions au sein du Rassop, Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de l’UDPS et Jean-Bertrand Ewanga, président du FCR. Si ces cas d’interpellation ont retenu l’attention de l’opinion, les observateurs ont parallèlement noté des absences de taille dans la pléthore des leaders politiques que comme le Rassemblement. Ce qui a suscité des questionnements autant sur la cohérence même des actions initiées au sein de la plateforme, sur l’adhésion de tous, et même sur la cohésion du groupe. Des leaders aux abonnés absents Plusieurs leaders du Rassemblement ont manqué à l’appel ce jeudi 30 novembre. On se rappellera que joint par le reporter d’ACTUALITE.CD, Martin Fayulu avait déclaré se trouver au siège de l’UDPS en compagnie de Jean-Marc Kabund et dans l’attente des autres leaders avant de lancer les hostilités. Deux heures plus tard, comme personne ne s’est ajouté à la liste de présence, les deux hommes ont décidé de sortir. Ils ne feront pas plus de 300 mètres avant d’être stoppés par les forces de l’ordre. La suite on la connaît. Le premier grand absent, c’est Félix Tshisekedi, président du Rassemblement. Bloqué dans sa résidence par les forces de la police, plusieurs commentaires lui reprochent de ne pas avoir vu venir cette mesure. “ Je voulais venir avec les combattants. Kabund est sorti un peu plus tôt, et c’était bien fait. Moi, j’ai attendu que les jeunes se réunissent pour aller ensemble avec eux, comme convenu, mais ce n’était pas la bonne stratégie. Quand les jeunes commençaient à arriver, ils ont été violemment chargés par les policiers qui m’ont bloqué à l’intérieur de mon domicile. Ils m’ont empêché de sortir. Ils ont tout bloqué jusqu’à 13 heures. C’est une erreur stratégique de ma part. Je n’aurais pas dû attendre les jeunes. J’aurais dû les précéder”, s’est expliqué Félix Tshisekedi. Au sein de l’opinion, un débat est né de cette déclaration. “Mais la stratégie suppose l’anticipation des choses en vue d’atteindre un objectif”, commente-t-on. Pierre Lumbi, second au sein du Rassemblement et président du conseil des sages, n’a pas non plus répondu présent. Une absence très remarquée d’autant plus qu’aucun membre du G7, plateforme dont il est président, ne semble avoir répondu à l’appel. Un autre absent, c’est Claudel Lubaya, président de l’UDA Originelle. Connu pour ses virulentes déclarations contre le pouvoir et un des ténors de la plateforme Dynamique de l’opposition, Claudel Lubaya n’a pas été aperçu pendant les évènements de ce jeudi 30 novembre. “J’étais très actif. J’ai pratiquement tenu le centre de crise. Si vous allez sur le compte Twitter de l’UDA, beaucoup d’informations que vous avez reçues sont parties de là. Je crois bien que 90% d’informations sur le déroulement des événements”, a-t-il dit. Le président de l’Envol, Delly Sessanga, que certains observateurs qualifient de plutôt administratif, n’a pas souvent l’habitude de marquer sa présence dans les événements bouillants. Avec un discours ferme, mais modéré et empreint à plus de logique, il fait office d’enfant de bourgeois au sein de l’opposition. Christian Mwando. C’est l’homme qui en compagnie de Fayulu va rencontrer le Gouverneur Kimbuta la veille de la manifestation, sur invitation de ce dernier, pour trouver un terrain d’entente. Lui, c’est aussi celui qui, avec les autres membres de la délégation, va signifier à Kimbuta que la constitution permet d’informer et non de demander une autorisation. C’est la délégation dont il faisait partie qui va déclarer au gouverneur que malgré l’interdiction, la marche aura bel et bien lieu. Le G7, fer de lance du soutien à la candidature déclarée de Moïse Katumbi, les membres et les partis qui le composent ont brillé par une absence de taille pendant les évènements du 30 novembre. Stratégie différente, problème de coordination ? “L’information n’a pas suffisamment circulé en terme de mise en route” De l’avis de certains membres du Rassemblement, il s’est posé un problème de communication dans la mise en œuvre des actions. C’est à dire que d’une certaine manière tout le monde n’a pas eu la même information au même moment. “Je crois qu’il y a eu un problème. Ce qui n’a pas fait l’objet d’une consigne spécifique pour tout le monde. Je suis presque tenté de croire que les gens n’avaient pas tous la même information. Et quand il n’y a pas d’information, en terme d’opérationnalité, ça pose problème” (Claudel Lubaya) Martin Fayulu, chargé de la coordination des actions au sein du Rassemblement n’a pas pu être joint à cet effet. Avec une nouvelle marche annoncée pour le 19 décembre prochain, la question que se pose les observateurs est de savoir si le Rassop a pris le temps de faire l’autopsie de la précédente. “Pour moi, je ne suis pas pour cette projection de marche du 19. Réunissez-vous d’abord toute l’opposition d’ici peu de jours, quelles que soient vos divergences, et trouvez une stratégie commune. Voyez ce que vous pouvez faire ensemble. Comment comprendre que les opposants de Goma se sont très engagés et déterminés que vous qui êtes les têtes d’affiche?”, commente Thotho Mutombo, un internaute. “Je crois que le Rassemblement devrait prendre d’autres stratégies. Ces histoires de marche ne donnent que de mauvais résultats. Seuls les manifestants sont torturés et non ceux qui sont à la tête. A part le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, qui a été sévèrement interpellé dans la marche du 30 novembre et Martin Fayulu et Ewanga. Les autres ne nous donnent aucun espoir. Je ne souscris pas à la justification du président du Rassemblement d’après laquelle il devrait quitter tôt sa maison pour ne pas être en résidence surveillée… Je crois qu’en interne rien ne rassure, alors que la diaspora a déjà fini sa part. La diaspora a réussi sa mission et n’attend que nous qui sommes au pays. En interne, les choses ne semblent pas marcher. Il y a beaucoup de promesses vaines. Ça inquiète la population”, dit à son tour Tony Kayamumba. Pour beaucoup au sein de l’opinion, le Rassemblement n’a pas encore démérité mais pourrait voir ses côtes baisser si une nouvelle action fait de nouveau flop. Problème de mise en route ou de réadaptation stratégique ? Une chose est sûre, une nouvelle absence des leaders aux actions pourrait peser lourd pour une population déjà inquiète.
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