L’instruction au fond dans l’affaire des présumés miliciens Kamwina Nsapu se poursuit. Deux prévenus sont passés à la barre au cours de l’audience d’hier jeudi 11 janvier à la prison militaire de Ndolo. Ils ont catégoriquement rejeté les déclarations recueillies auprès des OPJ et des auditeurs du ministère public lors des auditions sur procès verbaux. Une démarche qui consiste à étouffer la vérité, estime l’Officier du ministère, tout en brandissant les faits.

Jour pour jour, on en est à la 7ème audience au procès des présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu. Les prévenus convoqués à la barre au cours de l’audience d’hier ont multiplié des stratagèmes pour nier les faits pour lesquels ils sont poursuivis. Ils disent ne rien savoir des attaques perpétrées au courant de l’année passée au poste de la Police sur la 11ème rue Limete, à la maison communale de Kalamu, au PGI de Matete, à la prison centrale de Makala et au Grand marché de Kinshasa.
Le premier à comparaître au cours de l’audience d’hier fut le prévenu Kabamba Kaleyi. Une seule des préventions à sa charge n’a été abordée, à savoir la participation à une entreprise terroriste. Après lui avoir rappelé ses chefs d’accusation, le tribunal n’a pas tardé à attaquer des questions permettant de reconstituer les circonstances dans lesquels les faits évoqués ont eu lieu.

CONTRADICTIONS
Aux questions relatives à la circonstance ayant concouru aux faits pour lesquels il est poursuivi, le prévenu a donné des réponses contradictoires. Il disait tantôt une chose, tantôt son contraire. Niant le contenu des procès verbaux dressés par l’OPJ et par l’auditeur du Ministère public, le prévenu Kabamba a tout de même reconnu sa signature apposée sur ces documents.
Pour leur part, l’Officier du ministère public et les parties civiles se sont beaucoup attardé sur la question de la carte d’électeur, détenue par ledit prévenu portant l’identité d’une autre personne. L’accusé estime que cette carte est la conséquence de l’inattention dont font montre les agents de la CENI lors de son enrôlement dans un centre l’enrôlement situé dans la commune de Selembao.
La partie civile RDC, conduite par le bâtonnier national Me Matadi Wamba, a demandé au greffier du tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe d’acter la contradiction notée dans les réponses données par le prévenu quant à la date de son arrestation, le jour où il à été délogé à Selembao pour la commune de Kinshasa où il a cohabité avec son frère, ainsi qu’à la date de l’obtention de sa carte d’électeur.
Le prévenu Kabangu Kazadi, deuxième à comparaître a, contrairement à son prédécesseur, reconnu certaines informations contenues dans les procès verbaux, brandits par la juridiction militaire.

CONFRONTATION
Soucieux d’obtenir plus renseignements à son sujet, le tribunal a décidé de le confronter avec deux autres prévenus dont les renseignements contenus dans les procès verbaux se recoupent. Il s’agit de Kapinga Fatou et de Mazarin, secrétaire général adjoint de l’Udps, accusé de l’avoir recruté dans le mouvement terroriste Kamwina Nsapu/aile Kinshasa.
Le ministère public a, quant à lui, demandé aux prévenus d’ouvrir leur cœur, afin de fournir au tribunal toutes les informations nécessaires aux faits mis à leur charge. Il a, inversement, invité les avocats à respecter les règles déontologiques régissant leur profession, ainsi que celles relatives à la procédure judiciaire militaire.
« Avant d’arriver au tribunal, les prévenus ont été interrogés à la Police et au niveau de l’auditorat. C’est donc une instruction qui suit son cours normal. Nous disposons des procès-verbaux antérieurs. Si les prévenus osent dire des choses contraires à ce qu’ils ont déclarés antérieurement, le ministère public et le Tribunal tireront les conséquences. Je crois qu’ils développent des stratégies visant inutilement à bloquer la procédure. Nous sommes confiants, car ces dossiers contiennent des preuves de nature à ce que des peines sévères soient prononcées », a rassuré le bâtonnier Mbere Moba.
Après avoir écouté les uns et les autres, le président du Tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe a décidé de suspendre l’audience en renvoyant la cause au mercredi 18 janvier prochain. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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