Alors que le débat autour du successeur et de l’avenir politique du président de la République ne cesse d’alimenter les conversations au sein de la classe politique, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a, dans une interview à Voa Afrique, confié que le chef de l’Etat Joseph Kabila "désignera son dauphin" pour bientôt soit au "mois de juillet prochain ". "En aucun cas, le président ne va violer la Constitution. Nous ne sommes dans aucune procédure de modification de la Constitution qui passe par un référendum. Nous sommes dans les préparatifs des élections", a déclaré Mende, précisant que "la Constitution ne prévoit pas que le président puisse se représenter une troisième fois consécutive." Maintenant que le référendum n’étant plus à l’ordre du jour car non retenu dans le calendrier électoral publié le 5 novembre dernier par la CENI, il y a plus que fort à parier que la kabilie aura un candidat en dehors du Raïs. Ce qui pose la question du dauphin. Le problème, croit-on savoir, c’est le qui. Le prochain Calife, ce sera qui ? En 17 ans de carrière politique au sommet de l’Etat, voilà Joseph Kabila confronté à un choix véritablement existentiel. Pour l’Autorité morale de la MP, il ne suffira pas seulement de désigner la personne à même de garantir les acquis du pouvoir kabiliste et les intérêts du président. Pas facile quand on considère le caractère versatile du personnel politique congolais, à l’instar des alliances qui se font et se défont, non autour des idéologies, mais autour des intérêts et du positionnement. Ce qui est le contraire, par exemple, de beaucoup de pays d’Afrique australe comme la Namibie, la Tanzanie, le Zimbabwe... où les partis au pouvoir se maintiennent à la tête de l’Etat au gré des élections. Par exemple, la Tanzanie, il y a longtemps que Julius Nyirere n’est plus aux commandes du pays, mais son parti a conservé le pouvoir jusqu’aujourd’hui. Il en est de même du Mozambique où le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) gouverne le pays sans interruption depuis l’indépendance. Désigner un dauphin, c’est un exercice extraordinairement délicat et compliqué pour le Raïs. Et le contre exemple angolais où le dauphin de Dos Santos n’a pas tardé à faire le menage aussitôt installé devrait inciter à beaucoup de réflexion. FDA Mende annonce la désignation du dauphin de Kabila en juillet prochain Dans une interview exclusive à VOA Afrique, Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement RD-congolais et ministre de communication et médias assure que le Président Joseph Kabila entend respecter la constitution RD-congolaise et quitter le pouvoir après les élections du 23 décembre 2018. Il annonce aussi que le président RD-congolais désignera son successeur au sein de la Majorité présidentielle d’ici le mois de juillet prochain. VOA Afrique : Quel est l’objet de votre passage à Washington ? Lambert Mende : « Nous avons échangé des informations avec Donald Yamamoto, le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines sur la situation sécuritaire et sur la Monusco. Vous savez que les Etats-Unis sont les premiers contributeurs au budget de la mission onusienne en RDC. Nous avons aussi discuté des préparatifs des élections. Je lui ai dit que nous sommes dans la dernière ligne droite. Aujourd’hui même, nous terminons l’enregistrement des électeurs dans le Kasaï. Nous avons eu quelques retards mais nous sommes sur le bon chemin pour aller aux élections et respecter le calendrier établi par la commission électorale . » Etes-vous sûr que la RDC votera bien le 23 décembre 2018 ? « Affirmatif ! Le 23 décembre, nous aurons trois élections en une séquence. » Corneille Nangaa, le président de la CENI, affirme que les élections « doivent consacrer l’alternance au niveau suprême » en RDC. Qu’en pensez-vous ? « Bien sûr. Pourquoi pas. Ça peut se concevoir au niveau des personnes, pas des familles politiques. » Lors de sa conférence de presse, Joseph Kabila n’a pas dit clairement qu’il ne se représentera pas à cette élection. « Si, le président a répondu clairement. En aucun cas, le président ne va violer la constitution. Nous ne sommes pas dans aucune procédure de modification de la Constitution qui passe par un référendum. Nous sommes dans les préparatifs des élections. La constitution ne prévoit pas que le président puisse se représenter une troisième fois consécutive. » Si Joseph Kabila ne se représente pas conformément à la Constitution, qui sera son « dauphin » ? « Cela regarde le président et notre famille politique. Joseph Kabila a sans doute une petite idée là-dessus. Nous sommes en train de nous concerter. Lorsque la CENI ouvrira le dépôt des candidatures, nous ferons connaître notre candidat mais le moment n’est pas venu. » Le changement de statuts au sein du PPRD, est-ce une coïncidence ? « Le PPRD a le droit de modifier ses statuts quand il le veut. C’est un parti politique en démocratie. Je ne peux pas commenter cela davantage, n’étant pas membre du PPRD. » Comment qualifieriez-vous les relations aujourd’hui entre le gouvernement congolais et l’église catholique ? « Nous n’avons pas de crise avec l’église catholique. Nous avons un problème avec quelques membres du clergé de l’église catholique qui se mêlent trop de politique politicienne et qui opposent les Congolais entre eux. C’est le cas actuellement à Kinshasa et c’est une mauvaise chose, nous le disons clairement. » Notamment Mgr Laurent Monsengwo, cardinal de Kinshasa ? « Je n’ai pas à citer des noms, vous le connaissez, vous l’avez cité vous-même. » « Que les médiocres dégagent » dit Mgr Monsengwo, qu’en pensez-vous ? « C’est une insulte et je ne souhaite pas élaborer pour ne pas descendre dans ces bas-fonds. » Maintenez-vous le bilan officiel de 2 morts en RDC suite à la marche du 21 janvier ? « J’ai rencontré hier des ONG, parmi celles qui avaient lancé ces chiffres, au siège d’Open Society. Quand j’ai demandé des noms, elles ont étéincapables de les donner parce qu’un mort ça a un nom quand même, un mort ça a une famille. Nous nous savons qu’il y a eu deux personnes mortes : l’une atteinte par un tir d’un policier qui a prétendu agir en légitime défense, ce qui n’a pas été confirmé par l’enquête. Ce policier passe d’ailleurs devant la cour martiale. La deuxième victime a été amenée blessée à l’hôpital par des personnes qui se sont enfuies, sans s’identifier. L’enquête se poursuit. Nous avons aussi lancé un appel a témoin pour quiconque sait s’il y a d’autres victimes afin de lancer des enquêtes. » Lors des marches du 31 décembre, Nikki Haley, ambassadrice américaine aux Nations Unies, s’était déclarée horrifiée « face à la cruauté et la brutalité contre des civils innocents » en RDC. Aujourd’hui, la relation est-elle aplanie avec les Etats-Unis ? « Nous sommes aussi horrifiés par les violences de ce jour-là de la part de ceux qui ont initié les manifestations pour créer le chaos dans notre pays. Ne croyez pas que Nikki Haley est la seule personne horrifiée par la violence. Nous souhaiterions aller vers des élections apaisées mais quand des gens commettent des actes violents, nous les condamnons. Ces violences ne sont pas le fait de la police ni du gouvernement. »
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