12 février 2012- 12 février 2018, il y a six ans mourait Augustin Katumba Mwanke à l’âge de 48 ans, dans un crash d’avion au Sud-Kivu. Six ans après, la Kabilie demeure orpheline de ce stratège presque désintéressé. Qu’on l’ait aimé ou pas de son vivant, Augustin Katumba Mwanke avait le sens du régime et travaillait à sa manière pour que le régime Kabila prenne corps et s’enracine. Ce qui était légitime au demeurant. On l’a vu concocter, en toute humilité, des stratégies dans l’ombre. Y compris dans l’hémicycle où beaucoup se donnaient en spectacle. L’élu de Pweto, réélu à la fin de 2011, dans l’ex-province du Katanga, pour le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), agissait de manière perspicace et effacée. Au sein du cercle étroit et discret des fidèles de Joseph Kabila, c’était sans doute le plus influent et le plus proche du président, même s’il n’occupait aucune fonction officielle au cabinet de ce dernier. Il lui prodiguait de nombreux conseils. On l’a vu faire nommer des personnalités à profil pour consolider le régime. On l’a vu jouer de son carnet d’adresses à l’international pour les mêmes fins. On reconnaît même son empreinte sur les contrats passés avec la Chine en 2007 et dans toutes les grandes décisions concernant le secteur minier. Après sa mort, force est de constater que les différents mandarins de la " Kabilie ", à quelques exceptions près, prêchent chacun pour leur propre chapelle. Quand ils proposent à des postes ou à des nominations, c’est plus pour leur propre confort que pour le bien du régime de Kabila. Et les exemples sont légions. Moralité, la " Kabilie " apparait au vu de nombre d’observateurs, comme une juxtaposition d’intérêts plutôt que comme un groupe cohérent à la poursuite d’un idéal commun ou d’une cause commune. Un peu sous le modèle « chacun pour soi et Kabila pour tous ». Le Président de la République le sait d’ailleurs. Dans une interview accordée à " New York times " le 3 avril 2009, et plus tard, le 10 mai de la même année, dans un autre entretien au journal " Le Soir ", Joseph Kabila a déploré "n’avoir pas quinze hommes pour transformer le pays". Il pourrait même ajouter quinze hommes de la trempe de Katumba. Et tout récemment dans sa dernière conférence de presse de janvier dernier, il fait l’aveu de ne pas pouvoir changer l’homme congolais. A ce propos, le chef de l’Etat fait aussi le procès de son propre régime, de son propre entourage, bref de tous ses proches qui gèrent avec lui. UN VIDE TOUJOURS PAS COMBLE Certes, Augustin Katumba Mwanke n’a pas été un sain. Mais cet homme-là a laissé un vide qui, six ans après, n’est toujours pas comblé. Les cimetières, disait George Clemenceau, "sont remplis des gens qui se croyaient indispensables". Cela est vrai mais il y a des gens auxquels on succède sans les remplacer. Qualifié d’éminence grise de Joseph Kabila, Augustin Katumba Mwanke, surnommé "l’autorité morale", a succombé le dimanche 12 février 2012, dans le crash d’un avion à Bukavu, dans la partie Est de la RDC, avec deux membres d’équipage américain. Cinq des huit passagers ont survécu, après s’être grièvement blessés. Parmi eux figurait l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, alors ministre des Finances, le gouverneur du Sud-Kivu, Marcelin Chisambo, et Antoine Ghonda, ancien "ambassadeur itinérant" du président congolais. Le crash avait eu lieu lors de l’atterrissage manqué du biréacteur Gulfstream 200 venant de Kinshasa via Goma. Celui-ci s’est posé " au milieu de la piste, avant de terminer sa course dans un ravin après la piste.
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