Dénonçant ce qu’il considère comme des « graves irrégularités » dans le processus de la présentation de la thèse du Docteur Augustin Matata Ponyo, le Professeur Evariste Mabi Mulumba démissionne de son mandat de Directeur de l’Ecole Doctorale de la Faculté des Sciences Economiques de l’Université Protestante au Congo (UPC). Dans sa lettre de démission, il ne s’attaque ni à la forme ni au contenu de la thèse, encore moins à sa défense et à la qualité du jury. Quand on s’y penche de près, on tombe rapidement d’accord qu’il s’agirait d’un faux scandale. Analyse de faits qui laissent penser qu’il est pour quelque chose dans la tentative de déstabilisation du Premier Ministre honoraire.

Dès l’entame de sa correspondance, ce Professeur des universités qui est pourtant réputé lucide commet une grave erreur sur la date en écrivant dans son en-tête « 13 février 2017 » en lieu et place de 13 février 2018 . Est-ce une preuve qu’il l’a rédigée dans la précipitation ? Sans l’ombre d’un doute. Première erreur, alors qu’il est censé avoir pris son temps car, cela fait près de deux semaines depuis la soutenance de la thèse du Docteur Matata!

Le principal argument qu’il évoque est le fait que l’arrêté ministériel fixant les normes d’opérationnalisation des enseignements du 3ème cycle en RDC n’a pas été respecté. « Il est relevé le non-respect de la durée conduisant à l’obtention du diplôme de doctorat qui doit être de trois ans au minimum et cinq au maximum à compter de la date de l’obtention du diplôme de DEA par le doctorant. Le doctorant Matata a obtenu son diplôme de DEA en janvier 2016 à l’UNIKIN et sa défense publique de thèse a été organisée par l’UPC le 3 février 2018, soit après une période de moins de trois ans », écrit-il.
Sur ce point, ce professeur pourtant autre fois célèbre semble avoir mal interprété les dispositions en vigueurs. En effet, bon nombre des Professeurs dont d’anciens recteurs d’universités s’accordent sur le fait que les trois et cinq années dont il est ici sont des années académiques et pas des années civiles comme il l’entend. Telle est par exemple la lecture du Conseil facultaire de la Faculté de droit de l’Université de Kinshasa. « Or, Augustin Matata, avait obtenu son diplôme de DEA au cours de l’année académique 2015-2016 et après l’année académique 2016-2017, il a totalisé au cours de cette année 2017-2018, trois années académiques. Ainsi, il est évident que contrairement à ce qu’affirme le désormais ex Directeur de l’Ecole Doctorale de la FASE de l’UPC, il a respecté la durée exigée par l’arrêté Ministériel n°175 du 22 décembre 2015 et est donc couvert », tranche un ancien Recteur d’une université publique. Deuxième erreur monumental!

Une œuvre de ses rivaux politiques?
Derrière ce dont l’on peut qualifier de faux scandale, qui cible le Premier Ministre Honoraire, difficile de ne pas voir la patte de ses adversaires politiques, qui organisent des messes noires à Bandal et qui chercheraient à tout prix à affaiblir, ou mieux à éliminer celui qu’ils considèrent comme l’un des présidentiables les plus sérieux et dont ils redoutent l’encrage social sur toute l’étendue du territoire national. Ainsi, certaines fuites d’informations parvenues à Alternance. CD révèlent que le Prof Mabi Mulumba revenait récemment d’Idaba Mining, le haut sommet international annuel sur les mines, tenu du 04 au 08 février 2018 à Cap Town en Afrique du Sud où il était logé dans un palace et traité comme un prince. Point n’est besoin de citer ici les noms de ses bienfaiteurs occasionnels car, personne ne les ignore.

Selon nos sources, les principales raisons de son séjour au pays de Nelson Mandela auraient été notamment les négociations pour le convaincre de souiller la réputation de l’ « homme à la cravate rouge », en échange apprend-t-on, « des sommes trébuchantes et de promesses de postes juteux », au cas où le plan diabolique de tireurs de ficelles de cette cabale se réaliserait.

A en croire un communicateur de la Majorité présidentielle, ces coups bas seraient liés à l’actualité politique au pays, relative aux élections prévues le 23 décembre prochain et surtout aux tractations en cours au sein de la famille politique du Chef de l’Etat en vue de la désignation du dauphin de ce dernier. Selon toute vraisemblance, le pro domo fait par le docteur Matata dans sa thèse notamment en défendant son bilan gêne bon nombre de cadres de la MP qui espèrent bien se voir désigner candidats à l’élection présidentielle.
Matata fait peur…

En effet, dans sa thèse intitulé « Qualité de l’ajustement budgétaire et croissance économique: le cas de la République Démocratique du Congo (1974-2015) », laquelle lui a valu, après sa brillante défense le 3 février 2018, le titre de Docteur en Sciences Economiques, Matata Ponyo présente entre autres, les prouesses économiques réalisées par la RDC entre 2010 et 2015. Cette période est justement celle durant laquelle il a dirigé le Gouvernement de la République et opéré des réformes économiques courageuses mais qui, ont fait des nombreuses victimes parmi ceux qui se considéraient et se considèrent encore comme des « intouchables » du système en place.

« Ayant tiré les leçons des conséquences néfastes de sa rigueur et de sa discipline sur leur comportement prédateur sur les richesses du pays, ils font tout pour le mettre hors-jeu », analyse un connaisseur de la scène politique congolaise. De là dire qu’ils sont derrière cette fausse affaire de thèse de doctorat, on ne serait pas loin de la vérité surtout si on la place dans le contexte politique actuel où les rumeurs sur les probables dauphins de Joseph Kabila vont bon train.

Outre ces manipulations politiques, certains intellectuels congolais évoquent aussi l’hypothèse d’une jalousie qui animerait le Prof Mabi Mulumba, lui qui est considéré comme l’un des grands économistes du pays. « C’est dur pour lui de voir d’autres émerger dans le secteur où son point de vue faisait parfois office de parole d’évangile. Connaissant bien le niveau de l’enfant de Lumbulumbu, il pourrait craindre qu’il le détrône surtout que même à l’international, des professeurs mondialement célèbres à l’instar de Professeur James Robinson, de l’Université de Chicago aux Etats-Unis et Prof François Facchini de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ne tarissent pas d’éloges à son égard », avance un Professeur membre de l’école doctorale de l’UPC qui se dit choqué. Il révèle que ce donneur de leçons autoproclamé a fait sa thèse sur le café avant de se reconvertir miraculeusement en Professeur en Economie monétaire.

Par ailleurs, d’aucuns se disent surpris d’entendre le Prof Mabi défendre la régularité, lui qui signale-t-on, « continue à siéger dans un Sénat qui va de glissements à glissements et qui a fait près de deux mandats de manière continue ». Cet ancien dignitaire du MPR qui a occupé des fonctions importantes durant sa carrière politique semble confondre les époques. Heureusement que les temps ont changé. Nous reviendrons avec plus de détails sur son passé politique.

RD44

alternance.cd
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