Le Rwanda a ouvert des enquêtes sur la cause des manifestations après que l'armée a utilisé mardi des balles réelles pour disperser les réfugiés congolais qui sortaient de leur camp pour protester contre les mauvaises conditions de vie.


"Les représentants des réfugiés ont rencontré la direction du camp, les autorités locales et les agences partenaires des Nations Unies pour discuter de l'incident", fait savoir dans une déclaration, le directeur des affaires des réfugiés au ministère de la gestion des catastrophes et des réfugiés, Jean Claude Rwahama.

Des réfugiés congolais au Rwanda ont déclaré que des soldats leur avaient tiré dessus et blessé au moins deux personnes.

Les autorités rwandaises reprochent aux réfugiés d'avoir provoqué la violence.

"Il est regrettable que certains réfugiés aient eu recours à la violence alors même que les autorités locales et le personnel de sécurité s'efforçaient de trouver une solution à leurs problèmes", a déclaré M. Rwahama.

Entre 3 000 et 4 000 réfugiés campaient devant les bureaux de l'agence des réfugiés des Nations unies dans le district de Karongi, dans l'ouest du Rwanda, depuis mardi, après avoir quitté le camp de Kiziba pour manifester.

Plus tôt dans la journée, un responsable du HCR a déclaré aux réfugiés qu'ils ne pouvaient rien faire à moins qu'ils ne retournent au camp.

Il a affirmé que la question est maintenant entre les mains du gouvernement du Rwanda.

Louis Maombi, président du comité des réfugiés congolais du camp de Kiziba, a déclaré à VOA qu'ils étaient surpris par le changement de ton du HCR.

"On nous a promis une réunion avec les responsables du HCR et du gouvernement rwandais. Maintenant, on dirait que nous sommes abandonnés", a déclaré Maombi.

Les manifestations ont fait suite à une décision du Programme alimentaire mondial (PAM), un partenaire de l'ONU, de réduire l'aide alimentaire aux réfugiés de 25 pour cent en raison de la pénurie de financement.

La déclaration du gouvernement indique que tous les réfugiés accueillis au Rwanda sont affectés par cette décision du PAM.

"Nous sommes conscients des droits des réfugiés, mais nous devons également nous assurer qu'ils respectent les lois du pays hôte. La police mènera donc des enquêtes approfondies sur cet incident, afin d'établir la responsabilité et de veiller à ce que cela ne se reproduise pas", précise le communiqué du gouvernement rwandais.

Les réfugiés demandent à être réinstallés dans un autre pays. Si cela n'arrive pas, ils disent qu'ils retourneront dans leur pays d'origine.

Le camp de réfugiés de Kiziba est l'un des plus anciens camps du Rwanda et abrite environ 17.000 Congolais. Le camp a été ouvert en 1996 pour accueillir les Congolais qui fuyaient l'insécurité dans l'est de la République démocratique du Congo.

Quelque 130.000 réfugiés congolais et burundais vivant au Rwanda comptent sur l'aide humanitaire pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Ils reçoivent des distributions mensuelles de nourriture ou des transferts en espèces du PAM pour pouvoir acheter de la nourriture sur les marchés locaux.

Le Rwanda dit qu'il est déterminé à assurer la sécurité des réfugiés qu'il héberge.

"Le gouvernement continuera à travailler avec divers partenaires, y compris les agences des Nations unies, pour améliorer le bien-être de tous les réfugiés vivant au Rwanda", indique le communiqué.


VOA
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