*La Majorité présidentielle est formelle : « les marches organisées ont pour but d’éviter les élections ». A Kinshasa, et dans d’autres grandes villes du pays, le troisième appel à marcher des laïcs catholiques a été peu suivi hier dimanche 25 février. La mobilisation, comparativement à celles du 31 décembre 2017 et du 21 janvier dernier, faiblit... Pour nombre d’observateurs, cette faiblesse devrait interpeler l’intelligence même des initiateurs de ces marches. « La population qui attend les élections dès lors que la date est connue estime que le Comité laïc de coordination (CLC) serait bien inspiré en changeant de stratégies », estime un analyste. La revendication électorale est en train d’être évacuée avec la fin de l’enrôlement, la promulgation de la loi électorale, les contacts de la Centrale électorale avec les acteurs politiques, toutes loges confondues. Y compris des leaders des mouvements associatifs, membres de la très plurielle Société civile. C’est dire que le chemin vers les élections est irréversible. Par conséquent, de plus en plus de voix s’élèvent pour relever l’inopportunité des marches. MATURITE DU PEUPLE CONGOLAIS Le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André-Alain Atundu, lie le manque d’engouement autour de la marche du 25 février à la maturité du peuple congolais. Il explique que, grâce à la déclaration du Secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, les chrétiens se sont rendus compte qu’ils étaient manipulés par un groupe de gens qui se disent du CLC mais qui n’ont cure de réalités et de l’évolution de la situation du processus vers les élections. « Les chrétiens ont évité la confusion entre le culte, une procession religieuse et une marche politique. On est chrétien à cause de sa foi, on n’est pas chrétien parce qu’on est de la majorité, de la société civile ou de l’opposition », fait-il savoir. « En s’enrôlant à plus de 46 millions, les congolais ont démontré à cette occasion que la priorité est aux élections », dit Atundu. « Ce faisant, indique le porte-parole de la MP, ils ne font que suivre la recommandation du président de la République en tant que garant de la nation, à savoir que les élections auront lieu et qu’il ne faut pas suivre ceux qui veulent distraire le peuple par des manœuvres de diversion et des manœuvres dilatoires. » André-Alain Atundu appelle ses citoyens qui « dérapent », à « revenir à des bons sentiments, et à mettre le cap sur les élections. S’ils décèlent un élément handicapant, une entorse dans le processus, c’est dans leur droit de le montrer. » Mais jusqu’ici, affirme-t-il, la détermination de la Majorité présidentielle à aller aux élections n’est pas démentie par les faits. « Pour nous, il faut aller aux élections. » Le porte-parole de la famille politique du chef de l’Etat affirme que les marches organisées par le CLC ont pour but d’éviter les élections. « Lorsqu’on organise les marches pour que le président Kabila parte avant la fin de son mandat, est-ce normal ? », s’interroge le porte-parole de la MP. Atundu rappelle que s’agissant du sort du président Joseph Kabila, la Constitution qui assure la continuité de l’Etat, lui garantit d’être là jusqu’à l’élection de son successeur. Il ne s’explique pas que les laïcs catholiques seà des actes d’héroïsme pour enfoncer une porte ouverte... Atundu déplore également « l’arrogance du CLC » qui ne veut pas répondre à l’invitation du gouverneur de la ville pour qu’ils déterminent ensemble le mode de faisabilité pour sauvegarder l’intérêt des uns et des autres, c’est-à-dire de leur groupe et de l’ensemble de la communauté urbaine de Kinshasa. « Au lieu de répondre à l’invitation du gouverneur, peut-être qu’il n’est pas assez haut pour eux, ils ont envoyé des avocats. Ca c’est une démarche de défi vis-à-vis de l’autorité urbaine et ce n’est pas à l’honneur de ce groupe », dénonce-t-il. Didier KEBONGO « Le but des marches n’est plus d’obtenir l’organisation des élections, mais d’imposer une transition sans Kabila », estime un analyste politique Le Comité Laïc de Coordination et son allié, l’UDPS aile Limete, ont subi ce dimanche 25 février, un échec cuisant. Il y a échec parce que, depuis quelques temps les manifestations du couple CLC-UDPS/Limete ne visent plus à communiquer un quelconque message, mais à entrainer les forces de l’ordre dans des réactions susceptibles de provoquer un maximum de morts. Par ce mécanisme machiavélique, la coalition CLC-UDPS/Limete cherche à salir l’image du régime en place et à ameuter une certaine communauté internationale pour une intervention en RDC afin d’y installer un pouvoir à sa solde. En démocratie, les manifestations sont libres parce qu’elles sont un moyen d’expression du peuple. Dans ce régime politique, ces rassemblements populaires servent à attirer l’attention sur des problèmes particuliers ou alors, à contraindre le gouvernement à poser des actes souhaités. En RDC, dans le contexte actuel, l’organisation des manifestations publiques pouvait se comprendre si le gouvernement ne s’était pas conformé aux conditions de la Constitution et de l’Accord de la Saint sylvestre. Or, les réponses attendues ont été données. A la question essentielle de l’organisation des élections, la CENI, organe dans lequel il y a autant de représentants de l’opposition que de la société civile, a publié un calendrier électoral réaliste. Malgré toutes ces avancées, la frange radicale de l’opposition, usant d’arguments fallacieux, se cantonne dans une attitude extrémiste de refus total. Les ayatollahs du CLC associé à ceux de l’UDPS/Limete s’estiment en droit de contraindre le peuple congolais à abandonner sa Constitution et l’Accord du 31 décembre 2016. Le but des actuelles manifestations n’est plus d’obtenir l’organisation des élections mais d’imposer une transition sans Kabila. Ce qui est anticonstitutionnel. La stratégie conçue à Bruxelles n’est plus un mystère pour les Congolais qui veulent ouvrir les yeux. S’emparer du pouvoir par la rue et, si nécessaire, par la force, non seulement pour balkaniser notre pays mais surtout pour y installer un pouvoir qui permettra aux multinationales occidentales de s’emparer de l’immense manne que promet l’amélioration des cours internationaux des matières premières et notamment du cobalt. Il est grand temps que le peuple congolais sache la vérité, il est urgent que nos compatriotes sortent de l’aveuglement qui consiste à croire que le gouvernement congolais combat l’église catholique. Il doit être clairement compris que l’Etat congolais ne cherche aucunement à anéantir l’église catholique romaine. L’objectif légitime de l’Etat congolais est, dans le respect de la Constitution, d’empêcher avec détermination que ceux qui, depuis les grandes bourses occidentales, instrumentalisent l’église catholique congolaise pour la mettre au service de leur projet d’accentuer l’exploitation éhontée de notre pays. D’ailleurs, à bien observer la réaction du peuple congolais dans son refus de répondre aux appels du tandem CLC-UDPS/Limete, on ne peut y voir qu’un témoignage éloquent de cette prise de conscience. Le couple CLC-UDPS/Limete voulait le maximum de morts en ce 25 février afin de justifier un appel explicite à ses complices étrangers ; l’opération a largement échoué. Cette fois encore, comme le 31 décembre et le 21 janvier, les responsables de ces deux organisations portent l’entière responsabilité des morts, des blessés et des dégâts matériels constatés. Que le peuple congolais ne se démobilise pas dans son combat pour la liberté et la dignité.
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