On prend les mêmes et on recommence ! Ou presque. Ce lundi, une fois encore, le pouvoir en place à Kinshasa a planché sur l’arrestation de Moïse Katumbi pour tentative de coup d’Etat. Aux commandes de ce dossier, on retrouve toujours le patron des renseignements, l’infatigable Kalev.

« Ce dossier du coup d’Etat, cela fait pratiquement deux ans qu’il le ressort à chaque occasion », s’amuse un ministre congolais qui ne cache pourtant pas sa frustration à l’égard du patron de l’ANR. « On ne comprend pas comment il est encore à son poste et comment il a toujours la confiance du président », poursuit-il.

Ce lundi en soirée, Kalev, flanqué, notamment, de Néhémie Mwilanya Wilondja, le directeur de cabinet du président, mais aussi de Jean Mbuyu Luyongola, le tout nouveau conseiller spécial du président en matière de sécurité, se sont réunis pour plancher une nouvelle fois sur de nouvelles charges contre Moïse Katumbi.

En réalité, c’est toujours le même scénario qui est brandi depuis la veille de l’exil de Moïse Katumbi. L’ex-gouverneur du Katanga serait en train de préparer un coup d’Etat .

« La ficelle est énorme mais ça ne les dissuade pas », continue notre ministre. « L’ordre de relancer ce dossier a été donné par Joseph Kabila lui-même, dès qu’l est revenu de sa visite en Zambie. On ignore le contenu de la discussion avec le président zambien mais il est revenu plus déterminé que jamais à faire tomber Katumbi », explique un membre de l’opposition congolaise, depuis Kinshasa. « C’est bien la preuve que les rumeurs d’une rencontre Kabila – Katumbi à Lusaka relèvent du grand n’importe quoi. En fait, on assiste aujourd’hui à une campagne de désinformation qui vise à déstabiliser l’opposition, en tentant de la diviser ou de la discréditer. Le pouvoir va monter en puissance toute la semaine. La marche de dimanche leu fait peur. »

« Katumbi est le dernier à leur faire peur »

« En réalité, ce qui leur fait peur, c’est la marche du 25 février et Moïse Katumbi. Pour eux, c’est le dernier obstacle. Avec la révision de la loi électorale, le PPRD a coupé le ailes à toute l’opposition. Personne n’a les moyens de couper la route à ce parti… sauf Moïse Katumbi », explique un diplomate européen en poste à Kinshasa jusqu’il y a peu. « Pour les Kabilistes, il est essentiel que la marche du 25 ne leur pète pas au visage, qu’il y n’y ait pas une trop forte mobilisation populaire et qu’ils puissent mettre hors d’état de nuire Moïse Katumbi. »

« Les avocats de Katumbi ont saisi la cour constitutionnelle dans le dossier de la spoliation, on peut déjà annoncer que ça n’aboutira pas, des consignes ont été donnés aux juges en ce sens », explique un membre de la majorité présidentielle. « Katumbi, c’est le dossier personnel de Kalev. Lui, même si les évêques ont dit que cette condamnation était une aberration, il s’en moque. Il n’a de compte à rendre à personne, sauf à Kabila. Et celui-ci lui a donné une mission ferme et définitive, empêcher le retour de Katumbi et, pour ce faire, il a tous les moyens de l’Etat à son service «

« Pour un gars comme Kalev, la lutte pour se maintenir au pouvoir est une lutte vitale. Il sait pertinemment bien que si ce pouvoir tombe, il se retrouve à la CPI », conclut un avocat belge très impliqué dans les dossiers congolais.

afrique.lalibre.be
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