Un mouvement se présentant comme « musulman » et proche du parti présidentiel, a appelé à une « marche pacifique » dimanche 25 février à Kinshasa, en même temps que celle organisée par le Comité laïc de coordination (CLC), proche de l’Eglise catholique et reconnu par le Vatican. Les nouveaux venus entendent décourager les chrétiens de marcher pour réclamer l’application de l’Accord de la St-Sylvestre 2016, qui balise la route vers des élections consensuelles.


Dans une lettre adressée au gouverneur de la ville de Kinshasa, « l’Alliance des Kabilistes musulmans (Akam/PPRD) » informe qu’elle « organise une marche pacifique le 25 février 2018, en vue de soutenir la tenue des élections le 23 décembre 2018 », la dernière date annoncée par le camp kabiliste pour tenir les scrutins dus depuis 2016 – mais dont le président de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), Corneille Nangaa a suggéré qu’elle pourrait ne pas être tenue en raison des violences en Ituri. Les élections ont déjà été reportées deux fois sous divers prétextes.

Des mosquées aux paroisses, pour dissuader

Officiellement, l’Akam-PPRD n’est reconnu ni par le parti présidentiel, ni par la communauté musulmane de République démocratique du Congo, qui représenterait 10% de la population. Qui plus est, sa section au Sud-Kivu avait retiré en janvier son appui à la Majorité présidentielle, à la veille de la seconde marche des chrétiens, le 21 janvier. Le chef des musulmans congolais, Cheikh Ali Mwinyi N’Kuu – qui ne commente jamais la politique habituellement – avait alors déclaré que le Congo était « malade » et invité les autorités à « éviter de réprimer la marche des laïcs catholiques ». « S’ils décident de réprimer, il n’y aura pas de paix », avait-il ajouté. La répression avait quand même été sanglante, faisant six morts au moins et de nombreux blessés.



Selon l’annonce faite par l’Akam-PPRD, cinq marches partiront de mosquées pour aller « dans des paroisses catholiques » afin d’inviter les chrétiens à « se préparer à gagner des élections et non à créer des troubles dans le pays », a affirmé un des signataires de la lettre, Mondo Moussa, interrogé par l’AFP. Il a accusé l’Église catholique de chercher à « déstabiliser Joseph Kabila ».

Autre tentative de sabotage
Cette annonce survient après que les « jeunes leaders » PPRD eurent annoncé, eux aussi, le week-end dernier, qu’ils participeraient non pas aux marches organisées par le CLC mais aux messes dominicales à l’issue desquelles ces marches ont lieu, et cela « pour mettre en échec tous les plans machiavéliques des ennemis de la RDC et de son vaillant peuple ».

Les évêques ont invité le week-end dernier les Congolais à demeurer « debout et vigilants ».



Par MFC (avec AFP)
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