Alors que le Premier ministre Bruno Tshibala Nzhenze séjourne pour la deuxième fois en six mois en visite privée en France - il avait déjà longuement séjourné en France du 4 au 16 septembre dernier pour des raisons «essentiellement médicales» et avait rencontré le secrétaire d’Etat auprès du ministre français des Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne, le sénateur (Les Républicains) Ladislas Poniatowski et l’ancien ministre Jean-Louis Borloo et il serait cette fois encore question de consultation d’ophtalmologue français - une nouvelle affaire fait scandale à Kinshasa dans l’enceinte même de la Primature puisque livrée sur la place publique par les protagonistes eux-mêmes, le Directeur de Cabinet et les Conseillers du Premier ministre.

Il y a un problème - le moins que l’on puisse dire - à la Primature congolaise. En vue de faire retrouver une sérénité nécessaire exigée - signe de bonne gouvernance - il y a urgence certainement de faire procéder à un audit strict. Il y va de l’image trop écornée de l‘Etat...
Répondant à une vague d’accusations électriques, publiées sur les réseaux sociaux, tableaux à l’appui, montrant des sommes astronomiques versées par le Trésor Public jamais arrivées à ses destinataires, à savoir, les membres du Cabinet du Premier Ministre, son Directeur de cabinet, ancien de la Banque Centrale à la réputation connue, Michel Somue Somue réagissait, samedi 3 mars, par un communiqué sulfureux d’un feuillet à en-tête de la Primature voulu comme une «mise au point» adressée à quiconque que cela intéresserait.
On y lit en effet une correction en règle teintée de mépris souverain sinon d’injures adressée à des agents qui somme toute sont des collaborateurs formellement recrutés et au service du Premier Ministre de la République. Ainsi, «des ennemis de l’orthodoxie financière sévèrement instaurée dans la gestion du Cabinet du Premier Ministre, déçus dans leurs calculs égoïstes de s’enrichir trop facilement sur le dos du Trésor Public, s’inventent des décaissements fictifs des fonds qu’ils imaginent avoir été effectués par la Banque Centrale du Congo en faveur de la Primature.
Non seulement, ils publient, dans les réseaux sociaux, des tableaux insensés avec des montants qui ne reposent sur aucun document comptable, allant jusqu’à confondre des concepts financiers élémentaires. Bien plus, ils ignorent que la Primature ne s’arrête pas au seul Cabinet du Premier Ministre. Faut-il apprendre à des personnes supposées intellectuelles qu’un plan de trésorerie n’est pas une somme des décaissements effectués; qu’il existe, en plus du Cabinet, une administration et des Cellules rattachées qui fonctionnent comme des entités à part entière au sein de la Primature? Encore que de nombreux paiements effectués sous couvert et par le même Code comptable de la Primature sont destinés à des dépenses vitales qui n’ont rien à voir ni avec le fonctionnement propre de cette dernière ni avec la gestion de son Cabinet, paiements destinés à couvrir des situations d’urgence ou exceptionnelles qui surviennent au pays, des interventions ponctuelles en faveur des institutions en attente ou à défaut de leur prise en charge par le budget». De poursuivre: «le Cabinet du Premier ministre s’abstient d’humilier ces auteurs des ridicules diffamations qui n’ont, pour appuyer leur déraison, que le seul moyen de l’injure facile et de la diabolisation de tous ceux qui leur appliquent la rigueur de la gestion.

DU TIC AU TAC.
Il y a encore des auditoires où ils peuvent apprendre les Finances publiques».
Signé le plus officiellement du monde Michel Somue Somue, Directeur de cabinet outre le cachet qui en fait foi.
Du tic au tac, le même jour, un team de quinze «conseillers et chargés d’étude à la Primature» publie une «mise au point/réaction» adressée au Directeur de cabinet et qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux. On y lit, notamment et, d’entre de jeu: «C’est avec peine que nous avons pris connaissance de votre mise au point individuelle suite aux dénonciations des détournements des salaires des Conseillers et Chargés d’études du Cabinet du Premier ministre».
Puis: «Votre mise au point n’apporte aucune lumière (...), celle relative au non paiement des salaires des Conseillers et Chargés d’étude. Le reste de chiffres ne nous intéresse pas. D’ailleurs, (cette mise au point) suscite plus d’interrogations voire de nombreuses zones d’ombre. Vos collaborateurs nommés depuis cinq mois par Décret du Premier Ministre comme vous, travaillent sans salaire et pourtant, pour mémoire, lors de votre propre nomination, ainsi que (celle de) vos adjoints en mi-juin 2017, vous vous êtes convenablement payés dès le premier mois (...). Vous avez également payé vos propres enfants et ceux de vos adjoints qui n’étaient même pas encore nommés. Pourquoi ce deux poids, deux mesures? Comment expliquer que seule la Primature connaisse (une) situation de non-paiement des salaires pendant que tous les autres ministères sont régulièrement et convenablement payés? Voilà le discrédit que vous apportez au Chef du Gouvernement qui vous a totalement fait confiance.(...) Avec des sommes modiques suivant vos humeurs, allant de 150.000 FC à 450.000 FC pour un Chargé d’étude ou 300.000 FC à 7000.000 FC pour un conseiller, comment honorer nos engagements? Au lieu d’afficher des arrogances parce que vous avez été capable d’acquérir des biens immobiliers en un temps record, il serait indiqué de vous humilier avant que la justice soit appelée à clarifier la source de vos présumées acquisitions, à hauteur de 1 million de dollars, de deux appartements aux immeubles CTC pendant que des familles entières de vos collaborateurs souffrent pour nouer les deux bouts du mois».
Puis, «il est bien dommage de constater que vous appliquez une vieille recette «diviser pour mieux régner» en soudoyant certains collègues faibles d’esprit avec des miettes afin d’assurer votre protection (...). Vos leçons sur les finances publiques devraient plutôt vous aider à savoir qu’one ne détourne jamais les salaires des collaborateurs car tôt ou tard, on les paie».
Cette affaire n’est pas la première du genre à la Primature et c’est ce qui fait mal.
Elle témoigne d’un profond malaise.
Les explications du Directeur de Cabinet du Premier ministre ne sont pas tenables.
Elles sont abracadabrantes.
Elles entendraient que des paiements occultes seraient couverts par des fausses rubriques. Si ces paiements sont réguliers, ils n’ont aucun besoin d’être couverts...
Le moins que l’on puisse dire.
ALUNGA MBUWA.
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