L’Ong internationale Médecins sans frontières (MSF) vole au secours des déplacés de l’Ituri pour les aider à faire face à leur situation précaire. Elle leur fournit l’assistance humanitaire et médicale. D’après le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), 20.000 personnes ont trouvé refuge dans la ville de Bunia, selon les statistiques diffusées au mois de février dernier. La plupart de ces déplacés vivent dans des familles d’accueil, tandis qu’environ 2000 d’entre eux sont regroupés dans un site temporaire au sein de l’hôpital régional. Préoccupé par cette situation, MSF renforce les soins de santé de base dans trois centres de santé de la ville de Bunia, Bigo, Kindia et Lembabo. Cette organisation humanitaire s’emploie à obtenir le transfert des cas graves vers deux hôpitaux voisins, précise un communiqué de presse. Au cours des deux dernières semaines, les équipes MSF ont à ces jours soigné environs 2.117 patients en consultation ambulatoire, dont 783 enfants de moins de cinq ans et 349 femmes enceintes. Les principales maladies observées sont le paludisme, les infections respiratoires et la diarrhée. VIVEMENT UNE ASSISTANCE HUMANITAIRE Les équipes MSF dispensent également des consultations en santé mentale, car la plupart de ces personnes déplacées sont traumatisées par la violence dont elles ont été témoins ou victimes. Certaines d’entre elles ont tout perdu dans leur fuite. Il y a aussi parmi eux des enfants non accompagnés, qui ont perdu des parents et d’autres membres de famille. "La plupart des déplacés de Ituri vivent dans des familles d’accueil. Certains se réfugient dans des écoles, des églises ou de petits campements informels. A Bunia, beaucoup sont des femmes et des enfants qui dépendent totalement de l’aide pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, comme la nourriture et l’eau. Nous savons que beaucoup de personnes déplacées sont dans des zones encore inaccessibles à cause de l’insécurité, et tous les efforts doivent être faits pour leur apporter l’aide dont ils ont désespérément besoin", a déclaré Florent Uzzeni, coordinateur d’urgence en RDC. "MSF a débuté des travaux d’assainissement sur le site de l’hôpital, y compris l’installation d’un système d’approvisionnement en eau et la construction de 20 latrines et de dix douches. Les équipes ont distribué 1 200 kits de biens de première nécessité, tels que des couvertures et du savon. Elles continuent de soutenir la distribution de produits alimentaires aux déplacés tels que la farine, le sel et le riz", précise Uzzeni. LA TRAVERSÉE DU LAC ALBERT, UN VRAI CALVAIRE Selon les chiffres du HCR, plus de 42.000 réfugiés congolais, fuyant les violences en Ituri, ont traversé le lac Albert pour débarquer sur les côtes ougandaises, parfois dans des conditions inhumaines. Le voyage pour atteindre l’Ouganda prend entre six et dix heures. Le communiqué du MSF parle ainsi des cas de noyade, après que la barque a chaviré. L’ONG fait aussi allusion à la présence de l’épidémie de choléra dans les sites où sont logés ces déplacés. "Les nouveaux arrivants nous parlent d’attaques pendant la nuit. Un petit nombre d’entre eux ont des plaies et des coupures profondes. Beaucoup arrivent traumatisés et épuisés, avec des enfants malades. Ceux qui utilisaient de petits canots ont parfois dû pagayer pendant près de trois jours pour arriver en sécurité ici", explique Ahmad Mahat, coordinateur MSF en Ouganda. "Avec une tendance à la hausse des cas de choléra et un taux de mortalité très élevé, la situation est extrêmement alarmante, poursuit-il. En plus des centres spécialisés dans le traitement du choléra, nous intensifions notre intervention le plus rapidement possible, en installant une station d’épuration des eaux sur le site du débarcadère de Sebagoro, pour améliorer l’accès des réfugiés et des communautés hôtes à l’eau potable, en mettant en place une surveillance, des points de réhydratation orale, des camions d’eau et en construisant des latrines supplémentaires". Mais pour contrôler cette épidémie fatale et protéger ceux qui sont le plus à risque, il est extrêmement urgent de mener une campagne de vaccination contre le choléra dans les prochains jours. Après discussions avec plusieurs acteurs de la santé mondiale, un stock de vaccins a été mis à disposition pour cette campagne d’urgence", note Ahmad. "MSF se tient prêt à intervenir et soutenir le ministère de la santé ougandais dès que leur feu vert est donné", poursuit-t-il. De dizaines de milliers de personne fuient Ituri depuis le début des violences dans cette partie du pays. En décembre 2017, des violences entre les communautés ont éclaté dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Elles se sont intensifiées en février dernier, avec des combats dans le territoire de Djugu. Des maisons ont été incendiées, des personnes tuées et des dizaines de milliers d’autres ont fui leurs maisons en quête de sécurité. Beaucoup de déplacés ont pris le chemin du sud vers Bunia, tandis que d’autres se sont dirigées vers le nord pour Mahagi. Nombre d’entre eux restent toutefois dans des zones encore inaccessibles aux organisations humanitaires. Au cours des deux dernières semaines, plus de 40.000 Congolais ont payé la traversée du lac Albert pour rejoindre l’Ouganda.
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